Imaginez deux géants qui se toisent sur un parquet NBA, deux joueurs qui font tourner les têtes depuis leurs débuts. L’un est français, l’autre américain. L’un mesure 2m24, l’autre 2m16. Ensemble, ils ont fait naître l’une des histoires les plus fascinantes de ces dernières années. Pourtant, quand on creuse un peu, cette supposée rivalité ressemble plus à un feu de paille médiatique qu’à un vrai duel de titans. Et si je vous disais que l’un des deux a déjà pris une avance considérable ?
La naissance d’une rivalité… ou d’une illusion ?
Tout a commencé bien avant la NBA. En 2021, lors de la finale du Mondial U19, la France s’incline face aux États-Unis. Le MVP du tournoi ? Un certain Chet Holmgren, déjà impressionnant malgré son gabarit atypique. Victor Wembanyama, de son côté, vit un moment amer. Cette défaite marque les esprits et plante les graines d’une comparaison qui n’allait plus s’arrêter.
Arrivés en NBA à deux ans d’intervalle, les deux intérieurs ont été draftés dans le top 2 : Holmgren en 2e position en 2022 (malgré une blessure qui lui fait rater sa première saison), Wembanyama en 1re en 2023. Les médias américains adorent ce genre d’histoires. Deux « unicorns » – ces joueurs immenses capables de shooter à trois points et de contrer comme des monstres. Le parfait récit pour vendre du rêve. Mais la réalité sur le terrain raconte une autre histoire.
Sportivement, il n’y a pas photo.
Victor Wembanyama, après un match contre le Thunder
Cette phrase, lâchée en conférence de presse, a fait l’effet d’une bombe. Wembanyama n’y va pas par quatre chemins : il ne se voit pas en rival de Holmgren. Et franchement, les chiffres lui donnent raison. Mais avant d’aller plus loin, penchons-nous sur leur parcours respectif.
Les débuts en NBA : une course à sens unique ?
La saison rookie de Wembanyama reste l’une des plus folles de l’histoire. Malgré une équipe des Spurs encore en reconstruction, le Français explose : plus de 21 points par match, 10 rebonds, 3,6 contres. Il rafle le titre de Rookie of the Year sans discussion. Holmgren, de son côté, rate sa première année complète à cause d’une blessure au pied. Quand il débarque enfin en 2023-2024, il fait bonne figure, mais reste dans l’ombre du Français.
- Wembanyama : 21,4 points, 10,6 rebonds, 3,6 contres (rookie)
- Holmgren : 16,5 points, 7,9 rebonds, 2,4 contres (deuxième saison)
La différence est déjà nette. Et elle ne fait que s’accentuer depuis. Wembanyama s’impose comme le franchise player incontesté des Spurs. Holmgren, même s’il est solide, reste la troisième option offensive derrière Shai Gilgeous-Alexander et Jalen Williams dans une équipe du Thunder ultra-compétitive.
J’ai toujours trouvé fascinant de voir comment deux joueurs au profil similaire peuvent évoluer de manière si différente. L’un porte son équipe sur ses épaules, l’autre profite d’un système rodé. Ça change tout.
Les confrontations récentes : les Spurs dominent
En décembre 2025, les deux équipes se sont affrontées trois fois en peu de temps. Résultat ? Deux victoires nettes pour San Antonio. D’abord en demi-finale de la NBA Cup à Las Vegas (111-109), puis en saison régulière (130-110). Wembanyama, même limité en minutes à cause d’une blessure au mollet, a fait la différence.
Dans ces matchs, le contraste saute aux yeux. Wembanyama attire les aides défensives, libère ses coéquipiers. Holmgren ? Il subit. Lors du dernier duel, il termine à seulement 7 points à 3/10 au tir. Pas vraiment le niveau attendu d’un prétendu rival.
Les Spurs ont même inventé une nouvelle célébration pour ces victoires : un « clapping » inspiré du football européen. Wembanyama en est le grand instigateur. Ça en dit long sur l’état d’esprit.
Les ambitions : MVP pour Wemby, titre pour Chet
Holmgren peut se vanter d’un titre NBA remporté en 2025 avec le Thunder. C’est énorme. Mais dans une équipe où il est la troisième arme offensive, son impact reste limité. Wembanyama, lui, vise beaucoup plus haut. Candidat sérieux au MVP dès sa troisième saison, il rêve d’un titre individuel et collectif avec les Spurs.
Le MVP est sur le terrain, donc c’est forcément notre priorité principale.
Victor Wembanyama, en parlant du Thunder
Le message est clair : pour le Français, le vrai danger vient de Shai Gilgeous-Alexander, pas de Holmgren. Et il a raison. Les stats le prouvent.
| Catégorie | Wembanyama (moyenne carrière) | Holmgren (moyenne carrière) |
| Points | 22.7 | 16.5 |
| Rebonds | 10.9 | 7.9 |
| Contres | 3.6 | 2.1 |
| Passes | 3.8 | 2.2 |
Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Wembanyama domine dans presque tous les domaines. Et quand il est en forme, il change complètement les matchs.
Pourquoi les médias persistent avec cette rivalité
La réponse est simple : ça vend. Deux jeunes stars au physique hors norme, des profils similaires, des drafts consécutives… Le storytelling parfait. Mais comme souvent, la réalité est plus nuancée.
Holmgren est discret, poli. Il refuse d’alimenter le débat. Wembanyama, plus cash, dit ce qu’il pense. Ça crée un déséquilibre dans la perception publique. Certains fans parlent même d’un « beef à sens unique ». Et ils n’ont pas complètement tort.
Pourtant, cette supposée rivalité fait du bien à la NBA. Elle attire l’attention sur deux talents exceptionnels. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, quand les Spurs seront au top et que le Thunder continuera de dominer, les choses évolueront. Mais pour l’instant, c’est clair : Wembanyama est un cran au-dessus.
Les perspectives d’avenir : une rivalité collective ?
Si on regarde plus large, c’est entre les Spurs et le Thunder que la vraie rivalité pourrait naître. Deux franchises jeunes, ambitieuses, avec des styles différents. San Antonio mise sur l’explosion individuelle de Wembanyama, Oklahoma City sur un collectif huilé.
Les prochaines saisons s’annoncent passionnantes. Les deux équipes se sont déjà croisées plusieurs fois en 2025, avec un avantage net pour les Spurs. Mais le Thunder reste champion en titre. La revanche pourrait être explosive.
- Les Spurs progressent rapidement avec Wembanyama
- Le Thunder reste une machine bien huilée
- Les confrontations directes deviennent de plus en plus intenses
- Une série de playoffs entre les deux ? Le rêve ultime
En attendant, une chose est sûre : Victor Wembanyama n’a plus besoin de se comparer à qui que ce soit. Il trace sa propre voie, celle d’un futur Hall of Famer. Et ça, c’est bien plus impressionnant que n’importe quelle rivalité fabriquée de toutes pièces.
Alors, la prochaine fois qu’on vous parlera de « Wemby vs Chet », rappelez-vous cette phrase : il n’y a pas photo.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que cette rivalité a encore du sens, ou Wembanyama a-t-il définitivement pris le dessus ?
