Vous savez ce moment où vous sentez que tout part en vrille, mais personne n’ose le dire à voix haute ? C’est exactement l’ambiance qui règne à Liverpool en ce début décembre 2025. Un match fou contre Leeds, un 3-3 qui laisse un goût amer, et surtout une phrase d’Arne Slot qui claque comme un coup de sifflet final : Ibrahima Konaté est « trop présent sur la scène de crime ». Autrement dit, le Français est impliqué sur bien trop de buts encaissés. Et quand votre coach balance ça en conférence de presse, c’est rarement bon signe.
Quand le coach néerlandais sort l’expression qui tue
Reprenons depuis le début. Samedi soir, Anfield croyait tenir une victoire tranquille. Hugo Ekitiké, en feu, plante un doublé, Liverpool mène 3-1, tout va bien. Et puis arrive la 71e minute. Konaté, dans un élan d’engagement comme il sait en faire, se jette pour contrer un centre. Le ballon a déjà filé en touche, l’attaquant est déjà au sol, mais le genou du Français heurte la jambe adverse. Penalty. Calvert-Lewin transforme, Leeds revient, et cinq minutes plus tard les Whites arrachent le nul dans un final complètement dingue.
En conférence d’après-match, Arne Slot aurait pu parler de la blessure de Van Dijk, du carton rouge évitable, ou même du génie d’Ekitiké. Non. Il a choisi de parler de Konaté. Et pas avec des pincettes.
« Il fait beaucoup de bonnes choses mais il a été un peu trop présent sur la scène de crime comme on dit ici en Angleterre. Ça veut dire qu’il est souvent impliqué sur les buts qu’on prend. Après, être défenseur central, ça arrive… »
Arne Slot, entraîneur de Liverpool
La phrase est assassine. Parce qu’elle est juste. Et parce qu’elle est publique.
Konaté, un géant aux pieds d’argile cette saison
Regardons les chiffres en face, parce qu’ils parlent plus que n’importe quel discours. Depuis le début de la saison 2025-2026, Ibrahima Konaté a directement été impliqué sur 9 buts encaissés en Premier League (erreur ayant mené à un but ou penalty concédé). C’est énorme. À titre de comparaison, Virgil van Dijk, avant sa blessure, était à 2.
Le problème ? Ce n’est pas nouveau. L’an dernier déjà, on pointait du doigt ses absences, ses blessures à répétition, ses prises de risque parfois inutiles. Mais là, avec l’âge (26 ans) et un contrat qui court jusqu’en juin 2026 seulement, la question devient brûlante : est-ce que Liverpool va encore attendre ?
- Penalty concédé contre Manchester City (septembre)
- Erreur de placement sur le 2e but d’Arsenal (octobre)
- Carton rouge stupide contre Brighton (novembre)
- Et maintenant ce penalty contre Leeds…
La liste commence à être longue. Et les supporters, eux, ne pardonnent plus.
Un vestiaire sous tension : Salah, Konaté, et les autres
Ce qui rend la situation encore plus explosive, c’est qu’on sent Liverpool au bord de l’implosion. Mohamed Salah a balancé une bombe il y a quelques jours en déclarant qu’il pourrait quitter le club dès janvier si on ne lui proposait pas le contrat qu’il mérite. Trent Alexander-Arnold est courtisé par le Real Madrid. Et maintenant Konaté se fait publiquement rappeler à l’ordre.
Dans ce contexte, la sortie d’Arne Slot ressemble à un avertissement sans frais. Ou presque. Parce que le technicien néerlandais, d’habitude si posé, a continué sur le ton de la mise en garde :
« Aujourd’hui c’était un tacle fait avec engagement, il a tout donné pour empêcher le centre. Le ballon était déjà sorti, le joueur tombait, et il y a eu contact. C’était évident. Nous devons nous améliorer. »
Traduction : « J’aime ton engagement, mais arrête de nous mettre dans la merde. »
Et maintenant ? Transfert, banc, ou sursaut d’orgueil ?
La grande question, c’est quoi la suite pour Ibrahima Konaté. À sept mois de la fin de son contrat, Liverpool a plusieurs options sur la table.
D’abord, le prolonger. Mais franchement, qui a envie de prolonger un défenseur à 12 millions annuels quand il coûte autant de points ? Ensuite, le vendre dès janvier. Le PSG, la Juventus et même le Bayern Munich suivent le dossier depuis des mois. Une vente à 50-60 millions permettrait de financer un remplaçant (Murillo ? Dean Huijsen ?).
Enfin, la solution interne : le mettre sur le banc et faire confiance à Jarell Quansah ou Joe Gomez en attendant le retour de Van Dijk. Choix risqué, mais parfois un bon coup de pied aux fesses fait des miracles.
Konaté lui-même semble conscient du problème. Après la défaite contre le PSV en Ligue des Champions, il avait posté sur ses réseaux : « Nous savons que nous devons nous améliorer et nous continuerons à nous battre pour vous. » Des mots justes, mais qui sonnent un peu creux quand on enchaîne les contre-performances.
Pourquoi cette sortie publique d’Arne Slot change tout
Dans le football moderne, les coaches protègent presque toujours leurs joueurs en public. Klopp l’aurait fait. Guardiola le fait encore. Que Slot choisisse de pointer du doigt Konaté aussi clairement, ça veut dire deux choses :
- Le message en interne n’est pas passé.
- Il veut envoyer un signal fort à tout le vestiaire : personne n’est intouchable.
Et dans un club comme Liverpool, où l’ego des stars est parfois aussi grand que le palmarès, c’est un pari osé. Mais peut-être nécessaire. Parce qu’avec 8es de Premier League et une seule victoire sur les cinq derniers matchs, les Reds n’ont plus le choix : il faut secouer le cocotier.
Ce que ça dit de l’ère Arne Slot
Depuis qu’il a repris les rênes après Klopp, Arne Slot impressionne par son calme, sa tactique, son sens du détail. Mais là, on découvre une autre facette : il sait aussi mettre la pression quand il le faut. Cette sortie sur Konaté, c’est du management à l’ancienne. Du Ferguson, presque.
Et honnêtement ? J’aime ça. Dans un monde où tout le monde se cache derrière des phrases toutes faites, entendre un coach dire les choses cash, ça fait du bien. Même si ça doit faire mal à l’intéressé.
Konaté a le talent pour être l’un des meilleurs défenseurs centraux du monde. On l’a vu à Leipzig, on l’a vu par éclairs à Liverpool. Mais talent sans régularité, ça ne suffit plus au plus haut niveau. La question maintenant, c’est : va-t-il relever le défi, ou va-t-il sombrer ?
Une chose est sûre : ce recadrage public d’Arne Slot marque un tournant. Liverpool est à la croisée des chemins, et Ibrahima Konaté est au cœur de la tempête. À lui de prouver qu’il peut en sortir plus fort. Ou de préparer ses valises.
Parce que dans le football, on pardonne beaucoup de choses. Mais pas les erreurs qui coûtent des titres.
