Franchement, quand on a vu l’Union Saint-Gilloise ouvrir le score dès la 8e minute hier soir à Bruxelles, on s’est tous dit la même chose : « Encore une soirée où ça va être compliqué pour Marseille ». Et puis il y a eu ce gamin de 24 ans, ce numéro 10 qui porte le poids d’un passé lourd mais qui, sur un terrain, semble libéré de tout. Mason Greenwood a tout simplement décidé que non, l’OM ne rentrerait pas bredouille. Deux buts, une passe décisive, une masterclass. Voilà ce qu’il a offert aux supporters olympiens transis de froid dans le Lotto Park.
Une soirée où tout a basculé en seconde période
Reprenons depuis le début. Menés 1-0, les Marseillais peinaient à poser leur jeu face à une équipe belge ultra-agressive et bien en place. On sentait la pression de l’enjeu : une défaite aurait sérieusement compromis les chances de qualification directe ou de barrages. Et puis, comme souvent cette saison, c’est un éclair individuel qui a tout changé.
À la 15e minute, talonnade géniale de Greenwood pour Igor Paixao qui égalise d’une frappe croisée. Le premier tournant. On se dit que ça y est, l’OM est lancé. Mais non, l’Union remet la pression et on sent que ça peut basculer des deux côtés. Jusqu’à cette 41e minute où l’Anglais récupère un ballon aux 25 mètres, fixe le défenseur, arme une frappe pure qui vient se loger dans la lucarne. 1-2 à la pause. Le genre de but qui fait taire un stade entier.
Le troisième acte ? Une œuvre d’art. 58e minute : Greenwood reçoit côté droit, efface deux défenseurs d’un crochet magique, repique dans l’axe et enroule du gauche dans le petit filet opposé. 1-3. Le Vélodrome est à 1000 km mais on l’entend quand même rugir. Ce but-là, je l’ai revu dix fois. Il a tout : la technique, l’audace, le sang-froid.
Des chiffres qui donnent le vertige
Regardez plutôt le bilan après seulement vingt matchs toutes compétitions confondues cette saison :
- 13 buts marqués
- 4 passes décisives délivrées
- Impliqué sur un but toutes les 92 minutes en moyenne
- Meilleur buteur de l’OM devant Aubameyang
- Déjà 5 buts en phase de groupes de Ligue des Champions
Pour un joueur arrivé l’été dernier dans un contexte plus que délicat, c’est proprement hallucinant. On parle là d’un gamin qui, à 24 ans, marche déjà sur les traces des grands attaquants européens. Et pourtant, il reste perfectible. C’est ça qui fait peur… aux adversaires.
De Zerbi ne s’y trompe pas
L’entraîneur italien, jamais avare en compliments mesurés, a été clair après le match :
« C’est l’un des meilleurs attaquants européens en ce moment. Maintenant, il doit apprendre à gérer mieux les moments sans ballon, à nous aider à contrôler le jeu. Mais je suis très satisfait. »
Traduction : oui, il est exceptionnel, mais il peut encore monter d’un cran. Quand De Zerbi dit ça, on écoute. Parce que l’Italien est du genre à voir les choses avant tout le monde.
Dans le vestiaire, c’est l’unanimité
Ce n’est pas seulement le coach qui est sous le charme. Ses coéquipiers non plus ne tournent pas autour du pot.
« L’un des meilleurs joueurs de l’équipe, sans discussion. »
– Geronimo Rulli
« Je le compare sans problème aux tous meilleurs du monde. »
– Pierre-Emile Höjbjerg
« C’est notre joueur phare, celui qui fait la différence quand ça compte. »
– Geoffrey Kondogbia
Même Höjbjerg, qui avait eu un accrochage avec lui à l’entraînement l’an dernier, n’a plus que des louanges. Le Danois insiste d’ailleurs sur un point : la régularité sur 90 minutes. « Il peut encore progresser là-dessus, mais ce qu’il nous apporte est énorme. Et surtout, c’est un super gars. »
Dans un vestiaire marseillais parfois explosif, entendre ça, c’est fort.
Un amour inconditionnel au Vélodrome
Et les supporters alors ? Ils ont choisi leur camp depuis longtemps. Greenwood figure sur le podium des maillots les plus vendus sur les deux dernières saisons. À chaque but, le Vélodrome scande son nom comme s’il était né à la Castellane. On connaît le passif, les affaires en Angleterre, les charges abandonnées. Mais sur la Canebière, on juge d’abord le footballeur. Et le footballeur est en train d’écrire une sacrée histoire.
Je me souviens encore de son premier match au Vélodrome, l’ovation malgré la polémique. Hier, même à des centaines de kilomètres, les supporters présents ont donné de la voix comme rarement. C’est devenu une relation particulière, presque fusionnelle.
Et maintenant ? Le grand test face à Liverpool
Cette victoire à Bruxelles replace l’OM en position favorable pour les barrages. Mais le vrai test arrive le 21 janvier : la réception de Liverpool. Oui, celui d’Arne Slot, qui tourne à plein régime en Premier League.
On imagine déjà l’ambiance au Vélodrome. Un match où Greenwood pourrait définitivement entrer dans la légende olympienne. Parce que face aux Reds, il faudra plus que du talent : il faudra du caractère. Et ça, l’Anglais semble en avoir à revendre.
On peut critiquer le passé, débattre des valeurs, pointer les zones d’ombre. Mais sur un terrain, une chose est sûre : Mason Greenwood est en train de devenir l’un des attaquants les plus redoutés d’Europe. Et Marseille, qui rêvait d’un leader technique depuis des années, tient peut-être enfin son joyau.
La suite ? Elle s’écrira en janvier sous les lumières du Vélodrome. Et quelque chose me dit que ce n’est que le début d’une très belle histoire.
Alors oui, hier soir, l’OM a gagné 2-3 grâce à un gamin de 24 ans qui porte le numéro 10 comme personne. Et franchement, dans le football moderne où tout va trop vite, c’est beau de voir un talent pur reprendre le dessus sur tout le reste. Rendez-vous le 21 janvier. Ça promet d’être énorme.
