Imaginez : vous êtes l’un des footballeurs les plus adorés d’Asie, capitaine de votre sélection nationale, idole de millions de supporters, et un jour, une inconnue vous envoie une échographie en prétendant porter votre enfant. Pire, elle vous demande des centaines de milliers d’euros pour garder le silence. C’est exactement ce qui est arrivé à Son Heung-min fin 2024.
Et le plus fou ? Elle vient d’être condamnée à quatre ans de prison ferme. L’histoire est presque trop grosse pour être vraie… et pourtant, elle l’est.
Une tentative d’extorsion particulièrement sordide
Tout commence à l’automne 2024. Son Heung-min, alors encore joueur de Tottenham, reçoit des messages d’une jeune femme d’une vingtaine d’années. Elle lui affirme être enceinte de lui suite à une prétendue relation. Pour « prouver » ses dires, elle joint une photo d’échographie. Le ton monte très vite : soit il paye, soit elle balance tout à la presse et aux réseaux sociaux.
Le capitaine des Spurs ne cède pas immédiatement, mais la pression est énorme. En Corée du Sud, où il est une véritable icône nationale, un tel scandale pourrait ruiner sa réputation en quelques heures. Sous la menace, il finit par verser 300 millions de wons, soit environ 175 000 euros. Un montant colossal pour la majorité des gens, mais presque anecdotique pour un joueur de son calibre.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Quelques semaines plus tard, la jeune femme revient à la charge, cette fois accompagnée de son petit ami. Ils exigent 70 millions de wons supplémentaires (environ 41 000 euros). Là, Son dit stop.
Refuser de payer la deuxième fois a probablement été la décision la plus courageuse de sa carrière hors des terrains.
L’enquête qui a tout fait basculer
Dès le deuxième chantage, Son Heung-min porte plainte. Les autorités coréennes prennent l’affaire très au sérieux – on ne touche à une fierté nationale. L’enquête est rapide et efficace. Les policiers découvrent que l’échographie était falsifiée et qu’aucune relation n’a jamais existé entre la jeune femme et le joueur.
Le couple est arrêté en mai 2025. Depuis, ils sont en détention provisoire. Le procès, tenu à huis clos le mois dernier, a vu Son venir témoigner en personne – un déplacement rare qui montre à quel point l’affaire l’a marqué.
Lundi, le verdict tombe : quatre ans de prison ferme pour la jeune femme (dite « Mademoiselle Yang »), et deux ans ferme pour son complice. Une peine lourde qui en dit long sur la détermination de la justice coréenne à protéger ses stars… et à envoyer un message clair.
Pourquoi cette affaire choque autant
Franchement, ce qui me choque le plus, ce n’est pas seulement l’audace du chantage. C’est la méthode. Utiliser une grossesse – réelle ou inventée – comme arme d’extorsion, c’est d’une bassesse rare. On touche là à quelque chose de profondément intime et sensible, surtout dans une société coréenne encore très conservatrice sur ces questions.
Et puis il y a le profil de la cible. Son Heung-min n’est pas n’importe qui. Il incarne la réussite coréenne à l’international : discret, travailleur, irréprochable en dehors des terrains. Le genre de garçon qu’on présente comme modèle aux enfants. Le viser lui, c’est presque s’attaquer à un symbole.
- Il n’a jamais été impliqué dans le moindre scandale
- Il finance discrètement de nombreuses œuvres caritatives
- Il a servi son pays pendant son service militaire sans broncher
- Il est resté fidèle à Tottenham pendant dix ans
Bref, le gendre idéal. Et c’est justement cette image impeccable qui rendait le chantage si dangereux.
Les célébrités, proies trop faciles ?
Cette histoire n’est malheureusement pas isolée. Plus un sportif gagne en notoriété, plus il devient une cible. J’ai souvenir de cas similaires avec des joueurs de K-pop, des acteurs… La recette est toujours la même : une prétendue relation, une grossesse, des preuves truquées, et la menace de tout balancer sur les réseaux.
Ce qui change cette fois, c’est la réaction de la victime. Beaucoup de célébrités préfèrent payer pour éviter le scandale, même quand elles sont innocentes. Son a choisi l’épreuve de force. Et il a gagné.
En refusant de céder une deuxième fois, il a non seulement protégé son argent, mais aussi sa dignité. Et il a peut-être dissuadé d’autres escrocs.
– Un observateur du football asiatique
Son Heung-min aujourd’hui : cap sur Los Angeles
Pendant que la justice faisait son travail, Sonny a tourné la page anglaise. À 33 ans, il a signé au Los Angeles FC en août 2025, retrouvant son vieil ami Hugo Lloris. Nouveau pays, nouveau défi, nouvelle vie.
On l’imagine soulagé que cette histoire soit derrière lui. Même si, soyons honnêtes, les cicatrices psychologiques doivent rester. Recevoir une fausse échographie en pensant, même quelques jours, qu’on va être père… ça doit retourner n’importe qui.
En MLS, il continue d’empiler les buts et les passes décisives. Preuve que, sur le terrain du moins, rien ne semble l’atteindre. Mais cette affaire nous rappelle que derrière le sourire éclatant et les célébrations militaires, il y a un homme qui a dû traverser l’enfer en silence.
Ce que cette condamnation change (ou pas)
Quatre ans de prison, c’est lourd. Très lourd même pour un chantage « non violent ». Ça montre que la Corée du Sud ne rigole plus avec la protection de ses icônes nationales. Mais est-ce que ça suffira à décourager les futurs escrocs ? J’en doute.
Tant qu’il y aura des célébrités richissimes et une presse people avide de scandales, il y aura des gens pour tenter le coup. La seule vraie protection reste la vigilance… et le courage de porter plainte, comme l’a fait Son.
Au final, cette affaire aura au moins permis une chose : rappeler au monde que même les héros du football restent des êtres humains. Avec leurs failles, leurs peurs, et parfois leurs pires cauchemars qui prennent la forme d’un simple message WhatsApp.
Et vous, qu’auriez-vous fait à la place de Son ? Payé en silence, ou tout risqué pour la vérité ?
Une chose est sûre : Sonny peut dormir tranquille désormais. La justice a parlé. Et sur le terrain, il continue d’écrire sa légende. Loin, très loin des manipulateurs et des fausses échographies.
