Vous souvenez-vous de la dernière fois où le Santiago Bernabéu a semblé aussi lourd, aussi oppressant, même après une simple défaite en championnat ? Dimanche soir, face à une équipe de Celta Vigo pourtant loin d’être irrésistible, le Real Madrid a touché le fond. Pas seulement à cause du 0-2 sec qui clôt la 15e journée de Liga, mais surtout à cause de tout ce qui a suivi le coup de sifflet final. Ce n’était pas une défaite. C’était une déflagration.
J’ai regardé le match comme des millions de supporters et, franchement, on a tous senti que quelque chose clochait bien avant le carton rouge de la 90e+ minute. Les Merengues couraient après le ballon sans jamais vraiment le dominer, les passes rataient leur cible, et cette nervosité… elle était palpable dès la première mi-temps.
Une soirée où tout a basculé en quelques minutes
Reprenons calmement. Le Real reste sur une très belle victoire 3-0 à Bilbao mercredi, avec un Mbappé enfin décisif. Tout le monde pense que le train est relancé. Et là, paf. Retour à la maison, face à une équipe galicienne qui joue sans pression, et c’est la catastrophe.
Deux buts encaissés, zéro marqué, et surtout cette fin de match complètement hors contrôle. Deux expulsions directes en quelques instants : Fran García et Álvaro Carreras. Le second y va carrément au clash avec l’arbitre. Le rapport arbitral est édifiant.
« Tu es lamentable »
– Álvaro Carreras à l’arbitre, selon le rapport officiel
Et ce n’est pas tout. Même Endrick, sur le banc, se lève et se prend un rouge pour avoir hurlé sur le quatrième arbitre. Il a fallu que le staff le retienne physiquement. Quant à Dani Carvajal, blessé et en civil, il attend l’arbitre dans le tunnel pour lui balancer cash : « Votre arbitrage est pitoyable ».
On se croirait dans un mauvais film. Mais non, c’est bien le Real Madrid version 2025-2026.
Xabi Alonso pointe l’arbitrage… mais le vestiaire explose quand même
En conférence de presse, Xabi Alonso ne tourne pas autour du pot. Il accuse directement l’arbitrage : « Ses décisions nous ont rendus fous ». Phrase lourde de sens quand on connaît le personnage d’ordinaire si posé.
Mais le plus grave se passe après, loin des caméras. Dans le vestiaire, c’est l’apocalypse. Des témoins directs parlent de bouteilles qui volent, de cris, d’insultes. Une partie des joueurs met tout sur le dos de l’arbitre. L’autre partie, excédée, refuse cette excuse.
« C’est une excuse de merde ! On est en train de perdre le championnat ! »
– Phrase rapportée par plusieurs sources dans le vestiaire
Et le plus inquiétant ? Xabi Alonso n’était même pas là. Absent. Zéro discours, zéro contact avec ses joueurs après le match. Ça sent le roussi.
Un vestiaire déjà fracturé depuis plusieurs semaines
Ce n’est pas nouveau, soyons honnêtes. Depuis le début de saison, on sent que ça coince. L’arrivée de Mbappé, censée être le graal, a bouleversé les équilibres. Vinicius et Bellingham, les deux leaders de l’an dernier, digèrent mal de devoir partager la lumière.
- Vinicius agacé par le traitement préférentiel accordé à l’ancien Parisien
- Bellingham qui perd son statut de patron au milieu
- Mbappé qui peine à s’intégrer tactiquement et reste muet trop souvent
- Xabi Alonso qui tente de gérer trois égos galactiques avec un système qui ne convient à aucun des trois
Et là, la défaite contre le Celta agit comme un révélateur. Tout sort au grand jour. Les rumeurs de joueurs cadres qui ne suivent plus l’entraîneur ne datent pas d’hier. Elles prennent aujourd’hui une tout autre dimension.
La Liga qui s’envole, Manchester City qui arrive
Regardez le classement ce lundi matin : Barcelone a repris quatre points d’avance. Quatre. En à peine six semaines. Le Real venait de repasser devant après le Clasico, et voilà qu’en un match tout s’effondre à nouveau.
Et dans trois jours ? Réception de Manchester City en Ligue des champions. Avec ce climat ? Avec un vestiaire en miettes ? Franchement, on peut avoir peur. Très peur.
Mbappé, le grand muet de la soirée
On en parle peu, mais Kylian Mbappé a traversé le match comme un fantôme. Aucune occasion franche, aucune percussion, zéro but évidemment. Depuis son arrivée, il alterne le chaud et le froid de manière inquiétante. Quand il est bon, le Real gagne. Quand il est moyen… c’est toute l’équipe qui souffre.
Est-ce qu’il porte une partie de la responsabilité de cette crise ? Difficile de dire le contraire. Son adaptation est plus compliquée que prévu, et ça contamine tout le collectif.
Xabi Alonso déjà sur la sellette ?
On murmurait déjà que certains cadres ne le suivaient plus. Que le discours ne passait plus. Que le vestiaire regrettait presque Ancelotti, parti prendre sa retraite dorée. Aujourd’hui, ces murmures deviennent des cris.
Xabi Alonso était le pari osé de Florentino Pérez. Un novice sur le banc d’un géant. L’idée était belle sur le papier : un ancien de la maison, jeune, moderne, qui parle le même langage que les joueurs. Mais gérer un vestiaire aussi explosif quand on n’a jamais connu ça avant… c’est une autre paire de manches.
Est-ce qu’on est déjà à l’aube d’un séisme ? Difficile d’imaginer Pérez limoger son entraîneur en décembre, mais si ça continue comme ça jusqu’à la trêve hivernale… tout est possible.
Ce que ça dit du Real Madrid version 2025
Au fond, cette soirée résume parfaitement les maux actuels du club :
- Un effectif surdimensionné en attaque mais déséquilibré
- Un entraîneur inexpérimenté face à la gestion d’égos XXL
- Un arbitrage qui devient le bouc émissaire commode
- Une pression médiatique et populaire insoutenable dès la première défaite
Le Real Madrid a l’habitude de rebondir dans l’adversité. C’est même sa marque de fabrique. Mais là, on a l’impression que la machine est grippée plus profondément que d’habitude.
La question n’est plus de savoir si c’est une crise passagère. La question est de savoir si le club a encore les ressources mentales et collectives pour s’en sortir avant qu’il ne soit trop tard.
Parce que perdre la Liga en décembre, c’est une chose. Perdre son vestiaire en décembre… c’est presque irréparable.
Dimanche soir, le Bernabéu a sifflé. Pas seulement l’arbitre. Il a sifflé ses propres joueurs. Et quand le public madrilène commence à douter… c’est que le point de non-retour n’est peut-être pas si loin.
Prochain rendez-vous : Manchester City. Soit l’occasion de tout remettre d’aplomb d’un coup sec. Soit le match qui enterre définitivement la saison 2025-2026 dès le mois de décembre.
On a connu le Real plus serein avant un choc de Ligue des champions.
