Vous est-il déjà arrivé de zapper frénétiquement le soir du 29 décembre, entre les restes des fêtes et cette envie de se poser enfin devant un bon programme ? Moi oui, et hier soir, la télé française nous a offert une soirée plutôt mouvementée. Entre retours attendus, épisodes spéciaux et nouveautés qui peinent à décoller, les chiffres d’audience révèlent des surprises qui en disent long sur nos habitudes télévisuelles en cette fin d’année.
Personnellement, j’ai toujours eu un faible pour ces fictions qui mêlent émotion et légèreté pendant les fêtes. Mais force est de constater que le paysage audiovisuel évolue, et pas toujours comme on l’imagine.
Une soirée de prime time sous le signe de la concurrence féroce
Le 29 décembre 2025 restera comme une soirée où les grandes chaînes se sont livrées une bataille sans merci. D’un côté, des valeurs sûres qui confirment leur statut. De l’autre, des retours très attendus qui déçoivent un peu. Et puis il y a ces nouveautés qui luttent pour trouver leur public. Allons-y dans le détail, parce que ces chiffres méritent qu’on s’y attarde.
Meurtres au paradis : l’indétrônable leader des fêtes
Commençons par le grand vainqueur de la soirée. L’épisode spécial Noël de cette série britannique diffusée sur France 2 a une nouvelle fois fait mouche. Intitulé quelque chose comme « Noël entre deux îles », il a captivé plus de 3,39 millions de téléspectateurs. Ça représente quand même 20 % de part d’audience. Pas mal pour une soirée post-fêtes où beaucoup sont encore en digestion des excès de Noël.
Ce qui frappe, c’est la fidélité du public pour ces enquêtes ensoleillées. Même si le score est en baisse par rapport à un précédent épisode diffusé quelques jours plus tôt (qui avait frôlé les 4,25 millions), la série conserve une belle avance. Il y a quelque chose de réconfortant dans ces intrigues policières légères, avec ce décor caribéen qui nous fait oublier le froid hivernal. D’après mon expérience, ces programmes fonctionnent particulièrement bien quand on cherche à s’évader sans trop se prendre la tête.
Les séries étrangères, surtout celles qui mêlent polar et exotisme, ont ce pouvoir de rassembler largement pendant les périodes festives.
Et les chiffres le prouvent une fois de plus.
Le retour de Joséphine, ange gardien : pas le miracle espéré
On attendait beaucoup de ce come-back après deux années d’absence. La fiction portée par Mimie Mathy a toujours eu son public fidèle, celui qui aime les histoires touchantes avec une touche de fantastique. Hier soir, l’épisode inédit a réuni environ 2,76 millions de personnes pour la première partie, puis 2,55 millions pour la seconde.
En termes de part d’audience, cela donne 15,8 % puis 17,4 %. Des scores corrects, mais clairement en deçà des attentes pour un retour aussi médiatisé. Comparé à l’épisode de Noël 2023, c’est une baisse notable. On sent que le public a peut-être été moins au rendez-vous qu’espéré.
Est-ce la concurrence directe ? Probablement en partie. Mais il y a aussi cette question récurrente : les fictions françaises de ce style parviennent-elles encore à séduire comme avant ? J’ai remarqué que le public semble parfois préférer les formats plus modernes ou les séries étrangères. Cela dit, Mimie Mathy reste une valeur sûre, et ces chiffres restent honorables pour TF1 qui se place deuxième.
- Première partie : 2,76 millions de téléspectateurs
- Seconde partie : 2,55 millions
- Part d’audience en hausse légère en fin de soirée
- Un retour qui divise moins qu’il ne déçoit doucement
Il faudra voir si les prochains épisodes confirment cette tendance ou si c’était juste une soirée difficile.
Arte en embuscade avec un hommage cinématographique
Surprise du podium : Arte se hisse à la troisième place avec un film classique diffusé en hommage à une immense star récemment disparue. « La Vérité » a rassemblé 1,06 million de cinéphiles, soit 6,5 % de part d’audience. Dans un paysage dominé par les séries et les divertissements, c’est une belle performance.
Ce genre d’initiative montre que le cinéma d’auteur a encore sa place, surtout quand il rend hommage à des légendes. Le public plus âgé, mais aussi les amateurs de patrimoine, répond présent. C’est rafraîchissant de voir une chaîne culturelle tirer son épingle du jeu face aux mastodontes.
Pandore : la chute brutale d’une nouveauté ambitieuse
Passons maintenant à ce qui fait mal. Le jeu animé par Olivier Minne sur M6 continue sa descente. Après un lancement déjà moyen la semaine précédente, les scores d’hier soir sont carrément inquiétants. La première partie a attiré seulement 952 000 curieux (5,1 %), et la seconde 880 000 (6,2 %).
Presque divisé par deux par rapport au démarrage ! On parle là d’une chute spectaculaire. Le concept, pourtant original, semble peiner à convaincre. Est-ce le créneau horaire ? La mécanique trop complexe ? Ou simplement une concurrence trop rude ?
Olivier Minne, animateur expérimenté, mérite mieux que ces chiffres. Mais force est de constater que les jeux télévisés ont du mal à s’imposer en cette période. Le public préfère manifestement les fictions ou les valeurs sûres.
Lancer une nouveauté en fin d’année, c’est toujours un pari risqué. Le public est fatigué, dispersé, et souvent déjà comblé par les programmes festifs.
Les autres chaînes en difficulté
Le reste du paysage est plutôt morose. France 3, avec son magazine familial présenté par Michel Drucker, n’a rassemblé que 774 000 personnes. Un score faible, d’autant plus que le programme a connu des changements de dernière minute dans sa programmation.
Ces atermoiements n’ont sûrement pas aidé. Quand on modifie la grille à la dernière minute, le public risque de se perdre. Et hier, cela s’est ressenti.
Du côté de la TNT, TMC sauve un peu les meubles avec un film d’action qui frôle les 735 000 téléspectateurs. Pas transcendant, mais correct pour la chaîne.
Ce que ces audiences nous disent de nos goûts actuels
En creusant un peu, on voit des tendances se dessiner. D’abord, la préférence marquée pour les séries étrangères légères et dépaysantes. Ensuite, une certaine fatigue face aux fictions françaises plus classiques. Et enfin, la difficulté pour les jeux de s’imposer dans un environnement ultra-concurrentiel.
Les fêtes de fin d’année restent un moment clé pour la télévision. Les chaînes jouent gros, et chaque soirée compte. Hier, on a vu des leaders confirmer leur statut et des challengers trébucher.
- Les séries policières exotiques dominent toujours
- Les retours de fictions cultes ne font plus forcément recette automatiquement
- Les nouveautés jeux peinent à trouver leur public en décembre
- Le cinéma classique peut encore créer la surprise en hommage
Ces éléments combinés dessinent un portrait intéressant du téléspectateur français en cette fin 2025.
Et la suite ? Vers quelles évolutions en 2026 ?
On peut se demander ce que ces scores impliquent pour les mois à venir. Les chaînes vont-elles continuer à miser sur les valeurs sûres étrangères ? Ou tenter de renouveler leurs fictions françaises ?
Pour les jeux télévisés, la question est cruciale. Avec la concurrence du streaming, il faut innover constamment. Peut-être que des formats plus interactifs ou connectés pourraient changer la donne.
Quant aux hommages cinématographiques, ils rappellent que le patrimoine a toujours sa place. Surtout quand il touche à des icônes qui traversent les générations.
L’année 2026 s’annonce déjà passionnante pour les amateurs de télévision. Entre nouvelles séries attendues, retours espérés et concepts inédits, il y aura de quoi faire. Mais une chose est sûre : la concurrence ne faiblira pas.
En attendant, ces audiences du 29 décembre nous laissent avec des questions. Le public est-il en train de changer profondément ses habitudes ? Ou s’agit-il simplement d’une soirée particulière dans une période atypique ? L’avenir nous le dira.
Ce qui est certain, c’est que la télévision reste un miroir de nos envies collectives. Et hier soir, elle nous a montré qu’on aimait encore s’évader, rire un peu, et parfois se replonger dans le passé. Même si les chiffres, eux, restent impitoyables.
(Note : les analyses ci-dessus sont basées sur les données Médiamétrie publiées le 30 décembre 2025. Les chiffres peuvent évoluer avec les consolidations ultérieures.)
