Imaginez-vous : le coup d’envoi vient à peine d’être donné, le ballon roule encore sur la pelouse, et boom, déjà un but. Pas n’importe quel but, non, un de ceux qui font lever tout un stade en une fraction de seconde. C’est exactement ce qui s’est passé lors de l’entrée en lice de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 face au Soudan. Et le héros du moment ? Riyad Mahrez, bien sûr.
Franchement, quand on suit le football africain depuis un moment, on sait que les débuts de compétition peuvent être piégeux. Mais là, les Fennecs n’ont pas fait dans la dentelle. Ils ont planté le décor dès les premières instants, comme pour dire au reste du continent : on est là, et on ne rigole pas.
Un éclair dans la nuit : le but qui change tout
Il n’a fallu que 80 secondes – oui, vous avez bien lu, une minute et vingt secondes – pour que le capitaine algérien fasse trembler les filets. Riyad Mahrez, avec son pied gauche si précis, a conclu une action magnifique initiée par une récupération haute et portée par une complicité évidente entre les joueurs.
L’action commence par une défense solide qui intercepte un long ballon adverse. Le ballon remonte vite, passe par les pieds de Hichem Boudaoui, le milieu de terrain qui évolue en club à Nice. Ce dernier trouve Baghdad Bounedjah en relais, qui lance immédiatement Mohamed Amoura en profondeur. Amoura, vif comme l’éclair, repique vers l’axe et remise vers Boudaoui qui arrive en soutien.
Et là, le moment de génie : au lieu de frapper ou de centrer classiquement, Boudaoui exécute une talonnade subtile, un geste technique osé qui surprend tout le monde. Le ballon glisse parfaitement dans la course de Mahrez, oublié par la défense soudanaise. L’ailier, ancien maître à jouer de Manchester City et désormais à Al Ahli, n’a plus qu’à ajuster une frappe croisée. Le gardien n’a aucune chance.
Un but somptueux dès les premières minutes, servi sur un plateau par une inspiration collective incroyable.
Ce genre de but, ça ne s’invente pas à l’entraînement tous les jours. Ça vient de la confiance, de l’automatisme, et surtout d’une envie débordante de bien commencer cette compétition si importante pour tout un peuple.
Boudaoui, le Niçois qui illumine le milieu
On parle beaucoup de Mahrez, et c’est normal, il est la star, le capitaine, le leader. Mais sans la vision de jeu de Hichem Boudaoui, ce but n’aurait jamais existé. Le joueur de l’OGC Nice, souvent discret dans les médias, montre match après match qu’il est un élément clé de cette sélection algérienne.
Sa talonnade, c’est le genre de geste qui fait la différence entre une bonne équipe et une grande. Pas forcé, parfaitement dosé, et surtout au bon moment. J’ai revu la séquence plusieurs fois, et à chaque fois, je me dis que peu de milieux auraient osé ça dans une entame de CAN.
Boudaoui apporte cette touche technique méditerranéenne, ce petit quelque chose qui rappelle parfois les grands milieux créatifs. En club, il progresse saison après saison, et en sélection, il commence à prendre une dimension encore plus importante. Est-ce qu’il pourrait devenir l’un des patrons du milieu algérien dans les années à venir ? En tout cas, ce début de tournoi laisse penser que oui.
Mahrez, l’éternel sauveur des Fennecs
Riyad Mahrez, à 34 ans, reste l’âme de cette équipe d’Algérie. Son but si précoce n’est pas anodin : il entre un peu plus dans l’histoire de la sélection, lui qui a déjà porté les Fennecs vers le titre en 2019. Capitaine respecté, il sait quand prendre ses responsabilités.
Ce qui frappe, c’est sa sérénité. Même dans un contexte de pression énorme – après deux éliminations précoces consécutives au premier tour – il garde cette froideur qui fait les grands joueurs. Sa frappe, placée, puissante juste ce qu’il faut, montre qu’il est en pleine forme physique et mentale.
- Un but en moins de deux minutes : record personnel en CAN ?
- Une célébration sobre mais communicative avec ses coéquipiers
- Un message clair envoyé aux adversaires du groupe
Personnellement, je trouve que Mahrez incarne parfaitement ce que doit être un leader : il parle sur le terrain, par ses gestes, ses choix. Et quand il marque aussi vite, ça libère tout un collectif.
Une victoire 3-0 qui rassure tout un pays
Le but de Mahrez n’était que le début. L’Algérie a ensuite géré son match avec autorité pour s’imposer 3 à 0. Une clean sheet, des occasions supplémentaires, une domination globale : tous les ingrédients d’un bon départ étaient là.
Après les déceptions récentes, cette performance fait du bien. Les supporters, nombreux dans les tribunes malgré le contexte régional parfois tendu, ont pu communier avec leurs joueurs. On a même vu une belle fraternité avec certains fans voisins, prouvant que le football peut transcender bien des choses.
Dans les cages, la présence d’un gardien expérimenté comme Luca Zidane apporte aussi une sérénité nouvelle. Le fils de la légende a vécu une entrée tranquille, mais sa simple présence symbolise l’ambition d’un effectif dense et renouvelé.
Le contexte : une CAN sous haute pression pour l’Algérie
Il faut le rappeler : l’Algérie n’a plus le droit à l’erreur. Deux CAN de suite terminées dès le premier tour, c’est dur à avaler pour un champion d’Afrique 2019 encore dans toutes les mémoires. Cette génération dorée doit prouver qu’elle peut encore briller.
Le sélectionneur a composé un groupe équilibré, mélangeant expérience et jeunesse. Des joueurs évoluant dans les grands championnats européens côtoient ceux qui brillent dans les ligues du Golfe. L’alchimie semble prendre, et ce premier match en est la preuve.
Mais attention, la route est encore longue. Le groupe n’est pas le plus facile, et les prochains adversaires seront plus costauds. Ce succès contre le Soudan, aussi net soit-il, n’est qu’une première étape.
Les clés tactiques d’un début tonitruant
Qu’est-ce qui a permis cette entame fulgurante ? D’abord, une pression haute très agressive. Les Algériens n’ont pas laissé les Soudanais respirer, récupérant le ballon haut dès les premières secondes.
Ensuite, une circulation rapide et verticale. Pas de possession stérile : dès la récupération, le ballon va vers l’avant, avec des appels en profondeur. Amoura et Mahrez adorent ces situations, et Bounedjah excelle dans le rôle de pivot.
Enfin, cette liberté laissée aux créatifs comme Boudaoui. Le milieu a pu prendre des risques, tenter le geste inattendu. Quand une équipe joue sans peur, ça donne souvent de belles choses.
| Élément tactique | Impact sur le match |
| Pression haute | Récupérations rapides et danger constant |
| Transitions rapides | Déséquilibre de la défense adverse |
| Liberté créative | Geste décisif de la talonnade |
| Solidité défensive | Clean sheet et confiance accrue |
Ce schéma pourrait bien être la base pour la suite de la compétition. À condition de garder cette intensité sur 90 minutes, et pas seulement au début.
Et maintenant ? Les ambitions des Fennecs
Avec cette victoire convaincante, l’Algérie prend la tête de son groupe, ou du moins se positionne idéalement. Mais on le sait, en CAN, rien n’est jamais acquis. Les surprises sont fréquentes, les conditions parfois extrêmes, et la fatigue s’accumule vite.
Les prochains matchs diront si ce départ canon était un feu de paille ou le début d’une grande aventure. Personnellement, je sens que cette équipe a envie de laver l’affront des éditions précédentes. Mahrez, Boudaoui, Amoura et les autres semblent prêts à écrire une nouvelle page.
Le football africain est imprévisible, c’est ce qui le rend si beau. Des nations historiques comme l’Égypte, le Cameroun ou le Sénégal veillent. Mais quand l’Algérie joue comme ça, avec du panache et de l’efficacité, elle peut regarder tout le monde dans les yeux.
Une chose est sûre : ce but après 80 secondes restera dans les mémoires. Pas seulement pour sa précocité, mais pour ce qu’il symbolise – un renouveau, une ambition, une envie de briller à nouveau sous les projecteurs du continent.
Alors, les Fennecs iront-ils jusqu’au bout ? Trop tôt pour le dire. Mais une chose est certaine : ils ont commencé de la plus belle des manières. Et ça, ça donne envie de suivre la suite avec passion.
En attendant les prochains matchs, on peut déjà savourer cette entame parfaite. Le football, parfois, nous offre ces moments magiques qui nous rappellent pourquoi on l’aime tant. Un geste technique, un but rapide, une équipe qui communie : tout y était.
La CAN 2025 ne fait que commencer, mais l’Algérie a déjà marqué les esprits. Reste à transformer l’essai. Et vu la qualité de cet effectif, rien n’est impossible.
