Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez payé moins de 20 € pour un Paris-Lyon en train ? Moi non plus. Et pourtant, ça pourrait bien devenir réalité dès l’année prochaine. Un opérateur étranger vient de dégainer une offensive tarifaire qui fait trembler les habitudes bien ancrées des voyageurs français.
Franchement, quand j’ai vu les chiffres annoncés, j’ai d’abord cru à une blague. Puis j’ai compris : la concurrence arrive enfin pour de bon sur les lignes grande vitesse, et elle ne fait pas semblant.
Trenitalia passe à l’attaque : l’offensive prix qui change tout
Quatre ans après ses premiers tours de roues en France, l’opérateur italien ne veut plus jouer les seconds rôles. Il passe la vitesse supérieure, et pas qu’un peu.
On parle de billets à partir de 14 € sur certaines lignes phares. Oui, vous avez bien lu. Quatorze euros. Pas en faisant la queue à 4h du matin, pas pour un trajet à des horaires impossibles. Non, sur des créneaux tout à fait corrects.
Comment est-ce possible ? Simplement parce que la concurrence a décidé de frapper fort. Très fort.
Un bilan déjà solide après seulement quatre ans
Revenons un instant en arrière. Quand les premiers trains rouges ont débarqué fin 2021, beaucoup ricanaient. Un italien qui vient nous apprendre à faire du train en France ? On a inventé le TGV, quand même.
Quatre ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Plus de 4,7 millions de voyageurs transportés
- 11 destinations desservies
- 3 grandes lignes actives (Paris-Lyon, Paris-Marseille via Lyon, et Paris-Milan)
- Une flotte de 9 rames qui va bientôt doubler
- 260 collaborateurs basés en France
- Une ponctualité moyenne à 87 % (retards inférieurs à 10 minutes)
87 % de ponctualité, c’est déjà mieux que certains acteurs historiques sur certaines périodes. Et ça, ça commence à faire mal.
2026 : l’année où tout bascule
L’opérateur ne s’arrête pas là. Loin de là. L’objectif affiché ? Devenir, à moyen terme, le super-métro européen de la grande vitesse. Rien que ça.
Concrètement, ça veut dire :
- Une explosion de l’offre (fréquences en forte hausse)
- Des prix d’appel à 14 € sur Paris-Lyon et Paris-Marseille
- Lancement d’une vraie carte de fidélité (enfin !)
- Des services additionnels qui commencent à faire sérieusement concurrence
Et pendant ce temps, l’entreprise n’est toujours pas rentable en France. Ce qui veut dire une chose : ils jouent le long terme. Et ils sont prêts à perdre de l’argent aujourd’hui pour dominer demain.
« Nous voulons devenir l’alternative crédible et durable. Pas juste un acteur de plus, mais celui qui change vraiment la donne pour les voyageurs. »
– Direction de l’opérateur en France
La carte de fidélité : le détail qui change tout
Parmi les annonces, il y en a une qui m’a particulièrement marqué : la fameuse carte de fidélité. Parce que soyons honnêtes, c’est peut-être le point le plus faible des offres low cost jusqu’à présent.
On a beau payer moins cher, on se sent souvent traité comme un voyageur de seconde zone. Pas de programme de fidélité digne de ce nom, pas de cumul de points, pas d’avantages réels.
Eh bien ça, c’est terminé. L’arrivée d’une vraie carte avec des avantages concrets pourrait bien faire basculer des centaines de milliers de voyageurs réguliers.
Et la qualité dans tout ça ?
Attention, prix bas ne veut pas forcément dire low cost à l’ancienne. Les rames utilisées sont des Frecciarossa 1000, les mêmes que sur les lignes italiennes premium.
Confort, silence, wifi performant, prises partout, espaces de travail… On est loin des premiers trains low cost où on se sentait entassés comme des sardines.
D’ailleurs, j’ai pris plusieurs fois ces trains depuis quatre ans. Et franchement ? Le niveau de service est souvent supérieur à ce qu’on trouve sur certaines lignes classiques.
La réaction de la concurrence ?
Évidemment, tout ça ne passe pas inaperçu. L’opérateur historique regarde dans le rétroviseur avec une certaine inquiétude. On voit déjà des ajustements de prix sur certaines lignes, des promotions plus agressives.
Mais pour l’instant, la réponse reste timide. Parce que baisser les prix massivement, quand on a une structure de coûts bien plus lourde, c’est compliqué.
Et c’est là tout l’intérêt de la libéralisation : elle oblige tout le monde à se remettre en question.
Vers un vrai choix pour les voyageurs
Ce qui est fascinant dans cette histoire, c’est qu’on assiste enfin à la création d’un vrai marché ferroviaire en France.
Pendant des décennies, on n’avait pas le choix. Un opérateur, des prix fixes, des services qui évoluaient lentement. Aujourd’hui, on commence à avoir :
- Des prix variables selon l’heure et la demande
- Des services différents selon les opérateurs
- Une vraie concurrence sur la qualité et le prix
- Des innovations qui arrivent plus vite
Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle pour nos portefeuilles.
Et demain ?
Les ambitions ne s’arrêtent pas aux frontières françaises. L’opérateur vise clairement une position de leader européen de la grande vitesse.
On parle déjà de nouvelles lignes vers l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique. De connexions transversales qui n’existent pas encore. D’un vrai réseau paneuropéen à grande vitesse.
Et si, dans dix ans, prendre le train de Paris à Barcelone ou Berlin devenait aussi simple et pas cher que prendre le métro ? L’idée semble folle. Mais elle ne l’était pas moins il y a quatre ans pour Paris-Lyon à 14 €.
Une chose est sûre : les prochaines années vont être passionnantes à suivre sur les rails français. Et nos trajets quotidiens ou nos week-ends pourraient bien en sortir grandement gagnants.
Alors, prêt à essayer le train rouge ? Moi, je réserve déjà mon prochain Paris-Lyon. À 14 €, on aurait tort de se priver.
