Vous vous souvenez de l’époque où Mohamed Salah était intouchable à Liverpool ? Ce joueur qui faisait trembler toutes les défenses, qui enchaînait les records comme on enfile des perles. Aujourd’hui, on en est loin. Très loin même. L’Égyptien vient de vivre un week-end qu’il risque de ne pas oublier de sitôt, et pas pour les bonnes raisons.
Après un match nul frustrant à Leeds (3-3), Salah, relégué sur le banc pour la troisième fois consécutive, a vidé son sac devant les micros. Et quand je dis vidé, c’est vraiment vidé. Des mots durs, directs, qui ont mis le feu aux poudres dans le vestiaire des Reds.
Quand la star craque en public
Reprenons depuis le début. Samedi soir, Leeds-Liverpool. Les Reds mènent 3-1, tout semble sous contrôle, puis ils se font rejoindre en fin de match. Frustration maximale. Arne Slot décide de laisser son attaquant vedette sur le banc au coup d’envoi. Choix tactique ? Rotation ? Gestion d’effectif ? Peu importe, Salah n’a pas digéré.
À la sortie des vestiaires, il lâche tout. Il parle de déception, de manque de respect, laisse même planer le doute sur son avenir à long terme au club. Des phrases qui font mal, surtout quand elles viennent d’un joueur qui porte Liverpool sur ses épaules depuis 2017.
« Je ne sais pas si c’était mon dernier match ici… »
Mohamed Salah, visiblement touché, devant les journalistes
Cette phrase-là, elle a fait l’effet d’une bombe. Parce que Salah, ce n’est pas n’importe qui. C’est 223 buts en 349 matchs sous le maillot rouge. C’est le meilleur buteur de l’histoire du club en Premier League. C’est une légende vivante. Et là, on parle d’un possible départ comme si c’était une évidence.
Arne Slot sort du silence… et tape du poing sur la table
Lundi, veille du huitième de finale aller de Ligue des Champions contre l’Inter Milan, Arne Slot tient sa conférence de presse en Italie. Et là, le Néerlandais ne prend pas de gants.
« Il peut penser ce qu’il pense, mais il n’a pas à le partager aux médias. Il en a le droit, bien sûr, mais ensuite c’est à nous de réagir. »
Arne Slot, très calme mais très ferme
Traduction : tu peux être frustré, mais il y a des règles dans un vestiaire. Et quand tu les franchis, il y a des conséquences. La conséquence, ici, c’est claire : Salah ne fait pas partie du groupe qui s’est envolé pour Milan. Écarté. Point.
Slot précise que c’est une décision prise pour ce match précis, pas une sanction définitive. « Demain on refera le point », dit-il. Mais entre les lignes, le message est limpide : chez moi, on respecte la hiérarchie, même quand on s’appelle Mohamed Salah.
Une surprise pour le coach ? Vraiment ?
Ce qui est intéressant, c’est que Slot avoue avoir été surpris par l’ampleur de la sortie de son joueur. Il explique que jusqu’à samedi, tout allait bien dans leur relation. Entraînements sérieux, respect du staff, comportement exemplaire. Et d’un coup, boum.
On peut se poser la question : est-ce vraiment une surprise ? Salah est en fin de contrat en juin 2025. Les négociations traînent depuis des mois. Il a 33 ans, il sait que c’est probablement sa dernière grosse opportunité de signer un contrat juteux. La pression est énorme.
Et là, tu le mets sur le banc trois fois de suite. Même si c’est justifié tactiquement, même si tu tournes l’effectif pour garder tout le monde frais en pleine période chargée, ça pique l’orgueil. Surtout quand tu es habitué à être le roi.
Les conséquences sur le groupe : le vrai sujet
Ce que dit Slot ensuite est peut-être le plus important. Il parle du staff, des préparateurs, des analystes, de tous ceux qui bossent dans l’ombre et qui ont été « affectés » par cette sortie médiatique.
Parce que oui, quand une star balance en public, ce n’est pas seulement le coach qui prend. C’est tout un collectif qui se sent remis en question. Et dans un vestiaire, ça peut vite devenir toxique.
- Les jeunes joueurs se disent : « Si même Salah peut être mis de côté, alors personne n’est intouchable »
- Les cadres se demandent si le coach a vraiment le dos large
- Les supporters se divisent : team Salah ou team Slot ?
On l’a vu par le passé avec d’autres clubs : une crise mal gérée peut faire dérailler toute une saison. Liverpool est leader de Premier League, qualifié pour les 8es de C1, tout va bien sportivement. Mais là, on sent que ça peut basculer très vite.
Et maintenant ? Vers une réconciliation ou une rupture ?
La grande question, c’est : est-ce réparable ? Slot dit qu’il est « convaincu qu’un retour est toujours possible ». Il n’a parlé qu’une seule fois à Salah depuis samedi, juste pour lui annoncer qu’il ne partait pas en Italie. Pas de grande explication, pas de crise hurlée. Pour l’instant.
Moi, je pense que ça va dépendre de deux choses :
- La performance de Liverpool sans Salah contre l’Inter. Si les Reds gagnent largement, le message sera clair : on peut se passer de toi.
- La réaction de Salah lui-même. S’il accepte de faire profil bas et de revenir avec le sourire, tout peut rentrer dans l’ordre. S’il continue à alimenter la polémique, ça sent le divorce.
Parce qu’au fond, personne n’a intérêt à une guerre ouverte. Ni le club, qui risque de perdre des dizaines de millions en cas de départ gratuit l’été prochain. Ni Salah, qui a encore envie de gagner des titres et qui sait que Liverpool reste l’un des rares clubs où il peut viser la Ligue des Champions chaque année.
Ce que cette crise nous dit du football moderne
Ce qui se passe à Liverpool, on l’a déjà vu ailleurs. Ronaldo à Manchester United, Neymar au PSG, Mbappé au PSG aussi. Les stars vieillissantes, en fin de contrat, qui sentent que le club prépare l’après. La frustration qui monte. Les médias qui en rajoutent une couche.
Mais là, il y a un truc différent. Arne Slot n’est pas Ten Hag, ni Galtier, ni Tuchel. C’est un coach jeune, qui arrive, qui impose sa patte. Il ne peut pas se laisser marcher sur les pieds dès sa première saison. Et ça, ça change tout.
Est-ce que ça va marcher ? On va vite le savoir. Mais une chose est sûre : ce soir contre l’Inter, tout le monde va regarder Liverpool avec une attention particulière. Pas seulement pour le résultat, mais pour voir si l’équipe joue libérée… ou si elle porte encore le poids de cette crise naissante.
Le football, c’est ça aussi. Des moments où tout peut basculer sur une phrase, une décision, un regard. Et là, on est en plein dedans.
Alors, vous en pensez quoi ? Salah a-t-il raison de s’exprimer ou doit-il la fermer et accepter les choix du coach ? L’avenir nous le dira. Mais une chose est certaine : à Anfield, les prochaines semaines vont être bouillantes.
