Vous avez déjà eu cette petite boule au ventre en arrivant au bureau de tabac et en voyant le prix affiché ? Moi oui. Et je peux vous dire que le 1er janvier 2026 risque d’être un choc pour beaucoup de monde. Le paquet de cigarettes le plus vendu en France va prendre 50 centimes d’un coup. Oui, vous avez bien lu correctement : la célèbre Marlboro Red passera à 13,50 euros. Autant dire que la pause clope va commencer à peser lourd dans le budget mensuel.
Une nouvelle année qui commence fort pour les fumeurs
Franchement, on s’y attendait un peu. Les prix du tabac augmentent régulièrement depuis des années, mais là, on sent que ça accélère. Ce n’est pas une petite hausse timide de 10 ou 20 centimes histoire de passer inaperçue : non, on parle de vrais coups de massue sur certaines références. Et le plus dingue ? Ce n’est même pas uniquement à cause d’une nouvelle taxe décidée par l’État pour nous faire culpabiliser. C’est plus compliqué, multifactoriel, comme disent les experts. Et c’est précisément ce que je vais vous décortiquer aujourd’hui.
Quelles marques augmentent vraiment (et de combien) ?
Commençons par le plus concret : votre portefeuille.
- Marlboro Red : 13 € → 13,50 € (+50 centimes)
- Winston Blue et Camel Filters : 12,50 € → 13 € (+50 centimes)
- Gauloises : 12,50 € → 12,60 € (+10 centimes seulement)
- Chez Philip Morris, certaines références montent de 10 à 50 centimes, d’autres restent stables (notamment la gamme Crafted à 11,50 €)
- Les produits de vape et le tabac à chauffer (type IQOS) ne bougent pas, eux.
En gros, si vous fumez les références premium ou les plus populaires, vous allez prendre cher. Si vous êtes sur des marques plus « entrée de gamme », vous passez entre les gouttes… pour l’instant.
Mais pourquoi ça augmente, bon sang ?
C’est là que ça devient intéressant. On a tous en tête l’image du gouvernement qui tape sur les fumeurs avec des taxes punitives. C’est partiellement vrai, mais pas totalement.
En réalité, plusieurs facteurs se combinent en 2026 :
- La poursuite du plan de lutte antitabac 2023-2027 qui prévoit des hausses fiscales progressives
- L’augmentation de l’écocontribution liée à la collecte et au traitement des mégots (via l’organisme Alcome)
- La flambée des coûts de production (énergie, matières premières, transport)
- Les frais logistiques qui explosent depuis la crise Covid et la guerre en Ukraine
- Et oui… une petite marge supplémentaire que les industriels se permettent de prendre au passage
« Ce n’est pas qu’une question de taxes. C’est la conjugaison de la hausse fiscale, de l’écocontribution mégots et surtout des coûts de production qui n’arrêtent pas de grimper. »
Un responsable communication d’un grand fabricant
Autrement dit, même si l’État n’avait pas touché aux taxes, les prix auraient quand même augmenté. C’est un peu déprimant, non ?
L’écocontribution mégots : la nouveauté qui passe inaperçue
Parmi tous ces facteurs, il y en a un qui mérite qu’on s’y arrête : l’écocontribution pour les mégots. Depuis quelques années, les fabricants de tabac doivent financer la collecte et le recyclage des filtres jetés dans la nature. Et ça coûte cher. Très cher.
On parle de plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Et évidemment, qui paie ? Nous. Le fumeur lambda qui jette (ou pas d’ailleurs) son mégot par terre.
C’est un peu l’histoire du pollueur-payeur, sauf que là, c’est le consommateur-payeur. Ironique quand on sait que les filtres en acétate de cellulose mettent des décennies à se dégrader. Mais bon, au moins, ça pousse les industriels à réfléchir à des alternatives… un jour peut-être.
13,50 € le paquet : est-ce que ça va vraiment faire arrêter les gens ?
La question que tout le monde se pose. Moi le premier.
D’un côté, les études montrent que la hausse des prix est l’outil le plus efficace pour réduire la consommation de tabac, surtout chez les jeunes et les personnes à faible revenu. À 13,50 €, on commence à être dans une zone où même les fumeurs réguliers hésitent à acheter un paquet par jour.
De l’autre côté… on a déjà vu des paquets à 10 €, puis 11 €, puis 12 €, puis 13 €. Et les bureaux de tabac tournent toujours. Les plus accro passent au tabac à rouler (moins taxé), au marché parallèle, ou aux pays frontaliers.
Personnellement, j’ai vu des collègues qui pestaient à 10 € le paquet et qui fument toujours à 13 €. L’élasticité-prix du tabac en France est forte, mais pas infinie. À un moment, ça craque. Est-ce que 13,50 € sera ce moment ? Peut-être pour certains. Pour d’autres, ce sera 15 €. Ou 20 €.
Et la vape dans tout ça ?
Intéressant : les produits de vape et le tabac à chauffer (IQOS, Glo, etc.) ne subissent aucune augmentation chez certains fabricants. C’est clairement une stratégie.
Les industriels savent que beaucoup de fumeurs cherchent des alternatives moins chères et perçues comme moins dangereuses. En maintenant les prix stables sur ces gammes, ils espèrent capter ceux qui veulent réduire leur budget tabac sans forcément arrêter complètement.
Résultat ? On risque de voir une migration progressive vers ces produits. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle d’un point de vue santé publique… mais qui pose la question : est-ce qu’on remplace simplement une addiction par une autre ?
Que faire concrètement si vous voulez réduire la facture ?
Parce qu’on n’est pas là que pour se plaindre, voici quelques pistes réalistes :
- Réduire sa consommation (la solution évidente, mais la plus dure)
- Passer au tabac à rouler (moins cher, mais plus long à préparer)
- Tester la vape ou le tabac à chauffer (investissement de départ, mais rentable sur la durée)
- Profiter des marques qui n’augmentent pas (pour l’instant)
- Ou… arrêter complètement (le rêve de beaucoup, la réalité de peu)
Je ne vais pas vous faire la morale. Chacun fait comme il veut. Mais à 13,50 € le paquet, même les plus déterminés commencent à faire les comptes.
Et demain ? Vers les 15 € le paquet ?
Si on suit la trajectoire actuelle, oui. Certains experts parlent déjà d’un objectif de 15 à 20 euros le paquet d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de génération sans tabac.
Est-ce réaliste ? En Nouvelle-Zélande, ils ont tenté d’interdire la vente aux jeunes générations, mais ont fait machine arrière face à l’explosion du marché noir. En France, on préfère la méthode lente mais sûre : faire grimper les prix jusqu’à ce que fumer devienne un luxe.
Une chose est sûre : le 1er janvier 2026 ne sera pas un jour comme les autres pour des millions de Français. Entre ceux qui râleront en payant leurs 13,50 €, ceux qui passeront à la vape, et ceux qui tenteront (encore) d’arrêter, les bureaux de tabac risquent d’être animés.
Et vous, vous en pensez quoi ? Vous continuez, vous ralentissez, vous arrêtez ? Dites-le-moi en commentaire, je suis curieux de savoir comment vous vivez cette énième hausse.
En attendant, prenez soin de vous. Et si vous fumez, essayez au moins de ne pas jeter vos mégots n’importe où. Parce que oui, on paie aussi pour ça maintenant.
