Vous êtes-vous déjà promené au bord d’un grand lac et tombé sur un bâtiment abandonné qui semble murmurer des histoires oubliées ? Moi, ça m’arrive souvent dans nos campagnes françaises, et ça me serre un peu le cœur. Ces vieilles pierres qui pourraient revivre, mais qui restent là, à l’abandon. Eh bien, près du lac d’Orient, dans l’Aube, une de ces « verrues » comme on dit parfois, est enfin en train de changer de destin. Une ancienne ferme, délaissée depuis plus de quinze ans, va se transformer en quelque chose de vraiment sympa : une résidence de tourisme pensée pour être accessible à tous.
Je trouve ça passionnant, ces projets qui redonnent vie à des lieux oubliés. Pas vous ? Surtout quand ils s’inscrivent dans un cadre aussi beau que ce troisième plus grand lac artificiel de France, un vrai poumon vert qui attire les amateurs de nature et de calme.
Le Nichoir du Lac : un projet qui fait rêver au bord de l’eau
Le nom déjà, Le Nichoir du Lac, il évoque quelque chose de chaleureux, de protecteur. Comme un refuge cosy au milieu de la nature. C’est exactement l’idée derrière cette renaissance. À la place des 3 000 mètres carrés de bâtiments agricoles laissés tels quels depuis 2009, on aura bientôt 24 appartements capables d’accueillir jusqu’à 138 personnes. Le tout sur un terrain magnifique de 11 000 mètres carrés, à deux pas de la plage et de l’eau.
Franchement, quand on pense à tous ces sites qui pourrissent doucement un peu partout en France rurale, voir un tel projet aboutir, ça redonne espoir. Et ici, ce n’est pas juste une rénovation classique : c’est une vraie réflexion sur ce que pourrait être le tourisme de demain dans nos régions.
Une longue histoire d’espoirs déçus avant la renaissance
Ce n’est pas la première fois qu’on essaie de faire quelque chose avec cette ferme des Amberts, à Géraudot. Déjà en 2009, on avait posé la première pierre pour une résidence adaptée aux personnes en situation de handicap. Tout le monde était enthousiaste, mais deux ans plus tard, paf, liquidation judiciaire. Le rêve s’effondre.
Puis en 2012, nouveau tentative, toujours dans l’idée d’accueillir des personnes handicapées et leurs accompagnants. Là encore, ça n’aboutit pas. Plus récemment, la communauté de communes rachète le site avec l’aide du département et de l’État, en pensant à un projet médico-social. Mais les autorisations ne tombent pas. On imagine la frustration des élus et des habitants qui voient ce terrain exceptionnel rester à l’abandon.
Moi, ce qui me frappe dans cette histoire, c’est la persévérance. Après tant d’échecs, il fallait quelqu’un avec une vraie vision pour reprendre le flambeau. Et c’est là qu’entre en scène une entrepreneuse déterminée.
Noémie Charmoille, la femme derrière cette métamorphose
Derrière ce projet, il y a une femme qui connaît bien le monde de l’hôtellerie et du tourisme. Ancienne directrice commerciale dans des établissements haut de gamme, elle a vu arriver la vague des locations entre particuliers et s’est dit qu’il y avait un créneau à prendre : quelque chose entre l’hôtel classique et la location saisonnière indépendante.
« J’avais envie de mêler ces deux mondes »
Cette phrase résume bien sa philosophie. Elle a fondé son agence de marketing territorial avant de se lancer dans cette aventure immobilière. Franc-Comtoise d’origine mais installée dans l’Aube depuis longtemps, maman de deux enfants, elle aurait pu rester dans un cadre plus tranquille. Mais non, la fibre entrepreneuriale l’a rattrapée.
Avec deux associés expérimentés dans l’hôtellerie locale, elle répond à un appel à projets lancé par la collectivité en 2024. Et cette fois, ça passe. Les plans sont prêts, le budget bouclé. Les travaux doivent démarrer au printemps 2026 pour une ouverture prévue début 2027.
À quoi ressemblera cette résidence pas comme les autres ?
Alors, concrètement, qu’est-ce qu’on va trouver là-bas ? Pas juste des chambres, non. Des vrais appartements pensés pour les familles ou les groupes.
- La plupart en duplex, avec cuisine équipée et terrasse privative
- Capacité de 4 à 10 personnes par logement
- Surface variant de 50 à 100 m²
- Trois appartements entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite
En plus des logements, il y aura tout ce qu’il faut pour passer un séjour agréable sans avoir à sortir à chaque fois :
- Une piscine intérieure
- Un espace détente et bien-être
- Un coin jeux pour les enfants
- Trois salles de réunion (de 60 à 200 m²)
- Des espaces extérieurs pour événements
Et côté restauration ? Pas de restaurant classique, mais des plateaux-repas élaborés avec des produits locaux. L’idée, c’est de faire découvrir la gastronomie de l’Aube sans imposer un service trop rigide.
Un espace d’information touristique sera aussi aménagé pour conseiller les visiteurs sur les balades, les sites à voir, les activités nautiques ou forestières. Parce que le lac d’Orient, c’est un terrain de jeu incroyable pour les amoureux de nature.
Un positionnement « abordable » dans un secteur souvent cher
L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est cette volonté affichée de rester accessible. Dans une région où le tourisme vert attire de plus en plus, mais où les hébergements peuvent vite devenir hors de prix, proposer des tarifs variables selon les saisons et vraiment raisonnables, c’est un vrai plus.
Je pense que beaucoup de familles françaises cherchent justement ce genre d’offre : pas du luxe bling-bling, mais du confort, de l’espace, de la nature, et un prix qui ne fait pas grimacer en fin de séjour.
Et puis, il y aura des emplois créés : sept personnes, dont certaines logées sur place, pour assurer l’accueil, l’entretien, les services. C’est aussi un projet qui fait vivre le territoire.
Pourquoi ce projet arrive au bon moment dans l’Aube
Le lac d’Orient fait partie du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient, un ensemble de lacs et de forêts qui attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs. Entre baignade, voile, randonnée, observation des oiseaux (la zone est réputée pour ça), il y a de quoi faire.
Mais l’offre d’hébergement familial et spacieux manquait peut-être un peu. Les campings, c’est super, les hôtels aussi, mais une résidence comme celle-ci, avec des appartements indépendants et des services hôteliers, ça comble un vide.
En plus, avec la prise de conscience écologique, les touristes cherchent des séjours plus responsables. Ici, on réhabilite un bâtiment existant plutôt que de construire du neuf : c’est déjà un geste fort pour limiter l’étalement urbain.
Les habitants du village semblent ravis. Ils ont envoyé plein de messages d’encouragement à l’équipe du projet. Normal : voir enfin disparaître cette friche qui défigurait l’entrée du village, ça soulage tout le monde.
Et après ? Les défis d’un tel chantier
Évidemment, tout n’est pas encore gagné. Un investissement de plus de 4 millions d’euros, des travaux sur douze mois, il y a toujours des imprévus possibles. Mais les plans sont prêts, les financements bouclés, l’équipe motivée.
Ce qui est sûr, c’est que dans un an et demi, le paysage au bord du lac aura changé. Une ancienne ferme deviendra un lieu de vie, de vacances, de rencontres. Un nichoir, en quelque sorte, pour les familles qui veulent se poser un moment au calme.
Personnellement, j’ai hâte de voir le résultat. Ce genre d’initiative montre qu’on peut allier préservation du patrimoine bâti, développement touristique et accessibilité. Et dans une période où beaucoup cherchent à s’évader sans se ruiner, des projets comme celui-ci font du bien.
Si vous passez dans l’Aube en 2027, pensez à faire un détour par Géraudot. Vous risquez de trouver un endroit où il fait bon poser ses valises, avec le lac qui scintille juste à côté. Et qui sait, peut-être que cette renaissance inspirera d’autres territoires à redonner vie à leurs bâtiments endormis.
En attendant, ce projet nous rappelle une chose simple : parfois, il suffit d’une personne avec une vision claire et beaucoup de détermination pour transformer une ruine en rêve éveillé. Le Nichoir du Lac, c’est un peu ça : l’histoire d’une seconde chance pour un lieu oublié.
