Vous vous souvenez quand on disait que Paris n’avait qu’un seul grand club de foot ? Franchement, cette époque est en train de vaciller sérieusement. Ce lundi 8 décembre, sous un ciel gris mais avec une ambiance presque électrique, le Paris FC a dévoilé un projet qui fait passer pas mal d’autres clubs pour des amateurs : doubler la taille de son centre d’entraînement d’Orly. Et quand je dis doubler, on parle de passer de 8 à 16 hectares. Autant dire que ça change la donne.
Un tournant décisif un an après l’arrivée des nouveaux actionnaires
Il y a un an pile, la famille Arnault et Red Bull débarquaient dans le capital. Beaucoup ont souri, certains ont même ricané. Aujourd’hui, les sourires sont plutôt du côté des supporters parisiens version bleu et blanc. Accession en Ligue 1 pour les garçons, Coupe de France gagnée par les filles au printemps dernier… et maintenant cette extension XXL du centre d’Orly. On ne joue plus dans la même cour.
Ce qui frappe, c’est la vitesse d’exécution. Les pelleteuses arrivent dès janvier 2026 et la première phase – trois nouveaux terrains – sera prête pour l’été 2026. Les deux autres suivront avant la fin 2028. En clair : dès la saison prochaine, les pros et les jeunes n’auront plus à se marcher dessus pour s’entraîner.
Des infrastructures enfin à la hauteur des ambitions
Jusqu’à présent, le Paris FC faisait avec les moyens du bord. Un centre correct, mais clairement sous-dimensionné pour un club qui joue désormais dans la cour des grands. Les deux équipes pros – masculine et féminine – se partageaient les mêmes locaux, les mêmes terrains. Résultat : planning infernal, récupération parfois compliquée, et des conditions qui ne reflétaient pas le niveau Ligue 1.
Ça, c’est fini.
- Un bâtiment dédié à l’équipe première masculine
- Un centre de formation masculin flambant neuf juste en face
- Un centre de formation féminin de 1 420 m² (déjà en construction, livraison début 2026) avec salle vidéo, espace médical dernier cri et toiture végétalisée
- Cinq nouveaux terrains au total, dont trois opérationnels dès l’été 2026
Et là, je vous vois venir : « Oui mais ça coûte combien tout ça ? » Évidemment, personne n’a donné de chiffre précis. On parle simplement d’un investissement « lourd » et « significatif ». Quand on sait qui est derrière, on se doute que le chéquier n’a pas tremblé.
« C’était un besoin urgent pour le club, une nécessité sur le plan sportif »
Pierre Ferracci, président du Paris FC
Le vivier francilien, l’arme secrète du Paris FC
Ce qui rend ce projet passionnant, au-delà des mètres carrés, c’est la philosophie derrière. On ne construit pas juste des terrains pour faire joli. On veut capter et former le talent brut qui pullule en Île-de-France. On entend souvent que la région parisienne est, avec São Paulo, le plus gros réservoir de joueurs au monde. Le Paris FC veut en être le premier bénéficiaire.
Et là, petite confidence : j’ai toujours trouvé ça fou que Paris, ville de 12 millions d’habitants dans son agglomération, n’ait qu’un seul club dominant depuis cinquante ans. Le Paris FC est en train de prouver que le monopole peut être bousculé. Pas en criant plus fort, mais en travaillant mieux en amont.
Le centre féminin, notamment, est un signal fort. Avoir un bâtiment dédié uniquement aux filles, avec des installations spécifiques, c’est rare en France. Et pourtant, les résultats sont déjà là : une Coupe de France dans la vitrine et une équipe qui commence à faire peur à tout le monde en D1 Arkema.
Un projet écologique et territorial bien pensé
Évidemment, agrandir de 8 hectares, ça ne se fait pas sans grignoter un peu sur le parc voisin du Grand Godet. Mais le club a anticipé la critique : deux nouveaux parcs vont être créés en compensation – le Parc du Bouvray à Orly et le Parc Nungesser à Villeneuve-le-Roi, neuf hectares rien que pour ce dernier. C’est plutôt malin et ça montre que le dialogue avec les collectivités fonctionne.
Franchement, voir un club de foot penser à rendre au territoire ce qu’il lui prend, c’est assez rafraîchissant. On est loin de certains projets pharaoniques où on rasait tout sans se poser de questions.
Et maintenant ? Vers le top 8 ou plus haut encore ?
La question qui brûle toutes les lèvres : jusqu’où peut aller ce Paris FC nouvelle version ? Aujourd’hui, l’équipe masculine est solide en Ligue 1, pas encore spectaculaire mais sérieuse. Les filles, elles, jouent déjà les trouble-fêtes. Avec ces infrastructures, le recrutement va forcément monter d’un cran. Des joueurs et joueuses vont se dire : « Tiens, à Paris il y a autre chose que le grand voisin. »
Personnellement, je trouve que l’aspect le plus excitant, c’est cette double ambition : devenir un club formateur de référence tout en visant rapidement le haut de tableau. C’est rare de voir les deux objectifs avancer en parallèle avec autant de moyens.
« Le bassin francilien, c’est le meilleur du monde avec celui de São Paulo »
Un dirigeant du club, lors de la présentation
Et si demain, le Paris FC sortait le prochain prodige qui fait le tour de l’Europe ? Ce ne serait pas une surprise. Les bases sont en train d’être posées. Solides. Très solides même.
Ce que ça change concrètement pour les supporters
Pour vous qui suivez le club au stade Charléty ou devant votre écran, ça veut dire plusieurs choses :
- Une équipe masculine mieux préparée physiquement (fini les terrains partagés à heures indues)
- Une équipe féminine qui va pouvoir travailler dans des conditions optimales
- Des jeunes qui grandissent dans un environnement pro dès 14-15 ans
- À terme, un effectif plus compétitif et probablement plus « made in Paris FC »
Et quelque part, c’est aussi une petite revanche sur l’histoire. Le Paris FC a failli disparaître plusieurs fois. Il a joué les seconds rôles pendant des décennies. Aujourd’hui, il construit son avenir avec des fondations en béton armé. Littéralement.
On a hâte de voir les premières images des nouveaux terrains en 2026. Et surtout, on a hâte de voir les premiers résultats sur le rectangle vert. Parce qu’au final, c’est bien là que tout se joue.
Le Paris FC ne fait plus de bruit pour rien. Il fait du bruit parce qu’il avance. Vite. Et ça, franchement, ça fait plaisir à voir.
