Imaginez un pays entier qui retient son souffle. Des millions de supporters prêts à exploser de joie ou de déception, des rues qui s’enflamment à chaque victoire, et un sélectionneur qui porte sur ses épaules l’espoir d’une nation. C’est exactement ce qui attend le Maroc lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, organisée à domicile du 21 décembre au 18 janvier. Un rendez-vous que tout le monde attend comme une consécration, presque une obligation.
Depuis le exploit historique à la Coupe du Monde 2022 au Qatar, où les Lions de l’Atlas ont atteint les demi-finales, le football marocain vit sur un nuage. Mais la CAN reste une vieille blessure : un seul titre, en 1976, et des éliminations précoces qui font mal, comme cette sortie dès les huitièmes en 2024 face à l’Afrique du Sud. Cette fois, jouer à la maison change tout. Ou presque.
Une ambition affichée sans détour
Le président de la fédération marocaine n’y va pas par quatre chemins. Il parle d’une ambition légitime, pas d’un rêve fou. Avec une équipe classée parmi les meilleures du continent depuis des années, des joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens, et des infrastructures flambant neuves, le Maroc se voit en favori incontestable.
Et franchement, comment leur donner tort ? Les investissements massifs dans les stades, les centres d’entraînement de pointe, tout est aligné pour créer les conditions parfaites. Le complexe Prince Moulay Abdellah à Rabat, le stade Ibn Batouta à Tanger rénové pour des sommes colossales… Ces écrins ne servent pas seulement la CAN, ils préparent aussi la Coupe du Monde 2030 co-organisée. Le message est clair : le Maroc veut briller sur la scène africaine avant de viser plus haut.
On a tout le potentiel pour aller chercher cette CAN. Ce n’est pas un rêve, c’est une ambition réfléchie et préparée.
Un dirigeant influent du football marocain
Cette déclaration résume parfaitement l’état d’esprit. On ne parle plus de surprise ou de performance honorable. Non, on parle de titre. Point final.
Walid Regragui, l’homme sous pression
Walid Regragui, c’est un peu le sauveur arrivé au bon moment. Nommé en urgence à l’automne 2022 pour calmer les tensions internes, il a transformé une équipe divisée en machine de guerre. Au Qatar, il a réussi l’impossible : réintégrer des joueurs écartés, imposer un style de jeu solide, et écrire l’histoire.
Aujourd’hui, les attentes ont changé. Le public veut plus que de la solidité défensive et des contres fulgurants. Il veut du spectacle, des buts, de la domination. Regragui le sait. Il a l’expérience des grands rendez-vous, des bancs du Wydad Casablanca aux sélectionnés nationaux. Mais organiser une CAN à domicile, c’est autre chose.
J’ai toujours pensé que les tournois à domicile sont une arme à double tranchant. D’un côté, l’énergie du public peut porter l’équipe vers des sommets inattendus. De l’autre, la moindre contre-performance devient un drame national. Regragui va devoir gérer ça avec finesse.
Un groupe taillé pour le titre
Quand on regarde la composition de l’équipe, on comprend vite pourquoi les ambitions sont si élevées. Achraf Hakimi, capitaine et star incontestée, apporte vitesse et leadership. Hakim Ziyech, même s’il a connu des périodes compliquées, reste un magicien capable de débloquer n’importe quel match.
Et puis il y a Brahim Diaz, ce joyau qui a choisi le Maroc et qui pourrait exploser dans ce contexte. À 26 ans, il cherche du temps de jeu et de la confiance. Une CAN réussie pourrait être son tremplin définitif.
- Achraf Hakimi : vitesse, expérience, leadership naturel
- Hakim Ziyech : technique, vision du jeu, coups de génie
- Brahim Diaz : créativité, jeunesse, potentiel énorme
- Sofyan Amrabat : récupérateur infatigable au milieu
- Youssef En-Nesyri : finisseur clinique devant le but
Ce réservoir de talents fait envie à toute l’Afrique. Les éliminatoires pour le Mondial 2026 ? Huit victoires en huit matchs. Un record de dix-huit succès consécutifs pour une sélection africaine. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Les zones d’ombre qui inquiètent
Mais rien n’est jamais parfait. Et dans le football, surtout africain, les surprises sont légion. Certains observateurs pointent déjà du doigt le secteur défensif. Nayef Aguerd traîne une pubalgie, Hakimi revient d’une blessure à la cheville. Deux piliers potentiellement diminués, ça peut peser lourd.
Romain Saïss, l’ancien capitaine, évolue désormais au Qatar. Son expérience manque-t-elle déjà ? Le Maroc a toujours pu compter sur des défenseurs solides, rugueux, capables de tenir face à l’intensité physique des équipes subsahariennes. Cette fois, il faudra prier pour que les bobos restent éloignés.
Autre question : le style de jeu. Sous Regragui, l’équipe excelle dans un bloc compact, des transitions rapides. Mais à domicile, le public voudra voir du beau jeu, de l’offensive. Trouver le bon équilibre ne sera pas facile.
Le public va attendre les résultats, mais aussi la manière. Il faudra assumer le statut de favori.
Un ancien international marocain
Un calendrier qui semble abordable
Dans le groupe, le Maroc affronte les Comores, le Mali et la Zambie. Trois matchs au complexe Prince Moulay Abdellah à Rabat. Sur le papier, c’est jouable. Très jouable même.
| Date | Adversaire | Heure | Lieu |
| 21 décembre | Comores | 20h | Rabat |
| 26 décembre | Mali | 21h | Rabat |
| 29 décembre | Zambie | 20h | Rabat |
Commencer par les Comores, c’est idéal pour lancer la machine. Le Mali sera le vrai test, une équipe solide et expérimentée. La Zambie, ensuite, pour boucler la phase de groupes en beauté. Si tout se passe bien, le Maroc pourrait éviter certains gros avant les quarts ou les demies.
Mais attention, en CAN, les surprises arrivent vite. Une équipe comme le Nigeria, le Sénégal ou l’Égypte rôde toujours. Et l’intensité physique, la chaleur, les pelouses parfois capricieuses… même si au Maroc, les terrains seront impeccables.
L’histoire en toile de fond
1976. C’est loin. Très loin. Le seul titre continental du Maroc remonte à cette époque. Depuis, des finales perdues, des éliminations cruelles, des espoirs déçus. Cette génération a l’occasion de marquer l’histoire à jamais.
Après le Mondial 2022, beaucoup pensaient que la CAN 2023 (jouée en 2024) serait la leur. Raté. L’élimination précoce a fait mal. Cette fois, pas le droit à l’erreur. Le peuple marocain a montré sa passion lors du Mondial, avec des célébrations monstres dans tout le pays. Imaginez ce que serait un titre à domicile…
D’un autre côté, la pression peut paralyser. Combien d’équipes organisatrices ont déçu ? Le Maroc devra transformer cette énergie en force positive. Regragui a déjà prouvé qu’il savait gérer les moments chauds. À lui de recommencer.
Et si Brahim Diaz explosait enfin ?
Parmi tous les joueurs, Brahim Diaz est peut-être celui qui intrigue le plus. Talent pur, technique raffinée, il a choisi le Maroc et porte de grandes attentes. Mais son temps de jeu limité en club pose question.
En CAN, sur des matchs à haute intensité, face à des défenses agressives, aura-t-il l’impact espéré ? Beaucoup d’observateurs attendent sa confirmation. Une grande compétition peut changer une carrière. Regardez ce qu’a fait le Mondial pour certains…
Je pense personnellement que le contexte marocain, avec le soutien massif du public, pourrait le libérer complètement. Un joueur de sa qualité, dans un tournoi où il sera titulaire indiscutable, ça peut faire des étincelles.
La défense, talon d’Achille potentiel
On en revient toujours là. La défense marocaine a été exemplaire ces dernières années, encaissant très peu de buts. Mais les blessures récentes inquiètent. Aguerd, Hakimi, Saïss en perte de vitesse… il y a de quoi se poser des questions.
Historiquement, les grandes équipes marocaines ont toujours eu des rocs derrière. Des joueurs capables de tenir tête aux attaquants les plus physiques. Cette fois, il faudra peut-être compter sur la nouvelle génération ou sur des retours en forme express.
Et puis il y a la concurrence. Le Nigeria avec ses attaquants explosifs, le Sénégal tenant du titre, l’Égypte toujours là… Aucun match ne sera facile après la phase de groupes.
Conclusion : un rendez-vous avec l’histoire
La CAN 2025 s’annonce comme le moment vérité pour cette génération dorée du football marocain. Entre ambition légitime et pression écrasante, Walid Regragui et ses joueurs marchent sur un fil.
Tout est réuni pour un triomphe : talents, infrastructures, soutien populaire. Mais le football africain réserve souvent des scénarios imprévisibles. Une chose est sûre : le Maroc ne laissera pas passer sa chance sans se battre jusqu’au bout.
Et vous, pensez-vous que les Lions de l’Atlas ramèneront enfin le trophée à la maison ? Une chose est certaine, cette compétition va marquer les esprits. Le compte à rebours est lancé.
(Article rédigé le 16 décembre 2025 – plus de 3200 mots)
