Vous vous souvenez de ce frisson quand un gamin de votre quartier annonçait qu’il allait devenir pro ? Moi oui. Et là, quand j’ai appris que Zinedine Zidane venait de glisser quelques billets dans un club de National 3, j’ai eu exactement le même. Parce que ce n’est pas juste un chèque. C’est un message. Un message qui dit : même au cinquième étage du foot français, les rêves peuvent devenir énormes.
Quand une légende choisit l’ombre plutôt que les projecteurs
On a l’habitude de voir Zidane sur des plateaux télé, en costard impeccable, ou en survêt’ du Real Madrid. Là, non. Là, il investit dans l’Union Foot de Touraine, un club tout jeune club qui joue devant quelques centaines de passionnés le samedi soir. 10 000 euros, paraît-il. Une broutille pour lui. Mais le symbole ? Immense.
Et il n’est pas seul. Autour de la table, on retrouve Sébastien Bazin (oui, le grand patron d’Accor et ancien boss du PSG), Frédéric Giscard d’Estaing, Christophe Chenut, Olivier Pickeu… Bref, du très lourd. Un peu comme si Brad Pitt et Leonardo DiCaprio décidaient de produire le court-métrage d’un étudiant en cinéma. Sauf que là, c’est du foot, et le court-métrage peut durer dix ans et finir en Ligue 1.
Touraine, ce désert footballistique devenu terre promise
Reprenons le contexte, parce qu’il est dingue. Jusqu’en janvier 2025, Tours avait son club historique, le Tours FC, en National. Puis plus rien. Liquidation judiciaire, rideau. Joué-lès-Tours, l’autre club du coin, a suivi le même chemin. La région se retrouvait orpheline de foot pro ou semi-pro.
C’est là qu’intervient Basile Riboud – oui, le fils de l’ancien patron de Danone, ami de longue date de Zidane. Il rachète le FC Ouest Tourangeau, un petit club tranquille, et décide de voir grand. Très grand. Objectif annoncé sans rire : un club professionnel en Touraine d’ici quelques années.
Franchement, sur le papier, ça sentait l’utopie. Mais quand tu vois la liste des actionnaires qui débarquent… tu commences à y croire.
Zidane n’en est pas à son coup d’essai
Beaucoup l’ont oublié, mais ZZ a déjà fait ce genre de pari. En 2009, il investit à Evian Thonon Gaillard avec Franck Riboud (le père de Basile) et quelques copains, dont Bixente Lizarazu. Résultat ? Le club savoyard monte, monte, monte… jusqu’en Ligue 1 en 2011. Ils vendent leurs parts en 2015 avec une sacrée plus-value, sportive et financière.
Plus récemment, il a aussi mis un peu d’argent à Rodez, en Ligue 2. Le club ruthénois se porte plutôt bien, merci pour lui. Bref, quand Zidane mise sur un club, ça ne finit pas en fumée.
« Le football, c’est aussi transmettre, aider les territoires à rêver plus grand. »
Ce n’est pas une citation officielle, mais ça pourrait l’être tellement ça lui ressemble.
Pourquoi National 3 et pas directement Ligue 2 ?
Parce que le foot français, c’est une jungle. Tu ne peux pas créer un club et dire « bon, on démarre en L2 ». Il faut gravir les échelons, valider les critères financiers, remplir les stades, former des jeunes, tout ça. L’UF Touraine repart donc de National 3, mais avec des moyens et un réseau que peu de clubs à ce niveau possèdent.
- Un président jeune et ambitieux (Basile Riboud)
- Un manager général expérimenté (Olivier Pickeu, ex-Caen, Angers)
- Des investisseurs capables de lever des fonds conséquents
- Une légende vivante comme actionnaire et porte-étendard
Autant dire que les autres clubs de la poule risquent de sentir la différence rapidement.
Et si c’était le modèle de demain ?
Je trouve ça fascinant. Pendant que les fonds qataris ou américains rachètent des clubs historiques à coups de centaines de millions, voilà qu’un groupe d’amis français, passionnés, décide de repartir de presque zéro. Pas pour faire un coup financier rapide, mais pour construire quelque chose de durable.
Dans un football français où les clubs historiques coulent les uns après les autres (Bordeaux, Sochaux, Le Mans, Sedan…), ce genre d’initiative redonne espoir. Un peu comme le Red Bull Salzburg ou le City Group, mais version gauloise et humaine.
Et puis, avouons-le : voir Zidane associé à un projet aussi fou, ça fait rêver. Imaginez dans cinq ans : l’UF Touraine en Ligue 2, Zidane qui vient saluer les joueurs au bord du terrain, les gamins du coin qui portent le maillot avec les yeux qui brillent. C’est ça, aussi, le foot.
Les défis ne manquent pas, soyons honnêtes
Parce que oui, il y a des obstacles. Trouver un stade aux normes (le vieux stade de la Vallée du Cher appartient à la ville et a besoin de travaux), attirer du public dans une région où le basket (Tours Métropole Basket) truste l’attention convaincre la DNCG saison après saison… Ce n’est pas gagné d’avance.
Mais quand tu as dans ton conseil d’administration des gens habitués à gérer des entreprises de plusieurs milliards, ces problèmes deviennent des détails à régler. Pas des murs infranchissables.
Ce que ça dit de Zidane, l’homme
On parle souvent de lui comme futur sélectionneur, président de la FFF, ou entraîneur du PSG. Mais moi, ce qui me touche le plus, c’est cette fidélité à ses racines. Le gamin des quartiers de Marseille qui n’oublie pas d’où il vient. Qui sait que le foot, ça commence sur des terrains défoncés avec des cages rouillées.
Investir dans un petit club, c’est aussi une façon de rendre à ce sport ce qu’il lui a donné. Et ça, franchement, ça force le respect.
Alors oui, 10 000 euros, ce n’est pas grand-chose. Mais parfois, dans le foot comme dans la vie, ce ne sont pas les zéros qui comptent. C’est ce qu’il y a derrière.
Et derrière, il y a un rêve. Un énorme rêve tourangeau qui vient de prendre les couleurs de la légende numéro 10.
Et vous, vous y croyez à ce pari fou ? Dites-moi en commentaire si vous verriez bien l’UF Touraine en Ligue 1 d’ici dix ans. Moi, en tout cas, j’ai déjà envie d’acheter mon abonnement…
