Vous vous êtes déjà demandé ce que font vraiment les stars NBA avec leurs centaines de millions ? Certains achètent des yachts, d’autres des collections de voitures. Et puis il y a Rudy Gobert. Lui, il a décidé de sauver une usine de meubles en Vendée.
Oui, vous avez bien lu. Le même Rudy qui bloque les tirs à Minneapolis a sorti le chéquier pour éviter la fermeture d’une entreprise française spécialisée dans les buffets et les tables en bois massif. L’histoire est tellement inattendue qu’on dirait un scénario de film.
Quand un pivot NBA devient le sauveur d’une PME vendéenne
Cet été 2024, l’entreprise Gautier, basée au Boupère, s’est retrouvée en redressement judiciaire. Hausse brutale des matières premières, explosion des coûts énergétiques, effondrement des ventes à l’export… le cocktail classique qui met à genoux beaucoup d’industriels français ces dernières années. 700 salariés il y a encore dix-huit mois, l’entreprise n’en comptait plus que 500 et voyait le gouffre se rapprocher dangereusement.
Et là, début décembre 2025, le tribunal de commerce de Poitiers valide le plan de continuation. Parmi les investisseurs qui permettent à l’entreprise de repartir ? Un nom qui détonne dans la liste : Rudy Gobert.
« Des industriels, amis, famille et partenaires historiques ont fait le choix d’investir pour accompagner Gautier dans cette relance »
Communiqué officiel de l’entreprise
Parmi ces partenaires historiques figure donc le triple meilleur défenseur NBA de l’année. Pas un coup de pub, pas une opération de communication. Une vraie participation financière dans une nouvelle ligne de dette de 14 millions d’euros.
Des racines vendéennes plus profondes qu’on ne le croit
Beaucoup découvrent le lien aujourd’hui, mais il existe depuis plus de quinze ans. Quand Rudy Gobert, ado dégingandé de Saint-Quentin, arrive au centre de formation de Cholet en 2011, Gautier est déjà partenaire du club. L’entreprise sponsorise les jeunes, fournit même certains meubles pour les chambres du centre.
Le gamin de 19 ans tourne alors dans une campagne publicitaire devenue culte dans la région : « Avec Gautier, j’ai bien grandi ». La phrase prend aujourd’hui une tout autre dimension quand on sait qu’il mesure 2,16 m et qu’il vient littéralement de sortir l’entreprise du rouge.
J’ai toujours trouvé fascinant ce retour aux sources. Les sportifs américains restent souvent déconnectés de leur pays d’origine une fois aux États-Unis. Pas Gobert. Il possède toujours sa maison dans l’Aisne, revient régulièrement en France, et défend le made in France dès qu’il le peut.
Le made in France, une conviction plus qu’un slogan
On pourrait croire à un placement de produit géant. Sauf que non. Rudy Gobert a toujours été sensible à la fabrication française. Quand il signe son contrat monstre de 205 millions de dollars avec Utah en 2020, l’un des premiers commentaires qu’on lui fait en France, c’est : « Tu vas pouvoir acheter la moitié de la Picardie ». Sa réponse ? « Je vais surtout continuer à soutenir les entreprises françaises ».
Et il l’a fait. Discrètement. Sans tambour ni trompette. Pas de post Instagram avec le logo de l’entreprise, pas de story en visite à l’usine. Juste un virement et une conviction : quand on a les moyens, on peut aider là où on a grandi.
- Il a déjà investi dans plusieurs startups françaises (santé, food…)
- Il porte régulièrement des marques françaises en conférence de presse
- Il a créé une fondation qui finance des projets éducatifs en France
- Il refuse certaines opérations marketing avec des marques non-éthiques
Dans un monde où les sportifs se transforment souvent en panneaux publicitaires, Gobert fait figure d’exception. Et ça fait du bien.
Un sauvetage à plusieurs mains, mais un symbole fort
Attention, Rudy n’a pas tout seul. La famille Soulard, qui détient toujours 80 % de l’entreprise, a fait d’énormes sacrifices. Les créanciers publics et privés ont accepté des abandons de créances importants. Des fournisseurs historiques ont remis au pot. Mais la présence du basketteur dans le tour de table change la donne sur plusieurs plans.
D’abord médiatiquement : l’histoire fait le tour du monde. Les journaux américains en parlent, les réseaux sociaux s’emballent. « French NBA player saves furniture factory » – ça claque. Ensuite symboliquement : ça montre qu’un gamin issu de l’immigration, devenu star aux USA, n’oublie pas d’où il vient.
Et enfin concrètement : son investissement permet de boucler le plan de relance. L’entreprise vise 75 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année et espère retrouver l’équilibre rapidement.
Et maintenant ? Vers une nouvelle vie pour Gautier
Le plus beau dans cette histoire, c’est peut-être ce qui arrive après. L’entreprise repart avec une nouvelle dynamique. Moins de salariés, certes, mais une structure assainie. Trois sites de production toujours en Vendée. Et surtout une histoire à raconter.
Parce que quand vous achetez un meuble Gautier désormais, vous achetez un peu plus qu’un buffet en chêne. Vous achetez un bout de résilience française. Un bout d’histoire entre un gamin de Saint-Quentin devenu géant aux États-Unis et une entreprise familiale vendéenne qui refusait de mourir.
Franchement, on a envie de dire merci. Merci Rudy de nous rappeler qu’on peut être à la fois un monstre en NBA et un mec qui garde les pieds sur terre. Merci de montrer que l’argent peut aussi servir à quelque chose de concret. Et merci de prouver que le made in France, même dans la tempête, peut encore s’en sortir.
Parce qu’au final, cette histoire dit beaucoup de notre époque. On parle sans arrêt de délocalisations, de fermetures d’usines, de désindustrialisation. Et là, un basketteur français basé à Minneapolis redonne vie à une entreprise de meubles en bois. Si ce n’est pas une belle réponse, je ne sais pas ce que c’est.
Alors la prochaine fois que vous passerez devant un magasin Gautier, pensez à Rudy. Pensez à ce gamin qui posait avec un lit superposé en 2012 et qui, treize ans plus tard, sauve 500 emplois. C’est pas tous les jours qu’on voit ça.
Et quelque part, c’est beau.
