Imaginez la scène : un stade en ébullition, des milliers de supporters qui retiennent leur souffle, et soudain, un geste venu d’ailleurs qui fait basculer un match. C’est exactement ce qui s’est passé ce dimanche soir à Rabat, lors du coup d’envoi de la grande fête du football africain. Un attaquant entre en jeu, touche à peine le ballon, et neuf minutes plus tard, il offre à tout un pays un moment de pure magie. Franchement, combien de fois assiste-t-on à un tel éclair de génie ?
Le Maroc, hôte de cette édition tant attendue, affrontait les Comores pour ouvrir le bal. Une rencontre qui s’annonçait déséquilibrée sur le papier, mais qui a tenu toutes ses promesses en termes d’intensité et de spectacle. Et au cœur de ce feu d’artifice, un homme a volé la vedette : Ayoub El Kaabi.
Un bijou qui restera gravé dans les mémoires
Revenons un instant sur ce moment précis. Nous sommes à la 74e minute. Le score est de 1-0 grâce à une réalisation signée Brahim Diaz en début de seconde période. Les Lions de l’Atlas dominent, mais rien n’est encore totalement plié. El Kaabi vient tout juste de remplacer un coéquipier et il prend la profondeur sur une ouverture millimétrée.
Le ballon arrive légèrement derrière lui, piqué avec intelligence. La plupart des attaquants auraient tenté de le contrôler ou de frapper en demi-volée. Pas lui. D’un mouvement fluide, presque irréel, il se retourne et déclenche un ciseau retourné parfait. Le ballon file en lucarne, laissant le gardien adverse figé sur place. Même les commentateurs semblaient chercher leurs mots.
Ce genre de geste, on en voit un ou deux par décennie dans les grandes compétitions. C’est la définition même du génie.
L’attaquant lui-même n’y croyait pas vraiment. Après avoir vu le ballon au fond des filets, il s’est passé la main dans les cheveux, comme pour vérifier qu’il ne rêvait pas, avant de courir célébrer avec le public. Un moment d’émotion pure qui résume pourquoi on aime tant ce sport.
Le contexte d’un match d’ouverture sous pression
Organiser une telle compétition à domicile, c’est une bénédiction et une pression énorme à la fois. Tout le pays attendait cela depuis des années. Les supporters remplissaient le stade Prince Moulay Abdellah bien avant le coup d’envoi, créant une ambiance électrique. On sentait que chaque action pouvait faire basculer l’histoire.
La première mi-temps a pourtant été laborieuse. Les Marocains dominaient territorialement mais manquaient de précision dans le dernier geste. Un penalty manqué a même fait craindre le pire scénario : celui d’un match nul frustrant pour lancer le tournoi. Mais le football réserve parfois de ces retournements qui font sa beauté.
La seconde période a vu une équipe transformée. Plus agressive, plus rapide dans les transitions. Brahim Diaz a d’abord montré la voie avec une frappe clinique. Puis est venu le tour d’El Kaabi de sublimer le spectacle. Ces deux buts ont permis de sceller une victoire méritée, 2-0, et de lancer idéalement la campagne des hôtes.
Ayoub El Kaabi, l’homme des grands rendez-vous
À 32 ans, l’attaquant évolue en Grèce où il enchaîne les performances solides. Mais c’est avec sa sélection qu’il semble se transcender. On se souvient encore de ses exploits lors des éditions précédentes, où il a souvent su faire la différence dans les moments cruciaux.
Ce qui frappe chez lui, c’est cette capacité à rester calme sous pression. Entrer en jeu dans un match d’ouverture de compétition majeure, avec tout un pays derrière soi, et réussir un tel geste technique… Il faut un mental d’acier. D’après ce qu’on observe depuis plusieurs saisons, El Kaabi possède exactement cela : une confiance en ses qualités qui frise parfois l’audace.
- Sa lecture du jeu pour anticiper les ballons piqués
- Sa coordination parfaite pour exécuter le ciseau
- Sa puissance de frappe malgré une position acrobatique
- Son sang-froid face au but
Tous ces éléments combinés ont produit ce qu’on peut déjà qualifier de but candidat au plus beau du tournoi. Et vu le niveau technique affiché par certaines équipes, la concurrence sera rude.
Les Comores, valeureux mais dépassés
Il serait injuste de parler uniquement du vainqueur sans saluer la performance des Comores. Cette petite nation insulaire continue sa progression fulgurante sur la scène continentale. Qualifiés pour la phase finale, ils ont montré qu’ils n’étaient pas là pour faire de la figuration.
Leur gardien, notamment, a réalisé plusieurs parades de grande classe avant d’être battu sur deux actions d’exception. Défensivement, l’équipe est restée organisée jusqu’au bout, obligeant les Marocains à hausser leur niveau pour faire la différence.
C’est aussi cela, la beauté de cette compétition : voir des nations moins cotées défier les favoris avec courage. Les Comores repartent la tête haute et pourront aborder leurs prochains matchs avec davantage de confiance.
Le Maroc favori : une pression à assumer
Avec cette victoire inaugurale, les Lions de l’Atlas ont envoyé un message clair à la concurrence. Demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde, ils arrivent avec un effectif mélangeant expérience et jeunesse explosive. Des joueurs comme Diaz, Ziyech ou encore les cadres défensifs forment un groupe capable d’aller très loin.
Mais attention : être hôte apporte son lot d’exigences. Chaque match sera attendu comme une finale. La moindre contre-performance sera scrutée, analysée, commentée. Cette victoire 2-0, propre et spectaculaire, était exactement ce qu’il fallait pour calmer les esprits et lancer la machine.
Personnellement, je pense que ce but d’El Kaabi pourrait bien agir comme un déclic psychologique. Quand un joueur réussit un tel exploit dès le premier match, cela libère tout un collectif. On l’a vu par le passé avec certaines équipes qui se sont nourries de moments similaires pour aller au bout.
Qu’attendre de la suite du tournoi ?
La compétition ne fait que commencer, mais elle s’annonce déjà passionnante. Avec des nations comme le Sénégal tenant du titre, l’Égypte recordwoman de victoires, ou encore l’Algérie toujours redoutable, la lutte pour le titre s’annonce acharnée.
Sans oublier les outsiders capables de créer la surprise. Le football africain a cette particularité : le niveau s’uniformise d’édition en édition. Les écarts se réduisent, les exploits individuels peuvent tout changer.
- Le Maroc a-t-il les armes pour aller au bout à domicile ?
- Quelles équipes vont créer la surprise dans les phases de groupes ?
- Verra-t-on d’autres gestes techniques de cette qualité ?
- Les grandes stars répondront-elles présentes ?
Autant de questions qui trouveront leurs réponses dans les prochaines semaines. Ce qui est certain, c’est que le ton est donné. Entre intensité, technique et émotion, cette édition s’annonce comme l’une des plus belles depuis longtemps.
Pourquoi ce genre de moments nous fait vibrer
Au-delà du résultat, c’est ce type d’action qui rappelle pourquoi des millions de personnes suivent le football avec passion. Un ciseau retourné réussi dans un match important, c’est plus qu’un but : c’est une œuvre d’art éphémère.
Ces instants nous ramènent à l’essence du jeu : la créativité, l’audace, la beauté du geste. Dans un monde où le football devient parfois trop calculé, trop tactique, ces éclats de génie sont comme des respirations. Ils nous rappellent que, finalement, ce sport reste avant tout un jeu magnifique.
Et quand cela arrive lors d’un match d’ouverture, devant son public, pour lancer une compétition continentale… l’impact est décuplé. Ce but d’El Kaabi entrera sans doute dans les annales. Peut-être pas comme le plus important du tournoi, mais certainement comme l’un des plus beaux.
Le football africain a besoin de ces moments pour briller sur la scène mondiale. Chaque édition apporte son lot d’histoires, de héros inattendus, de gestes fous. Celle-ci semble partie pour en offrir une collection mémorable. Rendez-vous dans les prochains jours pour voir si quelqu’un parviendra à faire aussi bien – ou mieux – que ce ciseau magique de Rabat.
En attendant, une chose est sûre : la CAN 2025 est bel et bien lancée. Et elle promet déjà des émotions fortes à tous ceux qui aiment le beau football.
