Imaginez la scène : un gamin du quartier de Bron qui devient Ballon d’Or et, quinze ans plus tard, prend la parole pour dire tout haut ce que beaucoup de Lyonnais pensent tout bas. Hier soir, Karim Benzema a lâché une bombe dans une interview : il veut voir Jean-Michel Aulas maire de Lyon en 2026. Pas un simple « bonne chance », non. Un vrai plébiscite, presque un ordre de mission. Et quand Benzema parle, Lyon écoute.
Quand le roi Karim désigne son successeur… à l’Hôtel de Ville
Il y a des moments où le destin d’une ville bascule sur une phrase. Celle-ci en fait partie. L’attaquant star, toujours aussi attaché à ses racines, n’y est pas allé par quatre chemins : « Il faut qu’il devienne maire, parce que c’est sa place. Ça serait excellent pour la ville. » Rien que ça. Pas de demi-mesure, pas de langue de bois. Du Benzema pur jus.
Et franchement, on comprend pourquoi il le pense. Aulas, c’est trente-six ans à la tête de l’OL, sept titres de champion consécutifs, deux finales de Ligue des Champions, un stade sorti de terre en pleine campagne décinoise, des milliers d’emplois créés. L’homme sait gérer, anticiper, investir. Il a transformé un club moribond en machine européenne. Alors pourquoi pas une ville ?
« C’est lui qui va faire avancer les choses, qui va les faire bouger. Si c’est ce qu’il veut vraiment, il faut qu’il fonce. »
Karim Benzema
Un duo historique qui dépasse le terrain
Remettons les choses en perspective. En 2005, un gosse de 17 ans signe pro à l’OL. En 2022, le même gosse soulève le Ballon d’Or sous le maillot du Real. Entre les deux ? Jean-Michel Aulas. C’est lui qui a cru en lui quand d’autres clubs hésitaient, lui qui l’a lancé dans le grand bain, lui qui l’a protégé quand les critiques pleuvaient. Forcément, quand ton mentor se lance en politique, tu réponds présent.
Mais ce n’est pas qu’une histoire d’amitié ou de reconnaissance. Benzema connaît Lyon. Il sait ce que la ville a perdu ces dernières années : de l’attractivité, du dynamisme, du rayonnement. Et il voit en Aulas l’homme capable de redonner le sourire à la capitale des Gaules. Pas par nostalgie. Par logique.
Les sondages parlent d’eux-mêmes… et ils sont cruels pour l’équipe sortante
Dernier sondage en date : 47 % d’intentions de vote au premier tour pour la liste « Cœur lyonnais » portée par Aulas, contre à peine 20 % pour le maire écologiste sortant. Au second tour ? 61-39. Un boulevard. On n’avait pas vu un écart pareil depuis… Gérard Collomb en 2001. Comme un air de déjà-vu, mais en version 2.0.
Ces chiffres ne sortent pas de nulle part. Les Lyonnais en ont marre des pistes cyclables qui bouchonnent la ville, des zones à faibles émissions qui asphyxient les artisans, de la propreté en chute libre et d’un centre-ville qui se vide le soir. Ils veulent du concret, du business, de l’audace. Tout ce qu’Aulas incarne.
- Retrouver une métropole qui attire les entreprises
- Redonner de la fierté aux habitants
- Remettre le sport et l’événementiel au cœur de la ville
- Stopper l’hémorragie commerciale du centre-ville
- Investir massivement dans la sécurité et la propreté
Voilà le programme implicite que beaucoup projettent sur Aulas. Pas besoin de 150 pages de professions de foi. Son CV parle pour lui.
Une alliance large qui sent la victoire
Derrière « Cœur lyonnais », on trouve LR, Renaissance, Horizons, MoDem, UDI… Bref, tout le centre-droit et le centre tout court. Une coalition à la Collomb, en somme. Avec un avantage : Aulas n’a pas l’usure du pouvoir. Il arrive avec l’image du bâtisseur, pas du self-made-man qui a réussi sans jamais renier ses origines.
À gauche, c’est la division. Les écologistes sont isolés, les socialistes cherchent encore leur champion, l’extrême-gauche fait bande à part. Résultat : Aulas part avec une longueur d’avance que même les plus optimistes n’osaient espérer il y a six mois.
Et si c’était plus qu’une candidature… une revanche ?
Parce qu’il ne faut pas se le cacher : Aulas a été poussé vers la sortie de l’OL de manière brutale en 2023. Vendu à un Américain, remercié après avoir tout construit. Beaucoup y ont vu une injustice. Redevenir le patron de Lyon, la vraie, la grande, serait la plus belle des réponses. Pas une vengeance. Une revanche.
Le Groupama Stadium ? Il l’a fait sortir de terre malgré les recours sur recours. La future LDLC Arena ? Son bébé. L’académie de Meyzieu ? Son œuvre. Lyon mérite un maire qui connaît la valeur du travail de long terme. Pas des mesurettes idéologiques.
Ce que ça dit de Lyon en 2025
Ce soutien de Benzema révèle quelque chose de profond. Lyon a envie de redevenir une ville qui gagne. Pas une ville-musée écolo-bobo. Une ville qui gagne des matchs, des entreprises, des événements, des habitants. Une ville qui fait rêver ses gamins comme Benzema a rêvé en enfilant le maillot de l’OL.
Les Lyonnais ne détestent pas l’écologie. Ils détestent l’écologie punitive. Ils veulent respirer, rouler, entreprendre, sortir le soir sans se faire agresser, et voir leur club au top. Aulas coche toutes les cases.
2026, c’est dans six mois de campagne. Six mois pour transformer cette vague de sympathie en raz-de-marée électoral. Avec Benzema dans le staff de campagne (même symbolique), ça sent le carton plein.
Lyon mérite mieux que la résignation. Elle mérite un leader qui connaît la victoire. Apparemment, le meilleur buteur de l’histoire du Real pense qu’elle l’a déjà sous la main. Et quand Benzema parle de victoire… on a plutôt intérêt à l’écouter.
Alors, Lyon 2026 : Aulas ou le chaos ? Perso, je mise sur l’expérience. Et vous ?
