Vous savez ce qui me fait toujours sourire en décembre à Paris ? Cette façon qu’a la ville de transformer le moindre recoin en bulle de chaleur, même quand il fait un froid de canard. Et là, franchement, la programmation des fêtes de fin d’année vient de frapper très fort : une DJ qu’on ne présente plus, Barbara Butch, va faire vibrer le parvis de l’Hôtel de Ville gratuitement ce mercredi. Oui, vous avez bien lu. Gratuit. En plein air. À 17 h. Autant vous dire que je réserve déjà ma doudoune.
Un retour qui sent la revanche douce
On va se le dire cash : Barbara Butch n’a pas eu la vie facile ces derniers mois. L’année 2024 a été un vrai rollercoaster émotionnel pour elle. Sa prestation lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, où elle a mixé des tubes français entourée de performeuses drag, a déclenché une vague de haine comme on en voit rarement. Homophobie, grossophobie, antisémitisme… tout y est passé. Des milliers de messages ignobles. Elle a même parlé d’agoraphobie et de traitement antidépresseur. Franchement, ça fait mal au cœur.
Et pourtant, la voilà qui revient, plus forte, sur ce même territoire parisien qui l’a tant célébrée puis tant blessée. Un concert de Noël offert à la ville, c’est presque poétique. Comme un clin d’œil : « Vous ne m’aurez pas ». J’ai trouvé ça touchant, presque émouvant.
Un parcours qui force le respect
À 44 ans, Barbara Butch n’est pas juste une DJ. C’est une icône. Ouverte sur son homosexualité, engagée pour les droits des femmes et des minorités, elle porte haut les couleurs de la communauté LGBTQIA+ depuis des années. Ses sets ? Un mélange explosif de house, de techno et d’énergie communicative. Elle a écumé les plus gros clubs parisiens, mais aussi les scènes internationales.
Petit rappel pour ceux qui débarquent : elle a été jury dans Drag Race France, elle vient d’être nommée directrice artistique de la prochaine Nuit Blanche (rien que ça !), et elle sait faire danser n’importe quelle foule, même les plus réticentes. Quand elle passe derrière les platines, il se passe quelque chose. Une forme de liberté totale.
« La musique, c’est mon arme pacifique. »
Barbara Butch, dans une interview récente
Mercredi 10 décembre : le programme détaillé
Le concert est prévu de 17 h à 18 h, mais l’ambiance commencera bien avant. La ville a prévu tout un tas d’animations pour les familles :
- Ateliers créatifs pour les enfants
- Photos avec le Père Noël (le vrai, paraît-il)
- Spectacles de clowns et de magie
- Chocolat chaud et vin chaud (parce qu’on est à Paris, quand même)
- Et bien sûr, le set de Barbara Butch pour clôturer en beauté
Franchement, c’est le genre d’après-midi où on peut venir en famille, rester deux heures, puis finir en dansant comme des fous avec des inconnus. J’adore ce mélange des genres.
Pourquoi ce concert est plus qu’un simple événement musical
Entre nous, programmer Barbara Butch juste après tout ce qu’elle a vécu, c’est un message. Un message fort. La mairie ne se contente pas d’organiser des fêtes de Noël mignonnes avec des guirlandes et des lutins. Elle choisit aussi de mettre en lumière des artistes qui ont été ciblés par la haine. Et ça, ça me parle.
On vit une époque bizarre où certains pensent encore qu’on peut faire taire quelqu’un à coups d’insultes sur les réseaux. Ce concert, c’est la réponse la plus classe possible : la musique, la joie, la foule, la vie qui reprend ses droits.
Et puis soyons honnêtes : avoir une DJ de ce calibre gratuitement en plein Paris, ça n’arrive pas tous les jours. D’habitude, pour la voir, il faut débourser une cinquantaine d’euros et faire la queue au Rex ou au Badaboum. Là, c’est open bar. Enfin, open platines.
Le cyberharcèlement : un fléau qui ne faiblit pas
Je ne vais pas vous refaire l’histoire, mais rappelons quand même les faits. Après la cérémonie d’ouverture des JO, Barbara Butch a reçu des milliers de messages haineux. Des menaces de mort, des croix gammées, des insultes sur son physique, sur son orientation sexuelle… Tout le package. Quatre personnes ont été condamnées récemment, dont certaines à de la prison ferme. C’est bien. Mais ça ne répare pas tout.
Ce qui me choque le plus, c’est la vitesse à laquelle une performance artistique peut déclencher une telle violence. On parle d’un tableau festif, coloré, inclusif. Et pourtant, pour certains, c’était trop. Trop queer. Trop visible. Trop joyeux, peut-être ?
Barbara Butch a eu le courage de porter plainte, de témoigner, de parler de ses crises d’angoisse. Beaucoup auraient tout simplement disparu des radars. Pas elle.
Et nous, on fait quoi mercredi ?
Moi, je serai là. Pas forcément au premier rang (je déteste la foule compacte), mais quelque part sur le parvis, avec un gobelet de vin chaud et un sourire jusqu’aux oreilles. Parce que des moments comme celui-là, il faut les vivre. Il faut les soutenir.
Si vous hésitez encore, posez-vous la question : quand est-ce que vous aurez à nouveau l’occasion de voir une artiste de cette trempe gratuitement, en plein Paris, dans une ambiance de Noël ? Réponse : jamais. Ou dans très longtemps.
Et puis, entre nous, venir danser avec Barbara Butch, c’est aussi une petite façon de dire merde aux haters. Une façon joyeuse, musicale, collective. Le meilleur des doigts d’honneur, en somme.
Alors voilà, rendez-vous mercredi 10 décembre à partir de 17 h sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Venez nombreux. Venez avec vos amis, vos enfants, vos voisins. Venez avec votre bonne humeur et vos plus belles écharpes. Barbara Butch nous attend. Et quelque part, je crois qu’elle a besoin de nous autant qu’on a besoin d’elle.
Parce que la musique, finalement, c’est plus fort que la haine. Toujours.
