Le football ne s’arrête jamais vraiment, même quand la Ligue 1 décide de souffler un peu pendant les fêtes. Ce week-end, pendant que les championnats français, allemand et espagnol faisaient une pause, les joueurs français expatriés ont pris la lumière ailleurs en Europe. Et franchement, ils n’ont pas fait dans la demi-mesure. Des clean sheets, des buts décisifs, des passes magiques… On a eu droit à un festival bleu qui donne le sourire en cette fin d’année.
L’équipe type des Français du week-end en 4-3-3
Comme chaque semaine, on a scruté les performances de nos Bleus à l’étranger pour composer un onze idéal. Cette fois, il brille particulièrement grâce à trois hommes qui ont tout simplement été les patrons de leur match respectif. Allez, on plonge directement dans cette sélection qui sent bon le talent tricolore.
Dans les cages : Jean Butez, la sérénité retrouvée
Après presque deux mois loin des terrains, Jean Butez a fait son grand retour et il n’a pas tremblé une seconde. Face à Lecce, le gardien de Côme a signé un clean sheet précieux, le septième de sa saison déjà. Il a surtout sorti l’arrêt qu’il fallait au bon moment, celui qui empêche l’égalisation quand son équipe ne menait que d’un but.
Ce qui impressionne chez lui, c’est cette assurance dans le jeu au pied. À part une petite approximation en milieu de seconde période, il a été impeccable dans les relances. À 30 ans, l’ancien Lillois montre qu’il est l’un des gardiens français les plus fiables hors de nos frontières. Sa régularité commence à devenir une habitude plaisante.
La défense : solidité et surprises
En défense, on a été gâtés par des profils variés et des performances qui sortent du lot. Commençons par le côté droit avec Thérence Koudou, ce piston de Malines qui continue de surprendre tout le monde en Belgique. Son équipe pointe à une belle cinquième place et lui, il enchaîne les matchs aboutis.
Son but d’une reprise de volée magnifique dès la 8e minute contre Dender résume bien sa saison : opportuniste, technique et décisif. Quatre réalisations déjà, alors qu’il n’en avait marqué que deux en carrière pro avant cet exercice. À 21 ans, il prend une nouvelle dimension et mérite clairement sa place dans ce onze.
Au centre, Pierre Kalulu a été l’homme du match pour la Juventus face à Pise. On l’a vu défendre comme un lion, mais surtout monter au bon moment pour provoquer le but de la victoire. Un dépassement de fonction parfait, une reprise qui finit au fond avec un peu d’aide adverse, mais peu importe : c’est son premier but de la saison et il permet à la Vieille Dame de rester collée au peloton de tête en Serie A.
À ses côtés, Billy Koumetio mérite sa première apparition ici. Le jeune central formé à Liverpool et passé par l’OL a été un mur avec Dundee en Écosse. Huit duels gagnés sur neuf, dix-sept dégagements : des chiffres impressionnants face à une équipe qui a tiré 23 fois. Sa solidité a été cruciale pour préserver la victoire 1-0.
Enfin, sur le côté gauche, Jules Gaudin commence à s’imposer à Charleroi. Titularisé seulement pour la troisième fois, il a contribué à l’exploit sur la pelouse d’Anderlecht. Défensivement vigilant, propre dans les passes longues, actif vers l’avant : tout y était. À 25 ans, il semble enfin trouver la régularité qu’on attendait de lui.
Le milieu : expérience et jeunesse mêlées
Au milieu, on retrouve des habitués et des joueurs qui montent en puissance. Omar Correia, par exemple, continue son beau parcours en Serie B avec Juve Stabia. Précis à la passe, gagnant dans les duels, et surtout décisif avec une interception suivie d’une passe clé pour le seul but du match. À 25 ans, ce pur produit du PSG prend une belle revanche sur le destin.
Boubacar Kamara, lui, a son rond de serviette dans ce genre de sélection. Face à Chelsea, il a livré un match combatif, même s’il n’était pas au sommet de sa forme. Toujours précieux dans les duels face à des monstres comme Caicedo et Fernandez, il aurait même pu marquer sans une parade décisive. Sa septième apparition dans notre équipe type cette saison n’est pas volée.
Adrien Rabiot, transféré cet été à Milan, montre qu’il reste un milieu de haut niveau. Dix duels gagnés, cinq ballons récupérés, une déviation astucieuse pour l’ouverture du score : il a tout fait correctement face à Vérone. À 30 ans, il apporte cette expérience dont les Rossoneri avaient besoin.
Il court beaucoup et ses interventions à la récupération ne manquent jamais. Stoïque.
D’un observateur italien à propos d’Omar Correia
L’attaque : Cherki et Nkunku volent la vedette
En attaque, on a été particulièrement gâtés. Rayan Cherki, recruté à prix d’or par Manchester City, confirme match après match qu’il est un génie. Contre Nottingham Forest, il a d’abord délivré une passe aveugle sublime pour l’ouverture du score, puis claqué une volée décisive en fin de match pour offrir la victoire aux Skyblues.
Son entraîneur ne tarit pas d’éloges sur lui, entre agacement et admiration devant tant de talent brut. À 22 ans, Cherki virevolte, provoque, crée. Il devient peu à peu indispensable dans une équipe qui joue le titre. L’aspect le plus intéressant ? Il semble enfin trouver la régularité qui lui manquait parfois à Lyon.
Christopher Nkunku, de son côté, a peut-être vécu le match du déclic avec l’AC Milan. Attendu au tournant depuis son arrivée, il a répondu présent avec un doublé en cinq minutes contre Vérone. Un penalty transformé avec sang-froid, puis une finition opportuniste après un tir repoussé. Deux buts qui vont faire un bien fou à sa confiance.
Il aurait même pu ajouter une passe décisive sans un arrêt du gardien adverse. À Milan, on commence à penser que ce doublé pourrait être le début d’une grande série. Avec 18 sélections en Bleu, Nkunku a les armes pour devenir un leader offensif des Rossoneri.
Enfin, Armand Laurienté complète ce trio avec une prestation solide à Sassuolo. Son corner parfait pour l’égalisation à Bologne montre qu’il reste dangereux sur coups de pied arrêtés. Trois buts et trois passes décisives cette saison en Serie A : des chiffres qui confirment sa troisième apparition dans notre équipe type.
- Les trois hommes du match incontestables : Pierre Kalulu, Rayan Cherki, Christopher Nkunku
- Les habitués qui confirment : Boubacar Kamara et Jean Butez
- Les belles surprises : Billy Koumetio et Thérence Koudou
Ce que ça dit de la santé des Bleus expatriés
Quand on regarde ce onze, une chose saute aux yeux : la diversité des championnats où nos joueurs brillent. Premier League, Serie A, Jupiler League, Championship écossaise, Serie B… Le talent français s’exporte partout et performe à tous les niveaux.
Autre constat : la jeunesse commence à prendre le pouvoir. Cherki à 22 ans, Koudou à 21, Koumetio à 23… Ils ne se contentent plus d’apprendre, ils décident des matchs. C’est plutôt encourageant quand on pense à la relève derrière les Mbappé, Griezmann et compagnie.
Enfin, on note que plusieurs joueurs sortent d’une période compliquée. Nkunku attendait son déclic, Kalulu s’impose enfin à la Juve, Gaudin trouve du temps de jeu… Le football a cela de beau : un bon match peut tout relancer. Et ce week-end, ils ont été nombreux à saisir leur chance.
Franchement, en regardant ces performances, on se dit que la concurrence pour une place en équipe de France va être rude dans les mois à venir. Certains, comme Kamara ou Nkunku, frappent déjà à la porte avec insistance. D’autres, plus jeunes, arrivent à grands pas.
Le football français vit une période dorée à l’étranger, et ce n’est peut-être que le début. En attendant la reprise des championnats et le retour de la Ligue 1, nos expatriés nous ont offert un beau cadeau de fin d’année. On en redemande.
Et vous, quel joueur vous a le plus impressionné ce week-end ? Quel Français mérite selon vous une convocation rapide en Bleu ? Les débats sont ouverts, et ils promettent d’être animés.
