Imaginez-vous au sommet d’une montagne majestueuse, le vent qui hurle autour de vous, le vide juste à côté… et soudain, tout bascule. C’est un peu ce genre de scénario qui hante les amateurs de randonnée quand on parle du Mont Baldy, en Californie. Fin décembre 2025, trois personnes ont perdu la vie là-haut, dans des conditions particulièrement hostiles. Un drame qui rappelle, une fois de plus, que la nature ne fait pas de cadeaux.
Je me suis toujours demandé pourquoi certains endroits attirent autant, malgré les avertissements répétés. Est-ce l’adrénaline ? La beauté brute ? Ou simplement l’idée qu’on se sent invincible quand on chausse ses bottes ? Ce récent accident sur le Mont Baldy nous pousse à nous poser ces questions sérieusement.
Le Mont Baldy : une montagne qui ne pardonne pas
Le Mont Baldy, ou plus officiellement Mount San Antonio, culmine à plus de 3 000 mètres à l’est de Los Angeles. C’est une destination populaire pour les randonneurs du coin, surtout ceux qui cherchent un défi accessible depuis la ville. Mais accessible ne veut pas dire sans risque. Loin de là.
Le sentier incriminé cette fois-ci s’appelle Devil’s Backbone – le Dos du Diable, rien que ça. Un nom qui en dit long. Ce chemin étroit, exposé, avec des à-pics impressionnants des deux côtés, devient vite un piège quand le temps tourne.
Que s’est-il passé ce jour-là ?
Tout commence par un appel aux secours en fin de matinée. Un jeune randonneur de 19 ans a chuté d’environ 150 mètres sur un versant particulièrement isolé. Son compagnon, parti chercher du réseau, parvient à transmettre les coordonnées GPS. Jusque-là, une histoire classique de secours en montagne.
Mais voilà, les éléments se déchaînent. Des rafales de vent violentes empêchent l’hélicoptère d’atterrir, malgré deux tentatives. Il faudra attendre des heures avant qu’un médecin soit hélitreuillé sur place. Et là, la terrible découverte : trois corps sans vie. Le jeune homme blessé… et deux autres randonneurs qui n’étaient même pas du même groupe.
On ignore encore précisément depuis combien de temps ces deux autres personnes étaient là. Peut-être victimes des mêmes conditions météo quelques jours plus tôt ? L’enquête le dira, mais une chose est sûre : la montagne a été impitoyable.
C’est l’un des sentiers les plus dangereux de notre région. Nous ne voulons pas que des randonneurs novices s’y aventurent et se blessent.
Une porte-parole des autorités locales
Cette phrase résume bien l’état d’esprit des secours, qui répètent inlassablement les mises en garde.
Une série noire qui dure depuis des années
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Depuis 2020, plus d’une dizaine de personnes ont perdu la vie sur le Mont Baldy. Et certains cas ont marqué les esprits.
Il y a trois ans, un randonneur expérimenté pourtant disparaît dans la même zone. Son corps n’est retrouvé que plusieurs mois plus tard. Un rappel brutal que même les habitués peuvent être surpris.
Et ces derniers jours, avant ce drame, cinq autres randonneurs ont dû être secourus dans le secteur. Comme si la montagne multipliait les avertissements.
- Chutes sur des plaques de glace
- Désorientation dans le brouillard
- Épuisement en haute altitude
- Vents qui vous plaquent au sol ou vous déstabilisent
Autant de facteurs qui, combinés, transforment une belle sortie en cauchemar.
Pourquoi le Devil’s Backbone est-il si redouté ?
Le nom parle de lui-même, mais concrètement, qu’est-ce qui rend ce sentier aussi périlleux ? D’abord, son exposition. C’est une crête étroite, parfois à peine large comme un trottoir, avec des dénivelés abrupts de chaque côté.
En hiver ou par mauvais temps, la neige et le verglas s’ajoutent à l’équation. Un pas de travers, et c’est la chute libre. Ajoutez à ça des vents qui peuvent dépasser les 100 km/h, et vous comprenez pourquoi les secours hésitent parfois à intervenir par hélicoptère.
J’ai lu des témoignages de randonneurs qui décrivent cette portion comme « hypnotique mais terrifiante ». La vue est à couper le souffle, littéralement. On se sent au-dessus du monde… jusqu’à ce que la réalité rattrape.
Les erreurs fréquentes des randonneurs
Sans vouloir juger les victimes – personne ne mérite ça –, on remarque souvent les mêmes patterns dans ces accidents. D’abord, la sous-estimation du terrain. Beaucoup viennent de la ville, pensent que c’est « juste une grosse colline » près de Los Angeles.
Ensuite, le manque de préparation météo. En montagne, le temps change en minutes. Un soleil radieux au départ peut laisser place à une tempête en altitude.
- Vérifier les prévisions spécifiques à la zone (pas juste la ville en bas)
- Emporter le matériel adapté : crampons, piolet si neige, vêtements coupe-vent
- Informer quelqu’un de son itinéraire et de l’heure prévue de retour
- Ne jamais partir seul sur les portions exposées
- Faire demi-tour si les conditions se dégradent
Ces conseils paraissent évidents, mais dans l’excitation du moment, on les oublie parfois. Et ça coûte cher.
L’impact du changement climatique
Un aspect qu’on évoque moins, mais qui gagne en importance : le réchauffement modifie les conditions en montagne. Les chutes de neige deviennent plus imprévisibles, les périodes de gel-dé gel créent des plaques de glace traîtresses.
Les vents forts semblent aussi plus fréquents dans certaines régions. Est-ce que le Mont Baldy devient encore plus dangereux qu’avant ? Les experts locaux commencent à le penser.
Ce n’est pas une excuse pour ne pas être prudent, bien sûr. Mais ça ajoute une couche d’incertitude qu’il faut prendre en compte.
Comment les autorités réagissent-elles ?
Les secours font un travail incroyable, souvent au péril de leur propre vie. Mais ils le répètent : la prévention reste la meilleure arme.
Des panneaux d’avertissement plus visibles, des campagnes sur les réseaux sociaux, des recommandations claires sur les sites de randonnée… Tout ça existe déjà, mais visiblement, ce n’est pas encore assez.
Certains proposent même de limiter l’accès à certaines portions en hiver, ou d’exiger un permis pour les sentiers les plus exposés. Une idée controversée, car la montagne, c’est aussi la liberté.
Et nous, qu’est-ce qu’on peut en tirer ?
Personnellement, chaque fois que je lis ce genre d’histoire, je repense à mes propres sorties en montagne. On se croit toujours plus malin que les autres, jusqu’à ce qu’un article nous ramène à la réalité.
La randonnée, c’est magnifique. Elle vide la tête, elle rapproche de la nature. Mais elle demande du respect. Un respect total.
Alors la prochaine fois que vous envisagerez le Mont Baldy, ou n’importe quelle montagne d’ailleurs, posez-vous la question : suis-je vraiment prêt ? Parce que là-haut, il n’y a pas de seconde chance.
Ce drame nous laisse un goût amer en cette fin d’année. Trois vies perdues, des familles brisées, et une montagne qui continue d’attirer malgré tout. Espérons que ces accidents servent au moins à sensibiliser un peu plus. Parce que la beauté des cimes ne doit pas devenir un piège mortel.
Prenez soin de vous en montagne. Vraiment.
