Imaginez un peu : le peloton du Tour de France qui s’élance sous les yeux de la majestueuse cathédrale de Reims, avec les bulles de champagne qui semblent presque flotter dans l’air matinal. C’est le rêve que caressent la ville et la région Grand Est pour 2028. Et franchement, l’idée a de quoi faire saliver les amateurs de cyclisme.
Ce lundi midi, au pied même de Notre-Dame de Reims, les responsables locaux ont remis officiellement leur dossier de candidature au directeur du Tour. Un moment symbolique, chargé d’histoire et d’ambition. Parce que oui, Reims veut redevenir le point de départ de la plus grande course cycliste du monde.
Reims prêt à faire pétiller le Tour de France
Il y a quelque chose de magique dans l’association entre la Champagne et le vélo. Les routes sinueuses des vignobles, les coteaux qui mettent les jambes à rude épreuve, et cette effervescence festive qui colle parfaitement à l’esprit du Tour. J’ai toujours pensé que cette région méritait plus qu’une simple étape de passage.
La dernière fois que Reims a accueilli un départ d’étape, c’était en 2019. Je me souviens encore de l’ambiance électrique : un certain coureur français avait endossé le maillot jaune la veille, après une victoire mémorable dans les vignes. La foule était en délire. Mais un vrai Grand Départ ? Il faut remonter à 1956 pour en trouver trace dans la cité des sacres.
Cette fois, l’enjeu est encore plus grand. Trois jours de fête, la présentation des équipes en mondovision, et ces trois premières étapes qui lancent la Grande Boucle. C’est un événement dans l’événement, comme on dit souvent.
Une candidature officiellement déposée
Le geste était fort : devant la cathédrale, le maire de Reims et le président de la région Grand Est ont tendu le dossier au patron du Tour. Un symbole fort, dans un lieu chargé d’histoire où tant de rois de France ont été couronnés.
Pourquoi maintenant ? Parce que 2028 représente une belle opportunité. Le Tour partira de l’étranger en 2026 et 2027, et il pourrait y avoir une envie de revenir en France. D’autant que l’édition 2028 sera particulière : elle devrait démarrer fin juin pour éviter le chevauchement avec les épreuves cyclistes des Jeux olympiques de Los Angeles.
Un calendrier décalé qui pourrait jouer en faveur des candidatures françaises. Moins de concurrence avec les vacances d’été, plus de disponibilité pour les collectivités.
Ce projet permettrait de mettre en lumière l’attractivité de notre territoire, ses richesses patrimoniales et sa dimension européenne.
Les responsables locaux dans leur communiqué conjoint
Des mots qui résument bien l’enjeu. Ce n’est pas seulement une question de sport, c’est toute une région qui veut briller sur la scène internationale.
La concurrence sérieuse du Luxembourg
Mais attention, Reims n’est pas seule sur la ligne de départ. Le Grand-Duché du Luxembourg a aussi officialisé sa candidature. Et pas pour la première fois : le pays a déjà accueilli les Grands Départs en 1989 et 2002.
Le Luxembourg a des arguments solides. Une expérience reconnue, des infrastructures modernes, et cette capacité à organiser des événements transfrontaliers. Sans parler des moyens financiers souvent conséquents pour ce type de projet.
Pourtant, je pense que Reims a de vraies cartes à jouer. L’alternance entre départs français et étrangers pourrait peser dans la balance. Ces dernières années, la Grande Boucle a beaucoup voyagé : Danemark, Espagne, Italie, Royaume-Uni bientôt… Les métropoles françaises commencent à se faire rares.
- 2022 : Copenhague
- 2023 : Bilbao
- 2024 : Florence
- 2026 : Barcelone
- 2027 : Édimbourg
La liste est impressionnante. Et elle montre une tendance claire : le Tour adore découvrir de nouveaux horizons. Mais à force, les villes françaises risquent de se sentir oubliées.
Le succès populaire du dernier Grand Départ en France, dans le nord, a rappelé à tout le monde combien ces événements fédèrent localement. Des centaines de milliers de spectateurs sur les routes, une ambiance unique.
Pourquoi le Grand Départ est devenu un enjeu majeur
Il faut le dire franchement : accueillir le Grand Départ est devenu un business très sérieux. Les collectivités déboursent plusieurs millions d’euros pour trois étapes. Un investissement lourd, mais qui rapporte gros en termes d’image et de tourisme.
Cinq jours de visibilité mondiale : la présentation des équipes, le départ, les deux étapes suivantes. Des images diffusées dans 190 pays. Pour une région comme le Grand Est, c’est une opportunité en or de promouvoir ses vignobles, son patrimoine, sa gastronomie.
D’après les études réalisées ces dernières années, les retombées économiques sont significatives. Hébergements complets, restaurants bondés, boutiques qui tournent à plein régime. Et à plus long terme, une augmentation de la fréquentation touristique.
- Visibilité médiatique exceptionnelle pendant cinq jours
- Retombées économiques directes pendant l’événement
- Effet durable sur le tourisme et l’attractivité
- Promotion du territoire à l’international
Reims et la Champagne ont tout pour séduire. Les routes techniques des coteaux, les paysages classés au patrimoine mondial de l’Unesco, cette atmosphère festive naturelle.
L’histoire du Tour à Reims : des souvenirs marquants
Reims n’en est pas à son coup d’essai avec le Tour. La ville a accueilli des arrivées et des départs ces dernières décennies. Mais certains moments restent gravés dans les mémoires.
En 2019, cette étape dans les vignobles champenois a été l’une des plus belles de l’édition. Des attaques dans les côtes, un public nombreux, et une victoire française qui a fait basculer le classement général.
Le lendemain, le départ depuis Reims avec le maillot jaune sur les épaules d’un coureur local. L’émotion était palpable. Ces images ont fait le tour du monde.
Plus ancien, le Grand Départ de 1956 avait relié Reims à Liège. Une époque où le Tour osait déjà les incursions à l’étranger dès le premier jour. Une tradition que la Champagne pourrait raviver, mais cette fois en restant en France avec des étapes transfrontalières possibles.
Les atouts uniques de la Champagne
Ce qui rend la candidature de Reims particulière, c’est cette combinaison unique entre patrimoine historique et nature. La cathédrale, les caves de champagne, les vignobles en pente. Tout cela forme un décor parfait pour le Tour.
Imaginez les hélicoptères qui survolent les coteaux classés Unesco pendant les directs télé. Les bulles qui pétillent dans les verres des spectateurs. Cette image de fête permanente qui colle si bien à l’esprit français du cyclisme.
Et puis il y a cette dimension européenne. Reims, ville du couronnement des rois, mais aussi proche de plusieurs frontières. Des étapes qui pourraient traverser la Belgique ou l’Allemagne, ravivant l’esprit originel du Tour.
La Champagne est prête à faire pétiller le Tour.
Une formule qui résume bien l’enthousiasme local. Parce qu’au-delà du sport, c’est toute une identité qui pourrait rayonner.
Vers une alternance plus équilibrée ?
La question qui se pose maintenant : l’organisation du Tour va-t-elle privilégier un retour en France ? Ces dernières années, les départs étrangers se sont multipliés. Une stratégie payante pour développer l’audience internationale.
Mais à trop voyager, on risque de perdre l’âme française du Tour. Les spectateurs hexagonaux sont parmi les plus passionnés. Les routes de l’Hexagone offrent une variété unique : montagne, plaine, bord de mer.
Si une grande nation du cyclisme comme la Slovénie obtient 2029 pour honorer son champion, alors 2028 pourrait logiquement revenir à la France. Une forme d’équilibre qui ferait sens.
Reims apparaît alors comme un choix naturel. Une grande ville, accessible, avec un rayonnement régional fort. Et cette capacité à proposer des premières étapes spectaculaires dans les vignobles.
Ce que cela changerait pour la région
Au-delà de l’événement sportif, un Grand Départ à Reims aurait des effets durables. Les infrastructures cyclables pourraient se développer. Le tourisme recevoir un coup de boost significatif.
Les hôtels, restaurants, caves de champagne : tout le tissu économique local bénéficierait de cette exposition. Sans parler de l’image : montrer une région dynamique, accueillante, fière de son patrimoine.
Et pour les habitants ? Une fierté immense. Voir leur ville au centre du monde pendant quelques jours. Participer à cette grande fête populaire qu’est le Tour.
J’ai vu ça dans d’autres villes : des années après, les gens parlent encore de « leur » Tour. Des anecdotes qui se transmettent. Une mémoire collective renforcée.
Et maintenant, l’attente
La candidature est déposée. Reste maintenant à convaincre. Les prochains mois seront décisifs. Discussions, ajustements du projet, peut-être des visites des organisateurs.
Une chose est sûre : Reims a mis tous les atouts de son côté. Le symbole de la cathédrale, l’attrait de la Champagne, l’enthousiasme local. Il ne manque plus que la décision finale.
En attendant, on peut toujours rêver. Visualiser ce peloton qui s’élance devant Notre-Dame. Entendre la clameur de la foule. Sentir cette excitation unique du premier jour.
Parce qu’au fond, c’est ça le Tour de France : un rêve collectif qui se réalise tous les ans. Et en 2028, ce rêve pourrait bien commencer à Reims. Affaire à suivre, évidemment.
(Article mis à jour le 22 décembre 2025 – environ 3200 mots)
