Imaginez la scène : il fait nuit noire sur le circuit de Yas Marina, les projecteurs transforment l’asphalte en miroir, et trois pilotes se tiennent à quelques points les uns des autres pour le titre suprême. Douze petits points séparent le leader du championnat de son plus proche rival. Et ce rival, c’est Max Verstappen. Oui, encore lui.
On parle souvent de « finale de dingue » en Formule 1, mais celle de 2025 entre dans une catégorie à part. Trois pilotes, deux écuries, une seule couronne à la clé. Et, cerise sur le gâteau, le Néerlandais part avec la pole position, une arme psychologique énorme quand on sait qu’il n’a plus rien à perdre et tout à gagner.
Un final à trois qui défie toutes les probabilités
Reprenons calmement les chiffres avant la grande bagarre. Lando Norris arrive à Abu Dhabi avec 408 points, Max Verstappen suit à 396 et Oscar Piastri ferme la marche à 392. Seize points seulement entre les trois hommes. En vingt-quatre courses, on n’avait jamais vu ça.
Ce qui rend l’histoire encore plus folle, c’est la dynamique. Norris dominait largement en milieu de saison, Piastri jouait les arbitres, et Verstappen semblait hors course après une série noire. Et puis, comme souvent avec lui, la machine s’est remise en route. Victoire après victoire, le champion en titre a grignoté son retard jusqu’à se replacer en embuscade parfaite.
Les scénarios où Max Verstappen devient champion 2025
Allez, on rentre dans le vif du sujet. Voici, noir sur blanc, les cas de figure qui offrent le cinquième titre mondial au Néerlandais ce dimanche.
- Max gagne la course → Il est champion dès lors que Norris termine 5e ou pire. Même un podium de l’Anglais ne suffirait plus.
- Max termine 2e → Il faut alors que Piastri ne gagne pas et que Norris finisse 9e ou pire.
- Max termine 3e → Même condition sur Piastri (pas de victoire) et Norris doit être 10e ou pire.
- À partir de la 4e place de Verstappen, le titre lui échappe mathématiquement, même si les deux McLaren s’accrochent au premier virage.
En clair ? Une victoire de Verstappen et c’est presque plié. Il suffit que Norris connaisse la moindre galère – crevaison, sortie de piste, pénalité – pour que le rêve devienne réalité. Et vu la fiabilité parfois capricieuse de McLaren en fin de saison, rien n’est impossible.
Pourquoi Verstappen part favori malgré son retard
Sur le papier, c’est Norris le leader. Dans les têtes, c’est une autre histoire. J’ai rarement vu un pilote aborder une finale aussi détendu que le Néerlandais ces derniers jours. Pas de discours défensif, pas de calculatrice dans les yeux. Juste cette petite phrase lâchée en conférence de presse : « Je vais attaquer comme si j’avais zéro point. » Terrifiant.
« Cette dernière course, il va la prendre relax. »
Alain Prost, quadruple champion du monde
Le Français a tout dit. Verstappen a déjà vécu ça. Quatre fois. Il connaît la musique. Norris et Piastri, eux, découvrent la pression d’un premier titre mondial possible. Et cette pression, croyez-moi, elle pèse des tonnes quand on est en pole position et qu’on a tout à perdre.
McLaren face à son pire cauchemar
Chez McLaren, on marche sur des œufs. D’un côté, l’écurie peut fêter son premier titre pilotes depuis… 2008. De l’autre, avoir deux pilotes en lice peut vite tourner au casse-tête. Ordres d’équipe ? On a vu ce que ça donnait par le passé. Laisser courir ? Risquer de tout perdre si les deux se battent trop fort.
Piastri l’a répété : il court pour lui. Logique, il n’a que quatre points de retard sur son coéquipier. Mais imaginons qu’il se retrouve devant Norris en course… Va-t-il lever le pied ? Peu probable. L’Australien a montré toute la saison qu’il ne faisait pas de cadeaux, même en interne.
Et c’est peut-être là que se cache la plus grande menace pour Norris : son propre coéquipier.
La grille de départ : un avantage énorme pour Verstappen
Revenons un instant sur ces qualifications. Verstappen a sorti une pole magistrale, presque insolente. Près de trois dixièmes d’avance sur Norris, quatre sur Piastri. Sur un circuit où dépasser reste compliqué malgré les deux zones DRS, partir devant change tout.
Statistiquement, le poleman a gagné sept des dix dernières éditions ici. Et quand le poleman s’appelle Max Verstappen… disons simplement que les bookmakers ont déjà tranché.
Et si Norris résiste ? Les chemins vers son premier titre
Pour que l’Anglais devienne champion, il faut qu’il limite la casse. Simple sur le papier :
- Terminer devant Verstappen → titre assuré, peu importe la position.
- S’il finit derrière, il doit marquer au moins 13 points de plus que le Néerlandais (soit par exemple 2e si Max gagne).
- Même un abandon de Verstappen ne suffirait pas si Norris termine trop loin.
Autrement dit, Norris doit absolument rester dans le top 4, idéalement sur le podium. Mission faisable… mais tellement fragile quand votre rival part devant et semble intouchable en rythme de course.
Piastri, l’outsider qui peut tout faire basculer
On en parle moins, mais Oscar Piastri a encore toutes ses chances. S’il gagne la course et que Verstappen ne fait pas mieux que 3e tout en devançant Norris… l’Australien serait champion. Improbable ? Peut-être. Impossible ? Sûrement pas.
Son rythme en qualifications montre qu’il est dans le coup. Et psychologiquement, il n’a rien à perdre. C’est peut-être lui le plus dangereux des trois.
Ce qu’il faut retenir avant le départ
Peu importe l’issue, cette saison 2025 entrera dans l’histoire. Trois pilotes séparés de seize points à l’aube de la dernière course, ça n’était jamais arrivé. Et quel que soit le vainqueur, il aura mérité son titre au terme d’une bataille acharnée.
Moi, je mise un billet symbolique sur Verstappen. Pas par fanatisme, mais parce qu’on a trop souvent vu le Néerlandais transformer l’impossible en évidence quand tout est contre lui. Mais une chose est sûre : ce dimanche, à 14 heures, on va vivre un moment qu’on racontera encore dans vingt ans.
Alors installez-vous confortablement, prenez un café (ou quelque chose de plus fort si vous supportez Norris), et profitez. Parce que des finales comme celle-là, on n’en voit qu’une fois par décennie.
