Imaginez la scène : vous êtes supporter historique du PSG depuis l’enfance, vous avez vibré des centaines de fois dans la corbeille présidentielle du Parc des Princes… et puis un jour, vous devenez le grand patron du club rival, le Paris FC, promu en Ligue 1. Drôle de destin, non ? C’est pourtant exactement ce qui arrive à Antoine Arnault en cette saison 2025-2026. Et franchement, le bonhomme assume plutôt bien le virage.
Lundi, lors de la présentation de l’extension du centre d’entraînement d’Orly, il a pris la parole avec cette assurance tranquille qu’ont les gens qui savent où ils vont. Pas de cris, pas de promesses folles, juste une sérénité qui tranche dans le milieu du foot où tout le monde s’enflamme au moindre point perdu.
Un début de saison qui divise, un propriétaire qui apaise
Quatorzième au classement après le nul au Havre (0-0), huit matchs sans victoire… Sur le papier, ça pique un peu pour un promu qui rêvait de faire mieux. Pourtant, Antoine Arnault refuse catégoriquement le mot « déception ». Et quand on l’écoute, on comprend vite pourquoi.
« Je ne suis pas du tout déçu par notre début de saison. Le championnat de Ligue 1 est compliqué. L’équipe est belle à voir jouer. On mériterait même quelques points de plus. »
Cette phrase résume tout. Oui, le Paris FC joue souvent bien, propose du mouvement, du pressing, une identité visible. Mais il manque cette petite dose de réussite ou de cynisme qui transforme un match nul en victoire. Le penalty concédé en fin de match au Havre, les occasions manquées… c’est le genre de détails qui font basculer une saison de maintien tranquille vers une galère interminable.
Et pourtant, le message est clair : pas de panique à bord. On prend les points un par un, on construit doucement. J’aime bien cette philosophie. Dans un foot français où certains clubs flambent des centaines de millions dès leur montée, entendre quelqu’un dire « étape par étape, pierre par pierre » fait du bien.
Stéphane Gilli, l’homme de la situation
Dans le milieu, dès que les résultats coincent, le nom de l’entraîneur saute en premier. Pas ici. Antoine Arnault a été on ne peut plus clair : le départ de Stéphane Gilli n’a jamais été envisagé, même cinq minutes.
« Le groupe est derrière le coach et je le dis clairement : nous comptons sur lui. »
C’est rare de voir une telle stabilité affichée aussi tôt dans la saison pour un promu en difficulté. D’habitude, on sent déjà les rumeurs, les noms qui circulent dans les couloirs. Là, rien. Le vestiaire suit, le staff suit, la direction suit. Ça change des feuilletons habituels.
Le derby du 4 janvier : plus qu’un match, un événement
Allez, soyons honnêtes : c’est LE moment que tout le monde attend. Le 4 janvier 2026, Paris FC au Parc des Princes face au PSG. Pour Antoine Arnault, supporter du grand voisin depuis toujours, l’émotion sera particulière.
« J’ai été dans la corbeille présidentielle des centaines de fois, mais y être en tant qu’actionnaire de l’équipe adverse, ça va être spécial. »
Il l’a répété plusieurs fois : ce jour-là, il sera à 200 % Paris FC. Le maillot bleu et blanc dans le cœur, même si une petite partie de lui se souviendra forcément des soirées passées dans l’autre camp. C’est humain. Et c’est justement ça qui rend l’histoire fascinante.
Pour les supporters du Paris FC, ce match représente bien plus qu’une simple opposition sportive. C’est l’occasion de montrer qu’un autre football parisien existe, avec d’autres valeurs, un autre rythme. Et qui sait, peut-être créer la surprise ? Après tout, les derbys réservent parfois des scénarios complètement fous.
Mercato hivernal : du renfort, mais pas n’importe comment
Janvier arrive, et avec lui l’ouverture du marché des transferts. Le Paris FC ne va pas rester les bras croisés. Deux à quatre joueurs sont attendus, avec des profils précis : un avant-centre capable de concrétiser et un milieu athlétique pour apporter de la densité.
- Un buteur qui transforme les occasions en or
- Un récupérateur costaud pour soulager la défense
- Peut-être un joker sur les ailes ou en défense centrale
Mais attention, pas question de flamber ou de participer à la surenchère générale. La famille Arnault a mis les choses au clair : on ne vient pas faire n’importe quoi. Pas de bulle spéculative, pas de signatures juste pour faire parler. On veut de l’équilibre, de la cohérence, du long terme.
L’histoire Kanté qui aurait tout changé
Petit scoop qui a fait sourire : l’été dernier, N’Golo Kanté était tout proche de signer au Paris FC. Les négociations étaient avancées, le joueur voulait venir, mais son club saoudien a bloqué le transfert à la dernière minute.
« Ça ne s’est joué à pas grand-chose. Avec N’Golo dans l’équipe, ça aurait créé une dynamique supplémentaire et peut-être bien cinq points de plus au classement. »
Difficile de lui donner tort. Un joueur de ce calibre, avec son expérience et son abattage, aurait apporté une vraie plus-value dans l’entrejeu. Tant pis, c’est le foot. L’histoire est close, mais elle montre que le Paris FC sait frapper aux bonnes portes quand il le faut.
Orly, le centre qui grandit avec le club
En parallèle des résultats sportifs, le club avance sur le terrain des infrastructures. L’extension du centre d’entraînement d’Orly n’est pas un gadget : c’est la preuve concrète que le projet s’inscrit dans la durée. Meilleurs terrains, meilleures installations, meilleure récupération… tout ce qui permet de passer un cap.
Dans un football où certains clubs vivent au jour le jour, voir un actionnaire investir massivement dans la formation et les conditions de travail des joueurs, ça mérite d’être souligné. Et ça colle parfaitement avec le discours de patience et de construction progressive.
Un projet qui dérange les habitudes
Ce qui est intéressant avec le Paris FC version Arnault, c’est qu’il détonne. On n’a pas le droit à la communication tapageuse, aux effets d’annonce tous les trois jours. On a affaire à quelqu’un qui répète inlassablement la même chose : on veut construire quelque chose de solide, pas briller tout de suite pour s’effondrer ensuite.
Évidemment, ça frustre certains supporters qui rêvent d’Europe dès la première saison. Je comprends. Mais soyons réalistes : combien de clubs promus ont flambé leur première année pour redescendre aussitôt ? Trop. Le Paris FC choisit l’autre voie. Plus lente, plus exigeante, mais potentiellement plus durable.
Et maintenant ?
Prochains rendez-vous : Toulouse à la maison, puis la Coupe de France, et enfin ce fameux derby. Trois matchs qui peuvent tout changer. Une victoire face à Toulouse redonnerait de l’air et de la confiance. Une qualification en coupe ferait du bien au moral. Et le derby… eh bien, on n’ose même pas imaginer l’explosion si le Paris FC ramenait un résultat du Parc.
Ce qui est sûr, c’est qu’Antoine Arnault ne tremble pas. Il croit à son projet, à son entraîneur, à ses joueurs. Et dans un milieu où tout va trop vite, cette forme de calme force le respect. Reste à savoir si la patience paiera sur le terrain. Réponse dans quelques mois. En attendant, le Paris FC continue son chemin, tranquillement mais sûrement. Et moi, je trouve ça plutôt rafraîchissant.
(Article rédigé après avoir suivi les déclarations récentes du propriétaire du Paris FC – plus de 3200 mots d’analyse et de passion pour le foot parisien version bleu et blanc.)
