Imaginez la scène : vous êtes à six mètres du but, complètement seul, le gardien battu. Un simple geste et c’est plié. Et là… vous envoyez le ballon dans les nuages. Une fois. Puis une deuxième. Le genre de soirée où n’importe quel attaquant rentrerait au vestiaire la tête basse, maudissant le destin. Sauf que Folarin Balogun, lui, a décidé que ce n’était pas fini. Et quelques minutes plus tard, il a offert la victoire à son équipe en Ligue des Champions. Cette histoire, c’est celle d’une rédemption brutale, belle, presque cinématographique.
Une soirée en deux actes : l’enfer, puis le paradis
Le match contre Galatasaray avait pourtant mal commencé pour l’attaquant américain. Légère blessure récente, retour en pointe sans trop de rythme, et surtout cette malchance qui colle aux basques quand rien ne veut sourire. À la 59e minute, Takumi Minamino lui glisse un caviar. Six mètres, pied droit, but grand ouvert. Tout le monde voit déjà le ballon au fond. Sauf que non. Il le met à côté. Le stade pousse un « ouuuuh » collectif, mi-déçu, mi-gêné pour lui.
Trois minutes plus tard, rebelote. Cette fois il gagne son duel, se retrouve encore en position idéale… et expédie le cuir au-dessus. À ce moment-là, même les supporters les plus fidèles commencent à se demander si ce n’est pas une de ces soirées maudites où rien ne rentrera jamais.
« C’est vrai qu’il rate pas mal d’occasions avant, mais on voit surtout sa force de caractère. Il ne lâche pas. Il en a une troisième et celle-là, il la met au fond. »
Maghnes Akliouche, coéquipier et témoin direct
Le mental, cette arme invisible
Ce qui frappe, c’est que Balogun ne s’est pas écroulé. Pas de gestes d’énervement exagérés, pas de tête dans les mains pendant dix minutes. Il a continué à se battre, à presser, à remporter des duels (8 sur 10 ce soir-là, quand même). Et quand l’occasion finale est arrivée, il était là. Pas forcément le plus beau but de sa carrière – on parle d’une poussette un peu chanceuse avec peut-être un coup de pouce d’un défenseur adverse – mais qu’est-ce qu’on s’en fiche. Le ballon a franchi la ligne, et Monaco a pris les trois points.
Ce genre de scénario, on l’a déjà vu avec lui. Souvenez-vous du derby contre Nice il y a deux ans : deux penaltys ratés dans le même match. On pensait qu’il allait exploser en vol. Et pourtant, il a continué à marquer, à peser, à devenir un leader. C’est ça, la vraie marque des grands attaquants : ils oublient vite les échecs parce qu’ils savent qu’une autre occasion arrivera.
Sept buts cette saison : l’efficacité malgré les tempêtes
Avec ce but, Balogun atteint déjà la barre des 7 réalisations toutes compétitions confondues sous le maillot monégasque. Pas mal pour un joueur qui revenait à peine de blessure et qui doit composer avec la concurrence (même si son rival direct traverse une période plus compliquée). Mais surtout, il reste sur une série impressionnante en Ligue des Champions : un but lors de chacune de ses trois dernières apparitions européennes.
- 1-0 à Bodø/Glimt (victoire précieuse à l’extérieur)
- Le deuxième but à Paphos (match nul 2-2)
- Et maintenant ce but décisif contre Galatasaray
Quand on additionne ça à ses trois pions avec la sélection américaine cet automne, on arrive à dix buts en quelques mois. Pour un garçon de 24 ans qui a parfois été critiqué pour son irrégularité, c’est une réponse éclatante.
Pocognoli : « On est derrière Balo »
L’entraîneur monégasque n’a pas hésité une seconde à le maintenir sur le terrain malgré les ratés. Et il l’explique très bien :
« Pourquoi je ne l’ai pas sorti ? Parce que les joueurs sont des éponges. Si on commence à être nerveux sur le banc, ils le ressentent. On est derrière Balo parce qu’il fait un travail sans ballon très important pour nous. »
Sébastien Pocognoli
Cette confiance aveugle a payé. Et ça dit beaucoup sur l’état d’esprit actuel à Monaco : un groupe qui croit en ses individualités, même quand elles traversent des moments compliqués. C’est peut-être ça, la vraie force de cette équipe version 2025-2026 : elle ne lâche personne en route.
Et maintenant ? Un rôle de leader qui s’affirme
À l’heure où certains attaquants se cachent après deux occasions manquées, Balogun a montré l’exemple inverse. Il a continué à se proposer, à créer des décalages, à adresser des centres dangereux. Résultat ? Ses coéquipiers l’ont félicité comme il se doit, et le public du Louis-II lui a réservé une ovation chaleureuse en fin de match.
À titre personnel, j’ai rarement vu une telle démonstration de résilience sur un seul match. On parle souvent du « clutch moment » dans le sport américain ; eh bien Balogun nous en a offert un parfait exemple européen. Ce but, il ne l’a pas volé. Il l’a arraché. Et c’est exactement ce dont Monaco a besoin pour rêver plus grand cette saison.
Parce qu’au-delà des trois points, c’est un message envoyé à toute la Ligue des Champions : l’AS Monaco version 2025 est une équipe qui ne meurt jamais. Et elle a trouvé en Folarin Balogun un guerrier capable de transformer ses pires soirées en moments de légende.
Et vous, vous avez déjà vu un joueur rater autant puis marquer le but décisif dans le même match ? Dites-le moi en commentaire, j’ai envie de savoir si Balogun est seul dans son genre ou s’il y a d’autres fous furieux comme lui dans l’histoire récente du foot européen…
