Vous attendiez le choc comme tout le monde. Lakers – Spurs en quart de finale de NBA Cup, le duel LeBron contre Wemby qui faisait déjà saliver la planète basket. Et puis, patatras, l’info tombe en pleine nuit française : Victor Wembanyama reste sur le carreau. Encore. On en a presque pris l’habitude cette saison, mais ça fait toujours aussi mal.
Franchement, quand on a vu les images de lui à l’échauffement à La Nouvelle-Orléans lundi, on y a cru. Le grand bonhomme qui tape dans le ballon, qui court un peu, qui sourit même. On s’est dit : « Allez, cette fois c’est bon. » Eh bien non. Les Spurs ont décidé de jouer la carte de la prudence absolue. Et on va voir ensemble pourquoi c’est probablement la meilleure décision… même si ça nous brise le cœur de supporters.
Une absence qui dure plus que prévu
Tout a commencé mi-novembre. Une banale élongation au mollet gauche, le genre de bobos qu’on voit tous les jours en NBA. Sauf que quand tu mesures 2,24 m et que tu pèses à peine plus de 100 kg, ton corps fonctionne différemment. Chaque appui, chaque changement de direction, c’est une charge énorme sur ces tendons déjà hyper-sollicités.
Les médecins des Spurs le savent mieux que personne. Ils ont vu trop de joueurs revenir trop tôt d’une alerte au mollet et se retrouver out six mois avec une rupture. Kawhi Leonard, anyone ? On se souvient tous de l’histoire. San Antonio ne veut surtout pas revivre ça avec sa franchise player de 21 ans.
« Il sera dans l’avion pour Los Angeles, c’est certain », avait pourtant lâché Mitch Johnson lundi avec un sourire en coin.
Le coach intérimaire (parce que oui, Gregg Popovich est toujours absent pour raisons de santé) y croyait vraiment. Wemby aussi. Mais entre l’envie et la réalité médicale, il y a parfois un monde.
Pourquoi cette prudence extrême change tout
Regardons les choses en face : les Spurs ne jouent pas simplement une saison régulière banale. Ils sont cinquièmes à l’Ouest avec un bilan de 16 victoires en 23 matchs. Oui, vous avez bien lu. Sans leur meilleur joueur pendant trois semaines, ils tournent à un rythme de 60 victoires sur 82 matchs. C’est complètement dingue.
Du coup, pourquoi risquer de précipiter le retour de Wembanyama alors que l’équipe gagne ? La NBA Cup, aussi sympa soit-elle avec son Final Four à Las Vegas et son petit chèque de 500 000 dollars par joueur pour le vainqueur, reste un bonus. Le vrai objectif, c’est les playoffs. Et pour ça, il faut un Wemby à 100 % en avril-mai.
- Le mollet, c’est traître : 30 % des blessures NBA qui durent plus de 50 matchs commencent par une simple alerte mollet mal gérée
- Les joueurs de plus de 2,15 m ont 4 fois plus de risques de rechute sur ce type de blessure
- Les Spurs sont actuellement sur une série de 9 victoires en 11 matchs sans lui
Quand tu mets tout ça bout à bout, la décision paraît évidente. Même si elle nous frustre.
Et maintenant, on attend combien de temps ?
La question que tout le monde se pose. Officiellement, aucune nouvelle date n’a été communiquée. Mais en recoupant les informations qui filtrent, on peut quand même essayer de voir clair.
Wemby a repris les entraînements individuels depuis une semaine. Il fait du vélo, du travail en piscine, des tirs sans contact. Lundi, il a participé à l’échauffement complet avant le match contre les Pelicans. C’est déjà énorme. D’habitude, quand un joueur en arrive là, le retour est question de jours, pas de semaines.
Mais les Spurs ont une fenêtre parfaite : après les Lakers, ils jouent Miami vendredi, puis ils ont quatre jours off avant d’enchaîner un road trip plus léger. Si jamais ils décident de le préserver encore un peu, le match contre les Timberwolves le 19 décembre pourrait être la vraie cible.
Ce que les Spurs sont en train de nous prouver sans lui
Et là, permettez-moi une petite parenthèse admirative. Ce que fait San Antonio en ce moment, c’est du très haut niveau collectif. Devin Vassell qui prend feu (27 points lundi), Keldon Johnson qui redevient le bulldog qu’on adorait, Jeremy Sochan qui joue enfin à son vrai poste de 4, Chris Paul qui distribue du caviar comme à ses plus plus belles heures… Même Stephon Castle commence à montrer pourquoi il a été drafté en 4e position.
On parle d’une équipe qui bat des cadors sans son franchise player. Ça veut dire deux choses :
- Le système Popovich (même en son absence) est toujours aussi solide
- Wembanyama va revenir dans une équipe qui tourne déjà à plein régime
Et ça, croyez-moi, c’est terrifiant pour le reste de la ligue.
Le duel LeBron – Wemby reporté : la frustration des fans
On allait avoir droit à un moment d’histoire. Le roi LeBron (40 ans dans quelques jours) face au futur de la NBA. Deux générations, deux époques, deux physiques hors normes. Les réseaux sociaux étaient déjà en feu avec les montages, les comparaisons de wingspan, les débats interminables.
Et paf. Report sine die. On savait que ça pouvait arriver, mais ça fait mal quand même. Parce que ce genre de duel, on n’en a pas tous les jours. Et quand on voit LeBron qui continue de jouer à un niveau All-NBA à 40 ans, on se dit que chaque occasion manquée est une occasion qui ne reviendra peut-être jamais.
Ce qu’il faut retenir (et espérer)
Alors oui, ce soir, on regardera les Spurs sans Wembanyama. On va probablement encore se régaler avec leur basket collectif léché. Mais quelque part, il manquera l’étincelle, le moment où le gamin de 2,24 m décide de prendre le match à son compte d’un contre venu d’une autre planète ou d’un tir à dix mètres en sortie d’écran.
La bonne nouvelle, c’est que tout ça n’est que partie remise. Les Spurs protègent leur investissement. Ils construisent quelque chose de durable. Et quand Victor reviendra – vraiment à 100 % – la NBA risque de trembler sérieusement.
En attendant, on prend notre mal en patience. On regarde les highlights de Vassell, on applaudit les passes laser de CP3, et on se dit que parfois, attendre un peu plus, c’est la garantie d’avoir quelque chose de vraiment grand après.
Parce que Wembanyama, ce n’est pas juste un joueur. C’est toute une génération qui arrive. Et on veut la voir briller le plus longtemps possible.
Prends ton temps, Vic. On t’attend. Mais on sait que quand tu reviendras, ça vaudra largement l’attente.
