Vous êtes-vous déjà demandé jusqu’où une simple soirée entre amis pouvait basculer ? Une bière de trop, un moyen de transport soi-disant « pratique » et, en quelques secondes, une vie qui s’arrête. C’est exactement ce qui s’est passé à Perth, en Australie, un soir de mai dernier. Et franchement, l’histoire glace le sang.
Un drame ordinaire qui a tout changé
Ce n’était pas censé finir comme ça. Deux jeunes touristes, un peu trop éméchées après avoir été gentiment raccompagnées à la sortie d’un bar, décident de rentrer en trottinette électrique. L’idée semblait géniale : rapide, pas cher, et surtout plus cool que d’appeler un taxi. Sauf que l’une d’elles prend les commandes, sa copine derrière elle, et elles filent à près de 25 km/h dans les rues de la ville.
À un passage piéton, un homme de 51 ans attend tranquillement pour traverser. Il n’aura jamais le temps de réagir. Le choc est brutal. L’homme tombe lourdement, se cogne la tête sur le trottoir. Deux jours plus tard, il décède d’une hémorragie cérébrale. Père de deux enfants. Un détail qui rend l’affaire encore plus insoutenable.
Quatre ans derrière les barreaux : la sentence est tombée
Ce vendredi 12 décembre 2025, la conductrice, une Britannique de 25 ans originaire du Worcestershire, a été condamnée à quatre ans de prison ferme pour conduite dangereuse ayant causé la mort sous l’emprise de l’alcool. Elle avait plaidé coupable dès le mois d’août, un choix qui lui a probablement évité une peine plus lourde.
Avec la période de sûreté de deux ans, elle pourrait théoriquement sortir dès juin 2027. Sa passagère, grièvement blessée (crâne et nez fracturés), s’en est tirée avec des séquelles physiques à vie. Quant à la conductrice, elle n’a eu que des blessures légères. La vie, parfois, a un sens de l’ironie particulièrement cruel.
« Ce n’est pas seulement une erreur de jeunesse, c’est une vie brisée et une famille détruite à jamais. »
– Un proche de la victime, cité lors de l’audience
Pourquoi cette affaire a fait l’effet d’une bombe en Australie
On pourrait croire que c’est juste un énième accident lié à l’alcool. Sauf qu’ici, l’engin en question était une trottinette électrique en libre-service. Et ça, ça a changé la donne.
En quelques semaines, Perth et plusieurs villes voisines ont purement et simplement suspendu indéfiniment leurs services de location de trottinettes. Les opérateurs ont rangé leurs flottes. Les quais de chargement sont devenus des cimetières de machines abandonnées. Et partout dans le pays, le débat a explosé : faut-il interdire ces engins la nuit ? Imposer un taux d’alcoolémie zéro ? Installer des limiteurs de vitesse quand deux personnes montent dessus ?
- Plus de 400 accidents graves impliquant des trottinettes électriques recensés rien qu’en Australie-Occidentale ces trois dernières années
- Une augmentation de 280 % des interventions médicales liées à l’alcool + trottinette depuis 2022
- Des pétitions citoyennes qui ont récolté plus de 80 000 signatures pour une réglementation plus stricte
Ce drame a agi comme un électrochoc. Et soyons honnêtes : beaucoup de grandes villes dans le monde regardent maintenant l’Australie avec une petite boule au ventre. Parce que ce qui s’est passé à Perth pourrait très bien arriver demain à Paris, Lisbonne ou Barcelone.
L’alcool et les nouveaux modes de transport : un cocktail explosif qu’on a trop longtemps ignoré
Il y a quelques années, on rigolait presque en voyant des bandes de copains tituber sur des trottinettes à 2 h du matin. « C’est mieux que de prendre le volant », disaient certains. Sauf que non. Vraiment pas.
Une trottinette à 25 km/h, c’est déjà l’équivalent d’une petite moto en ville. À deux dessus, avec l’alcool dans le sang, la stabilité devient aléatoire, le temps de réaction explose, et la moindre erreur devient fatale. Et pourtant, dans la majorité des pays, les règles restent floues : pas d’éthylotest obligatoire, pas de limitation automatique en cas de conduite nocturne, pas de contrôle d’identité systématique.
J’ai moi-même vu, dans certaines capitales européennes, des groupes de touristes complètement ivres slalomer entre les piétons sans que personne n’intervienne. On se disait « bon, c’est les vacances ». Sauf que les vacances des uns ne doivent pas devenir le cauchemar des autres.
Et maintenant ? Vers une interdiction nocturne généralisée ?
L’Australie a tranché dans le vif. Mais d’autres pays hésitent encore. Certains proposent des solutions techniques : géorepérage qui bloque les trottinettes après 22 h, détection d’alcoolémie via le smartphone, limitation à 12 km/h quand deux personnes sont détectées… D’autres veulent carrément les bannir des centres-villes la nuit.
Ce qui est sûr, c’est que l’époque où on fermait les yeux est révolue. Ce drame a rappelé une vérité toute bête : la liberté des uns s’arrête là où commence la sécurité des autres. Et une trottinette, même électrique, même « écolo », même pratique, reste un véhicule. Point final.
Le mot de la fin : une pensée pour la famille
Quatre ans de prison, ça peut paraître énorme pour une jeune femme qui n’avait jamais eu affaire à la justice. Ça peut aussi paraître dérisoire quand on pense à un père qui ne verra plus grandir ses enfants. La justice a tranché, mais elle ne rendra jamais la vie perdue.
Alors la prochaine fois que vous verrez quelqu’un monter sur une trottinette après quelques verres, peut-être que cette histoire vous reviendra en tête. Et peut-être que vous direz quelque chose. Parce que parfois, un simple « tu es sûr que c’est raisonnable ? » peut éviter le pire.
Prenez soin de vous. Et des autres.
