Franchement, quand on regarde le Paris FC en ce moment, on a l’impression de voir un mec qui court un marathon avec des baskets trouées. Il avance, oui, il ne lâche rien, mais chaque foulée fait un peu plus mal et on sent qu’à tout moment il peut s’écrouler. Le nul ramené du Havre (0-0) ce dimanche résume parfaitement cette période : un point qui fait du bien au classement, mais qui laisse un goût amer tellement les occasions de tuer le match étaient là.
Alimami Gory et Nouha Dicko, les deux jokers sortis du banc, ont eu le ballon de la victoire au bout du pied. Deux fois. Dans les dix dernières minutes. Raté deux fois. Et quand on sait que ces deux-là découvrent la Ligue 1 à respectivement 29 et 33 ans, on mesure la cruauté du haut niveau.
Un constat qui commence à peser lourd
Depuis la victoire à Monaco le 1er novembre – déjà un mois ! –, le Paris FC n’a pris que cinq points en six matchs. C’est peu. Très peu pour un promu qui avait surpris tout le monde en tenant tête aux gros et en pratiquant un football souvent agréable lors des treize premières journées.
Aujourd’hui, treizième avec quatre petits points d’avance sur le barragiste Auxerre, le club de la capitale secondaire joue clairement sa saison sur les prochains matchs. Et le prochain, c’est Toulouse à Jean-Bouin samedi. Une sorte de finale avant la trêve.
Le paradoxe parisien : solide derrière, muet devant
Ce qui frappe, c’est ce contraste de plus en plus criant entre une défense qui progresse et une attaque qui régresse. Troisième clean-sheet de la saison au Havre après Lorient et Monaco. Kevin Trapp, titulaire surprise cet après-midi-là, a été impeccable. La charnière a tenu bon malgré l’erreur de Mbow qui offre un pénalty (raté, heureusement).
Mais devant ? Rien. Ou presque. Zéro but dans le jeu depuis… on ne sait même plus. Ilan Kebbal, le métronome, a connu un match en demi-teinte. Moses Simon et Jean-Philippe Krasso, censés être les fers de lance, passent complètement à côté. On cherche les automatismes, la percussion, la folie qui avaient fait chavirer le stade Charléty plus tôt dans la saison.
« On va se répéter mais on n’est pas assez tueurs. »
Stéphane Gilli, entraîneur du Paris FC
La phrase est revenue trois fois en conférence de presse. À force de la répéter, elle finit par ressembler à un mantra un peu désespéré.
Pourquoi cette panne soudaine ?
Plusieurs pistes se dessinent. D’abord, la fatigue. Le Paris FC dispute sa première saison pleine en Ligue 1 depuis des décennies. Le rythme est infernal, les organismes sont mis à rude épreuve, surtout quand on a un effectif construit pour la montée en Ligue 2 et renforcé à la marge.
Ensuite, le syndrome du promu. On l’a vu mille fois : l’effet surprise passe, les adversaires s’adaptent, ferment les espaces, et là où on passait avant en jouant vite, on bute maintenant sur des blocs bas très organisés. Le Havre, c’était exactement ça : une équipe qui défend bien, qui laisse peu d’espaces et qui attend la moindre erreur.
- Moins de courses dans le dos de la défense
- Moins de une-deux rapides dans les trente derniers mètres
- Moins de centres dangereux
- Moins… de tout, en fait
Et quand enfin une occasion se présente, comme pour Gory ou Dicko, la finition n’est pas au rendez-vous. Manque de confiance ? Manque de métier ? Les deux, sûrement.
Stéphane Gilli entre optimisme de façade et réalité du terrain
L’entraîneur parisien essaie de positiver. « J’ai envie d’être positif », dit-il. Et il a raison sur un point : par rapport au non-match contre Auxerre (1-1), il y a eu du mieux. De la maîtrise collective, une défense plus solide, des intentions.
Mais on sent aussi la fatigue dans le discours. Quand il lâche « Si on est là, c’est que c’est notre niveau », ça sonne comme une forme de résignation. Pourtant, non. Ce Paris FC-là a montré qu’il pouvait largement se maintenir. Il l’a prouvé à Monaco, contre Lyon (3-3 avec une remontada folle), à Lens ou à Lille.
Le potentiel est là. Mais il faut le réveiller. Vite.
Le match contre Toulouse, déjà une finale
Samedi prochain, retour à Jean-Bouin. Face à une équipe de Toulouse elle aussi en difficulté cette saison, les Parisiens n’ont plus le choix. Une victoire et on passe à 19 points, un total plutôt correct à mi-parcours pour un promu. Une défaite ou un nul, et on passe les fêtes avec l’angoisse du maintien qui commence à grignoter sérieusement le moral.
Kevin Trapp l’a dit simplement : « On veut gagner devant nos supporters. Ça ferait du bien avant la trêve. » Difficile de dire plus vrai.
Et après ? Les pistes pour relancer la machine
Janvier approche. Le mercato aussi. On parle d’un attaquant d’expérience, d’un milieu créatif supplémentaire. Mais avant de dépenser (beaucoup) d’argent, il y a peut-être des choses à régler en interne.
- Retrouver de la verticalité dans le jeu
- Faire davantage jouer les jeunes (certains réservistes brillent en National)
- Travailler la finition à l’entraînement (beaucoup)
- Redonner confiance à Krasso et Simon, en galère depuis des semaines
- Peut-être changer de système de temps en temps pour surprendre
Parce que oui, le Paris FC a les armes pour faire mieux. Il a prouvé qu’il pouvait embêter n’importe qui dans cette Ligue 1. Mais aujourd’hui, il joue petit bras. Et dans ce championnat, celui qui joue petit bras finit souvent relégué.
Alors oui, on avance encore. À tout petits pas. Mais le temps presse. Toulouse, c’est maintenant ou jamais pour montrer qu’on appartient bien à cette Ligue 1. Sinon, la seconde partie de saison risque de ressembler à un long chemin de croix.
Allez Paris. On croit encore en vous. Mais il va falloir le prouver sur le terrain. Vite.
Et vous, vous en pensez quoi ? Le Paris FC va-t-il se reprendre contre Toulouse ou la spirale négative va-t-elle continuer ? Dites-le moi en commentaire, on en discute ensemble.
