Imaginez la scène : vous êtes à la 90e minute du dernier match, votre club formateur joue sa survie en première division et c’est vous, blessé, ménisque en miettes, qui portez tout sur vos épaules. C’est exactement ce qu’a vécu Neymar ces dernières semaines avec Santos. Et franchement, on a rarement vu un finish aussi hollywoodien dans le foot brésilien.
Le sprint final qui a tout changé
On va être honnête : pendant une bonne partie de la saison 2025, Neymar a plus souvent été vu avec une poche de glace qu’avec un ballon au pied. Absentéisme chronique, pépins musculaires en cascade, critiques qui parlaient déjà de « fiasco absolu ». Et puis, comme dans les films, le héros se réveille quand plus personne n’y croit.
En trois matchs (seulement trois !), il plante cinq des sept buts de Santos lors des journées décisives. Un triplé contre Juventude – le premier depuis celui face à Clermont avec le PSG en 2022 – et une victoire tranquille contre Cruzeiro (3-0) pour boucler l’affaire. Résultat : le Peixe termine 12e et décroche même une place en barrages de Copa Sudamericana. Du jamais-vu ou presque.
« J’ai des douleurs, mais il faut tout donner »
Neymar, après son triplé contre Juventude
Ce genre de phrase, on l’avait presque oubliée venant de lui. On sentait presque les larmes dans la voix quand il a salué la Vila Belmiro dimanche soir. Parce qu’au-delà des stats, c’est toute une histoire d’amour avec son club formateur qui se jouait là.
Un bilan global qui fait mal aux yeux
Mais soyons lucides une seconde. Si on regarde la saison dans son ensemble, c’est loin d’être glorieux. Sur 38 journées de Brasileirão, Neymar n’en a disputé que 20. 11 buts et 4 passes décisives toutes compétitions confondues en 28 matchs… Quand Santos l’a rapatrié en grande pompe, l’objectif était clairement de reproduire l’effet Suárez à Grêmio en 2023. On en est très très loin.
- 125 jours à l’infirmerie en 2025
- 18 matchs manqués rien que pour blessures
- 3,3 millions d’euros brut par mois (salaire + droits d’image)
- Retour sur investissement proche de zéro jusqu’en novembre
Le constat est sévère, presque cruel. Beaucoup de supporters ont même commencé à siffler le numéro 10 en cours de saison. Et pourtant, quand il a fallu répondre présent, il l’a fait. C’est ça aussi, Neymar : capable du pire et du meilleur, souvent dans la même saison.
Le corps, éternel point noir
À 33 ans, le genou gauche de Neymar ressemble plus à un champ de bataille qu’à une articulation. Rupture des croisés en 2023, convalescence apparemment bâclée sur un yacht, microlésions à répétition, ménisque détruit… La liste fait peur.
Il devait se faire opérer du ménisque dès novembre, mais il a préféré repousser pour « sauver Santos ». Résultat : il jouait avec une infiltration par match et deux sacs de glace après chaque entraînement. Héroïque, oui. Raisonnable ? Clairement pas.
Une arthroscopie est programmée dans les prochains jours. L’espoir ? Que ce soit enfin la dernière opération et qu’il puisse enchaîner une préparation complète. Parce que là, on parle quand même d’un joueur qui n’a plus fait une saison pleine depuis… 2019-2020 avec le PSG. Ça commence à dater sérieusement.
Restera, restera pas ?
Voici la question à 10 milliards. Contractuellement, Neymar est libre en décembre 2025. Le président de Santos rêve de le prolonger jusqu’à la Coupe du monde 2026, au moins six mois supplémentaires. Son père, qui pèse de plus en plus dans les coulisses du club, pousse aussi dans ce sens.
Mais il y a cette rumeur Inter Miami qui revient sans cesse. Retrouver Messi, Suarez (s’il prolonge), Alba, Busquets… L’idée fait saliver. Problème : la MLS ne reprend qu’en février, trop tard pour se montrer avant la liste de Carlo Ancelotti pour les amicaux de mars. Et le coach italien a été clair :
« S’il est en forme et meilleur qu’un autre, il ira à la Coupe du monde. »
Carlo Ancelotti, sélectionneur du Brésil
Traduction : pas de cadeau pour services rendus. Si Neymar veut revoir la Seleção, il doit jouer, marquer, et surtout tenir physiquement. Rester à Santos avec le nouveau calendrier du Brasileirão qui démarre fin janvier semble être l’option la plus logique. Mais logique et Neymar, ça fait rarement bon ménage…
Et nous, on en pense quoi ?
Personnellement, j’ai du mal à être totalement objectif avec Neymar. D’un côté, je suis admiratif devant ce qu’il a fait ces dernières semaines : porter un club à bout de bras alors qu’il pouvait à peine marcher, c’est énorme. De l’autre, j’ai cette petite voix qui me dit qu’on a déjà vu ce film dix fois : retour en fanfare, blessures, blessures, polémiques, opération, retour en fanfare…
À 33 ans, il est à un tournant. Soit il accepte de faire les sacrifices nécessaires (préparation physique drastique, hygiène de vie irréprochable) et redevient le crack qu’on a connu, soit il continue sur ce rythme et finira par s’éteindre doucement en MLS ou en Arabie, loin des projecteurs qu’il aime tant.
Moi je mise sur une prolongation de six mois à Santos, histoire de préparer la Coupe du monde à domicile (enfin, presque). Après, si Miami propose un contrat monstre et que Suarez reste… Tout est possible. Avec Neymar, tout est toujours possible.
Une chose est sûre : tant qu’il aura ce pied gauche magique et cette capacité à faire basculer un match à lui tout seul, on continuera à en parler. Parce que même diminué, même critiqué, même abonné à l’infirmerie, Neymar reste Neymar. Et ça, personne ne pourra jamais lui enlever.
Et vous, vous le voyez où l’année prochaine ? Santos, Miami, Europe, retraite dorée ? Dites-moi tout en commentaire, je suis curieux de savoir ce que vous en pensez vraiment.
