Franchement, quand on suit les performances des joueurs français à l’étranger chaque week-end, on se dit parfois que la sélection nationale a du souci à se faire. Ou au contraire, qu’elle va être gâtée dans les années à venir. Ce dernier week-end de début décembre a encore été riche en exploits, en confirmations et en petites pépites qui pointent le bout de leur nez. Entre les cadors qui confirment et les jeunes qui explosent, il y avait de quoi composer une équipe ultra compétitive. Allez, on se lance, voici mon onze des Français du week-end, en 4-3-3 comme on aime.
L’Équipe Type des Français à l’Étranger : Ils Ont Tout Cassé
Avant de plonger dans le détail joueur par joueur, petite précision : j’ai essayé d’être le plus objectif possible, mais avouons-le, quand on voit certains noms, c’est difficile de rester de marbre. Deux noms reviennent immédiatement : Michael Olise et Rayan Cherki. Les deux ont été simplement injouables.
Gardien : Paul Nardi, le mur de QPR
On commence par les cages, et là, honnêtement, le choix était compliqué. Mais Paul Nardi a réalisé un match qui mérite largement la place. En Championship, Queens Park Rangers recevait West Bromwich, un adversaire costaud. Menés 2-0, les Londoniens ont tremblé. Et là, Nardi sort la double parade qu’il faut : pied gauche, puis hanche pour capter le rebond. Le genre d’arrêt qui change un match. Impuissant sur le lob qui réduit l’écart, il a ensuite sécurisé la victoire 3-1. À 31 ans, l’ancien Monégasque montre qu’on peut briller même loin des projecteurs de la Ligue 1.
Défense : Une charnière jeune et ultra solide
À droite, on place Thérence Koudou. L’ancien Palois, aujourd’hui à Malines, a marqué le seul but du match contre Charleroi (1-0) en surgissant au second poteau. Trois jours après l’élimination en coupe, c’était la revanche parfaite. Le piston droit de 20 ans a été propre, combatif, et surtout décisif. Difficile de faire mieux.
Dans l’axe, j’ai craqué pour deux gamins qui font déjà peur à l’Europe. À droite, Joane Gadou, 18 ans seulement, a livré son meilleur match sous le maillot de Salzbourg contre Linz (2-0). Un duel perdu sur neuf, 88 % de passes réussies, une sérénité impressionnante. Le gamin a tout d’un futur grand.
À ses côtés, Giulian Biancone. L’ancien Monégasque, à l’Olympiakos, a été impérial contre l’OFI Crète (3-0). Quatre duels gagnés sur quatre, 39 passes réussies sur 40, dont 8/9 en longue. Le mec joue comme s’il avait 30 ans d’expérience alors qu’il n’en a que 25. Première sélection dans mon équipe type, et franchement, il la mérite largement.
À gauche, on décale Bryan Goncalves. Oui, il a joué central gauche dans une défense à cinq avec Dender, mais sur le papier, c’est notre latéral gauche. Le garçon de 29 ans, passé par Laval, a été solide comme un roc lors de la victoire 2-1 à La Louvière. Cinq matches sans défaite pour son club, ça ne doit rien au hasard.
Milieu : Kamara infranchissable, les anciens Parisiens en feu
Au milieu, comment passer à côté de Boubacar Kamara ? Le mec est en train de vivre sa meilleure saison à Aston Villa. Contre Arsenal (victoire 2-1), il a tout simplement tout bien fait. Duels, relances, lecture du jeu, et même la passe décisive dans les dernières secondes pour l’égalisation. À ce niveau-là, Didier Deschamps va avoir des migraines pour la Coupe du monde 2026. Vraiment.
Devant lui, j’ai mis deux joueurs formés au PSG qui ont brillé ce week-end. À gauche, Antoine Bernede. Hellas Vérone n’avait toujours pas gagné en Serie A cette saison… jusqu’à ce match contre l’Atalanta (3-1). Bernede marque le troisième but d’une frappe magnifique depuis l’entrée de la surface. Première victoire, premier rayon de soleil dans une saison compliquée. Le gamin de 26 ans a montré qu’il avait du caractère.
À droite, Adil Aouchiche. Aberdeen cartonne en Écosse, et l’ancien Parisien y est pour beaucoup. Doublé contre Dundee (3-1), deux buts d’opportuniste en renard des surfaces. À 23 ans, il vient de battre son record de buts sur une saison (déjà 3). On commence à se dire qu’il a trouvé le championnat qui lui convient parfaitement.
Attaque : Cherki et Olise, la classe mondiale
Et puis il y a les deux phénomènes. Commençons par Rayan Cherki. Contre Sunderland (3-0), l’ancien Lyonnais a été magique sur son aile droite. Deux passes décisives, dont une en coup du foulard absolument sublime pour Foden. 13 ballons touchés dans la surface adverse, des dribbles qui font mal, des choix toujours justes. À 22 ans, il commence à faire comprendre à Pep Guardiola qu’il mérite plus que des miettes.
Ce genre de performance pourrait pousser Guardiola à le titulariser plus souvent.
En face, Michael Olise. Le Bayern a marché sur Stuttgart (5-0), et Olise a été l’un des grands artisans. Deux passes décisives (une madjer pour Laimer, une pour Kane), une frappe repoussée de la main qui amène le penalty et l’expulsion adverse. Percutant, technique, dangereux à chaque prise de balle. À 23 ans, il est déjà indispensable au Bayern. Et dire qu’il y a quelques mois, il jouait encore à Crystal Palace…
En pointe, Marcus Thuram. L’Inter a corrigé Côme 4-0, et Thuram a marqué le deuxième but. Surtout, il reste sur trois buts en une semaine après deux mois et demi de disette. L’ancien Gladbach retrouve son meilleur niveau au meilleur moment, juste avant de recevoir Liverpool en Ligue des champions. Ça sent le très bon signe.
Le onze complet en un coup d’œil
- Gardien : Paul Nardi (QPR)
- Arrière droit : Thérence Koudou (Malines)
- Défenseur central droit : Joane Gadou (Salzbourg)
- Défenseur central gauche : Giulian Biancone (Olympiakos)
- Arrière gauche : Bryan Goncalves (Dender)
- Milieu défensif : Boubacar Kamara (Aston Villa)
- Milieu relayeur gauche : Antoine Bernede (Hellas Vérone)
- Milieu relayeur droit : Adil Aouchiche (Aberdeen)
- Ailier droit : Rayan Cherki (Manchester City)
- Ailier gauche : Michael Olise (Bayern Munich)
- Attaquant : Marcus Thuram (Inter Milan)
Franchement, ce onze-là, tu le mets contre pas mal d’équipes nationales, il fait peur. Et le plus fou, c’est que des joueurs comme Hugo Ekitike (doublé + passe décisive) ou d’autres auraient pu revendiquer une place. Le vivier français à l’étranger n’a jamais été aussi dense et aussi talentueux.
Alors oui, certains diront qu’on oublie les joueurs de Ligue 1. Mais c’est justement ça qui est fascinant : nos meilleurs éléments brillent désormais partout en Europe, dans tous les championnats, à tous les postes. La relève est là, et elle tape fort. Vivement le prochain rassemblement des Bleus pour voir ce que tout ce beau monde peut donner ensemble.
Et vous, vous auriez composé le même onze ? Qui vous avez trouvé le plus impressionnant ce week-end ? Dites-moi tout en commentaire, on en discute avec plaisir.
