Imaginez-vous un instant : le froid mordant de décembre, la piste enneigée de Vincennes qui scintille sous les projecteurs, et au milieu de ce décor hivernal, un homme en combinaison de soie qui sent son cœur battre un peu plus fort que d’habitude. C’est exactement ce que vit Paul Ploquin en ce moment. À seulement quelques semaines du mythique Prix d’Amérique, le driver français savoure une collaboration qui le fait vibrer comme jamais.
Dimanche dernier, il a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès déjà impressionnant : une victoire dans le Prix Ténor de Baune aux commandes d’Epic Kronos. Ce n’était pas n’importe quelle victoire. C’était la qualification pour le grand rendez-vous du 25 janvier. Et surtout, c’était la preuve éclatante que sa complicité avec l’entraîneur suédois Daniel Redén fonctionne à merveille.
Une association qui porte ses fruits
Quand on demande à Paul Ploquin ce que représente pour lui cette collaboration, ses yeux s’illuminent. Il parle de confiance, de respect mutuel, de ces petits détails qui font toute la différence quand on est au sulky d’un cheval de cette trempe. Et franchement, ça fait plaisir à voir.
« C’est un honneur », lâche-t-il simplement quand on évoque le fait d’avoir été choisi pour driver les fers de lance de l’écurie Redén. Et il ne s’agit pas d’une formule de politesse. On sent que ça vient du cœur.
Il me fait confiance depuis environ un an. Il n’a pas hésité à me confier des chevaux importants, même quand ça ne s’est pas toujours bien passé au départ.
Paul Ploquin
Cette phrase résume parfaitement leur relation. Car oui, il y a eu des moments difficiles. Notamment cette tentative dans le Prix d’Amérique précédent avec Don Fanucci Zet, où les choses n’ont pas tourné comme prévu. Mais comme dans toute belle histoire, ils ont su rebondir. Troisième du Prix de France dans la foulée, puis cette participation à l’Elitloppet ensemble… Le respect s’est construit dans l’adversité.
Le parcours d’un driver qui monte en puissance
À bien y regarder, Paul Ploquin n’est plus vraiment la jeune promesse du trot français. Il est devenu l’un des piliers. Son 11e Groupe I dimanche dernier n’est pas un accident. C’est le fruit d’un travail acharné, d’une progression constante.
Ce qui frappe quand on regarde sa carrière, c’est cette capacité à se hisser au niveau des plus grands. Et surtout, cette régularité dans les très gros rendez-vous. En 2025, il est bien parti pour terminer étrier d’argent. Pas mal pour quelqu’un qui, il y a encore quelques années, était surtout vu comme un talent prometteur.
- 11 victoires en Groupe I
- Participation à l’Elitloppet, l’une des courses les plus prestigieuses au monde
- Confiance des plus grands entraîneurs européens
- Qualification pour le Prix d’Amérique 2025
Voilà le CV actualisé. Et il est plutôt flatteur.
Daniel Redén : l’entraîneur qui change la donne
De l’autre côté du sulky, il y a donc Daniel Redén. Le Suédois n’est plus à présenter dans le milieu du trot international. Ses chevaux brillent sur toutes les pistes d’Europe. Mais ce qui est intéressant, c’est sa volonté d’ouvrir son écurie à des drivers étrangers, et notamment français.
Beaucoup d’entraîneurs suédois restent très fermés sur leurs choix de drivers. Redén, lui, semble avoir compris que la diversité pouvait être une force. Et avec Ploquin, ça fonctionne.
Leur première collaboration importante remonte à l’an dernier. Depuis, ils enchaînent les bons résultats. Et quand on voit la manière dont Epic Kronos a déroulé dimanche, on se dit que cette association pourrait bien faire très mal dans les grandes courses de l’hiver.
Le Prix d’Amérique en ligne de mire
Parlons-en franchement : le Prix d’Amérique est l’objectif ultime pour tout driver français. C’est la course que l’on rêve de gagner enfant, celle dont on parle à la maison, celle qui fait vibrer tout un pays.
Pour Paul Ploquin, ce sera une deuxième tentative après celle avec Don Fanucci Zet. Mais cette fois, il arrive avec un cheval en pleine confiance, un entraîneur qui croit en lui, et surtout, une grosse dose d’expérience supplémentaire.
« On va tout faire pour bien figurer », dit-il simplement. Mais dans son regard, on devine que l’ambition est bien plus grande que ça.
Ce qui fait la différence
Au-delà des performances brutes, ce qui frappe dans cette collaboration, c’est le respect mutuel. Redén n’hésite pas à confier ses meilleurs chevaux à un driver qui n’est pas suédois. Ploquin, de son côté, met tout son talent et son professionnalisme au service de l’entraîneur.
Et puis il y a cette alchimie qui se crée quand un driver et un entraîneur commencent à se comprendre sans même avoir besoin de parler beaucoup. C’est rare, précieux, et ça se sent dans les résultats.
Quand tout le monde est aligné – cheval, driver, entraîneur – les choses deviennent beaucoup plus simples.
Un driver expérimenté
Et là, tout semble aligné.
Les autres courses qualificatives
Le Prix d’Amérique se prépare sur plusieurs semaines. Chaque course qualificative a son importance. Epic Kronos a fait le job dimanche. Mais d’autres chevaux restent à surveiller de très près.
Parmi les concurrents sérieux, on retrouve bien évidemment les habitués des grands rendez-vous : des chevaux qui ont déjà brillé sur cette piste mythique. La course s’annonce ouverte, même si certains noms reviennent plus souvent dans les pronostics.
- Epic Kronos – l’outsider qui monte en puissance
- Les tenants du titre ou anciens lauréats
- Quelques surprises suédoises toujours possibles
- Les français qui jouent à domicile
Et dans ce petit monde, Ploquin et Redén font désormais partie des équipes à ne pas sous-estimer.
L’évolution du trot français
Depuis quelques années, le trot français est en train de changer. Les entraîneurs étrangers viennent de plus en plus chercher des drivers français pour leurs gros chevaux. C’est la preuve que notre école de conduite est reconnue internationalement.
Et Paul Ploquin est l’un des plus beaux symboles de cette évolution. Il représente cette nouvelle génération qui n’a pas peur d’aller se frotter aux meilleurs, même à l’étranger.
J’ai toujours trouvé ça fascinant : voir des Français briller sur les plus grandes scènes européennes. Ça montre que nous avons toujours ce petit truc en plus, cette rage de vaincre qui fait notre spécificité.
Vers un hiver historique ?
Avec cette victoire, Paul Ploquin entre dans la cour des grands. Mais ce n’est que le début. Le Prix d’Amérique approche à grands pas, et avec lui, toutes les possibilités.
Que ce soit avec Epic Kronos ou un autre cheval de l’écurie Redén, on sent que l’homme est prêt à écrire une nouvelle page de sa carrière. Et franchement, ça donne envie d’y croire.
Parce qu’au fond, le trot, c’est aussi ça : des histoires d’hommes et de chevaux qui se rencontrent au bon moment, qui se comprennent, et qui finissent par accomplir des choses extraordinaires ensemble.
Et là, tout porte à croire que l’histoire ne fait que commencer.
À suivre donc, très attentivement, le 25 janvier à Vincennes. Mais d’ici là, chaque course, chaque entraînement, chaque discussion entre Paul Ploquin et Daniel Redén nous rapproche d’un possible exploit.
Et ça, ça fait du bien au cœur des amoureux du trot.
