Vous vous souvenez de cette finale de 2017 contre le Cameroun ? L’Égypte menait 1-0, tout semblait écrit… et puis non. Quatre ans plus tard, rebelote face au Sénégal de Mané : tirs au but, cœur brisé. Mohamed Salah, les yeux rougis, qui regarde le trophée s’éloigner une deuxième fois. À 33 ans, le Pharaon sait que la CAN 2025 au Maroc est probablement sa dernière vraie chance de décrocher enfin ce titre continental qui manque à son palmarès XXL. Et quand Hossam Hassan a dévoilé hier la liste des 28, on a tous eu le même frisson.
Les 28 Pharaons sont là : Salah évidemment, mais pas que
Quand on parle de l’Égypte et de la CAN, un seul nom vient immédiatement en bouche : Mohamed Salah. Le capitaine, le leader, le joueur qui porte presque à lui seul les espoires de 100 millions d’Égyptiens. Il est là, bien sûr. Mais ce qui frappe dans cette liste, c’est l’équilibre entre expérience, jeunesse et surtout une énorme domination du championnat local, Al Ahly en tête.
Franchement, quand j’ai vu le nombre de joueurs d’Al Ahly (huit !), j’ai souri. On critique souvent les sélections africaines qui rappellent trop leurs expatriés et négligent le vivier local. Là, Hossam Hassan a clairement fait un choix fort : faire confiance à ceux qui gagnent tout sur le continent avec le club le plus titré d’Afrique.
Les gardiens : la forteresse El Shenawy
Entre les poteaux, pas de surprise. Mohamed El Shenawy reste le patron. À 36 ans, le gardien d’Al Ahly est une institution. Derrière lui, Mostafa Shobeir (encore Al Ahly) monte en puissance et pourrait bien être le successeur dans les années à venir. Quatre gardiens solides, tous habitués aux grandes échéances continentales.
La défense : du béton armé et quelques absents qui pèsent
En défense, on sent la patte Al Ahly/Zamalek. Rami Rabia, Yasser Ibrahim, Mohamed Hany… des garçons qui se connaissent par cœur. Mais l’absence qui fait mal, c’est évidemment Mohamed Abdelmonem. Le roc de l’OGC Nice, blessé gravement en avril dernier, n’a pas encore repris. Dommage, il aurait apporté cette solidité en Ligue 1 qui manque parfois à cette arrière-garde.
Ahmed Fatouh à gauche, Mohamed Hamdy aussi… il y a du monde sur les côtés. Ça sent la défense à cinq ou les pistons très offensifs. Hossam Hassan aime bien ça.
Le milieu : créativité et puissance made in Égypte
Marwan Attia, Emam Ashour, Hamdy Fathy, Ahmed Sayed “Zizo”… ce milieu-là a tout pour dominer l’entrejeu africain. Technique, physique, intensité. J’ai l’impression qu’on va voir une Égypte qui presse haut et qui récupère vite. Le genre de football qui fait mal aux équipes plus techniques mais moins agressives.
“On veut jouer un football moderne, intense, avec beaucoup de mouvement.”
Hossam Hassan, quelques semaines avant l’annonce de la liste
L’attaque : Salah, Marmoush et… un Canari !
Et puis il y a l’attaque. Là, ça devient excitant. Bien sûr, Mohamed Salah sera le fer de lance. À droite, dans l’axe, en neuf et demi… peu importe, il jouera où il veut. À ses côtés, Omar Marmoush explose à Manchester City cette saison. Le gamin formé à Wolfsburg est en train de devenir une star mondiale. Leur complicité peut faire très mal.
Et puis, petite surprise qui fait plaisir aux supporters français : Mostafa Mohamed est là. L’attaquant du FC Nantes, même s’il ne marque pas des tonnes cette saison (2 buts en 14 matchs), reste un cadre des Pharaons. Il connaît la CAN, il connaît la pression. Et franchement, dans un tournoi où il faut parfois des profils de renard des surfaces, il peut rendre de fiers services.
- Trézéguet (retour en force à Al Ahly)
- Mostafa Mohamed (le seul joueur de Ligue 1)
- Omar Marmoush (la nouvelle star montante)
- Mohamed Salah (le patron incontesté)
- Osama Faisal et Salah Mohsen (les jeunes qui montent)
Cette attaque-là a tout : vitesse, technique, expérience, opportunisme. Sur le papier, c’est effrayant.
Le groupe B : un premier tour qui sent le piège
L’Égypte débutera le 22 décembre contre le Zimbabwe. Sur le papier, ça passe. Mais ensuite ? Afrique du Sud et Angola. Deux équipes qui jouent sans complexe, qui courent partout et qui n’ont rien à perdre. Souvenez-vous de la CAN 2019 : l’Égypte, pays hôte, s’était fait sortir en huitièmes par… l’Afrique du Sud. Ça laisse des traces.
Le vrai test, ce sera probablement le match contre l’Afrique du Sud. Si les Pharaons passent ce premier tour en leaders, ils éviteront peut-être le Maroc ou le Sénégal trop tôt. Tout se jouera là.
Pourquoi cette CAN 2025 peut être la bonne
Sept fois vainqueurs (record absolu), l’Égypte n’a plus gagné depuis 2010. Ça commence à faire long. Mais cette génération a quelque chose de spécial. Salah est à un âge où il joue presque libéré. Marmoush explose. Les joueurs locaux sont au top de leur forme avec Al Ahly qui domine l’Afrique des clubs.
Et puis il y a Hossam Hassan. L’homme aux 68 buts en sélection (record mondial à l’époque). Il connaît la CAN comme personne. Il sait ce que ça fait de la gagner (3 fois). Il sait aussi ce que ça fait de la perdre. Son discours est clair : “On va au Maroc pour gagner, pas pour participer.”
Moi je sens quelque chose. Cette Égypte-là a faim. Vraiment faim. Et quand Salah a faim… on sait tous de quoi il est capable.
Alors oui, il y aura du très lourd en face. Le Maroc chez lui, le Sénégal tenant du titre, la Côte d’Ivoire qui défend son bien, l’Algérie qui veut effacer 2021… Mais cette liste des 28 Pharaons a une gueule de futur champion. Rendez-vous le 18 janvier pour savoir si la huitième étoile va enfin briller sur le maillot rouge.
En attendant, une chose est sûre : avec Salah, Marmoush, Mostafa Mohamed et toute cette bande-là, l’Égypte ne viendra pas en touriste. Ça promet du très lourd. Très très lourd.
