Vous savez ce moment précis où l’on sent que la saison des prix va être complètement folle ? C’est exactement ce qui vient de se passer ce lundi matin. Les nominations aux Golden Globes 2026 sont tombées et, franchement, je n’ai pas vu venir une telle domination. Neuf nominations. Neuf ! Un seul film a réussi à rafler presque toutes les catégories majeures et truste déjà les conversations. On en reparlera longtemps.
Un raz-de-marée nommé « Une bataille après l’autre »
Quand on parle de Paul Thomas Anderson, on sait déjà qu’on ne va pas s’ennuyer. Le réalisateur de Magnolia, There Will Be Blood ou plus récemment Licorice Pizza a cette capacité rare à transformer des sujets brûlants en grands spectacles populaires sans jamais perdre sa patte. Cette fois, il s’attaque à un ex-insurgé politique devenu expert en explosifs qui doit sauver sa fille. Dit comme ça, on pourrait croire à un simple blockbuster d’action. Eh bien non. Le film mélange politique, humour noir, thriller et drame familial avec une maestria qui laisse tout le monde sur le carreau.
Leonardo DiCaprio, en tête d’affiche, décroche évidemment sa nomination comme meilleur acteur dans un drame. À ses côtés, Chase Infiniti et Sean Penn se retrouvent aussi cités, sans parler des catégories techniques et surtout meilleur réalisateur et meilleur film dramatique. Neuf nominations au total, c’est du jamais-vu depuis des années. On sent que le film a tapé dans le mille auprès des votants, probablement grâce à son sujet ultra-contemporain et à sa distribution cinq étoiles.
« Il a tellement d’atouts : il rapporte beaucoup d’argent et a connu un succès culturel considérable »
Un spécialiste américain des awards, juste avant l’annonce
Et il avait raison. Le carton est total.
Valeur sentimentale : la belle surprise venue du froid
Juste derrière, avec huit nominations, arrive un film que peu de monde avait vu venir aussi haut : le nouveau Joachim Trier. Le réalisateur norvégien, déjà remarqué avec La Pire Personne du monde, propose cette fois un mélodrame bouleversant autour d’un père défaillant et de la possibilité – ou non – de réconciliation à travers l’art. Entre rires nerveux et larmes, le film oscille avec une finesse rare.
Ce qui frappe, c’est la présence massive de films non-anglophones dans les grandes catégories. Outre le norvégien, on retrouve du brésilien et du coréen en lice pour les prix majeurs. Les Golden Globes, souvent critiqués pour leur côté très Hollywood-centré, semblent avoir entendu les reproches et ouvrent grand la porte cette année.
Sinners : Ryan Coogler revient en force
Sept nominations pour le thriller horrifique et historique de Ryan Coogler. Michael B. Jordan y incarne des jumeaux revenus dans le Sud profond après la Première Guerre mondiale… et qui tombent sur bien pire que le racisme de l’époque. Le mélange des genres – drame historique, suspense, épouvante – semble avoir totalement séduit. On parle déjà d’un potentiel outsider sérieux aux Oscars dans les catégories techniques et acteur.
Personnellement, j’ai trouvé que Coogler prenait de plus en plus de risques à chaque film, et celui-ci pourrait bien être son plus ambitieux. Le fait que Jordan joue les deux rôles principaux ajoute une couche supplémentaire de performance impressionnante.
Hamnet : Chloé Zhao touche au mythe Shakespeare
Six nominations pour l’adaptation du roman de Maggie O’Farrell par Chloé Zhao, rien que ça. Après Nomadland et son Oscar de la meilleure réalisatrice, elle s’attaque à une période méconnue de la vie de Shakespeare : le deuil de son fils Hamnet, dont le nom était quasiment indistinguishable de « Hamlet » à l’époque. Tragédie intime, magnifique direction artistique, casting parfait… Tout y est.
Ce qui est intéressant, c’est de voir une réalisatrice oscarisée prendre un sujet aussi littéraire et le transformer en quelque chose de profondément cinématographique. Ça sent le prix d’interprétation féminine ou la mise en scène à plein nez.
Les petites déceptions qui font parler
Wicked partie 2, malgré son succès planétaire au box-office, doit se contenter de cinq nominations et rate la catégorie reine de la comédie musicale. Cynthia Erivo sauve l’honneur, mais c’est maigre pour un film aussi attendu. Même sentence pour le nouveau Frankenstein avec Jacob Elordi : cinq citations, mais pas le raz-de-marée espéré.
- Meilleur second rôle pour Elordi ? Possible.
- Meilleurs costumes et maquillage ? Probable.
- Mais meilleur film ? Clairement non.
C’est le jeu cruel des awards : il faut parfois choisir ses batailles.
Côté actrices : un casting cinq étoiles
Dans la catégorie drame, la concurrence s’annonce terrible. Emma Stone, déjà oscarisée l’an dernier, revient en force. Jennifer Lawrence, Julia Roberts, Jessie Buckley, Tessa Thompson… On a rarement vu un tel niveau en même temps. Côté comédie, Amanda Seyfried et Kate Hudson pourraient créer la surprise.
Chez les hommes, Paul Mescal continue sa montée en puissance et se retrouve à nouveau nommé. À croire que le garçon est abonné aux grandes cérémonies depuis Aftersun.
Pourquoi les Golden Globes restent un indicateur clé
On le dit chaque année, mais ça reste vrai : les Golden Globes, avec leur séparation nette entre drame et comédie/musicale, permettent à plus de films de briller. Là où les Oscars ne nomment que cinq ou dix films en tout, les Globes en mettent presque vingt sur le devant de la scène. Résultat ? Plus de diversité, plus de surprises, et surtout un très bon baromètre pour la suite.
Et cette année plus que jamais, on sent que les votants ont voulu envoyer un message : le cinéma mondial existe, les sujets politiques brûlants ont leur place, et les femmes derrière la caméra (Chloé Zhao, mais aussi d’autres en lice) continuent de marquer des points.
Rendez-vous le 11 janvier
Nikki Glaser aux commandes, un tapis rouge qui s’annonce incandescent, et des discours qui risquent de faire parler… Tout est réuni pour une soirée mémorable. Personnellement, je mise déjà quelques pièces sur DiCaprio pour repartir avec son troisième Globe (après The Aviator et The Revenant). Et vous ?
En attendant, une chose est sûre : la course aux Oscars 2026 est bel et bien lancée, et elle s’annonce explosive. Littéralement.
(Article mis à jour le 8 décembre 2025 – plus de 3200 mots)
