Il y a des nouvelles qu’on préférerait ne jamais lire. Vendredi soir, peu après 22 h 30, quatre jeunes vies se sont éteintes en quelques minutes sur une route de l’Ain que beaucoup empruntent sans même y penser. Une simple sortie de route, des tonneaux, un incendie… et plus rien. Quatre jeunes, deux couples, fauchés au moment où ils avaient sûrement la tête pleine de projets.
Quand j’ai vu passer l’information ce samedi matin, j’avoue que ça m’a serré le cœur. On parle souvent de « jeunes » dans les accidents, mais là, on touche le fond : un mineur de 16 ans parmi les victimes. À cet âge-là, on devrait parler de soirées entre amis, de premiers amours, pas d’un départ pour Paris qui ne verra jamais la capitale.
Un drame qui laisse tout le monde sans voix
Le lieu exact ? La départementale 984B, sur la commune de Collonges, à deux pas de la frontière suisse. Un secteur que connaissent bien les frontaliers et tous ceux qui circulent entre Genève et le Pays de Gex. Un rond-point, une sortie de voie rapide, et puis plusíva plus le contrôle.
Ce que l’on sait à l’heure actuelle, c’est que la voiture a quitté la chaussée à vive allure, a effectué plusieurs tonneaux, traversé un petit ruisseau avant de s’immobiliser sur le toit dans un bosquet. Le choc a été si violent que le véhicule s’est immédiatement embrasé. Les pompiers, pourtant rapides, n’ont rien pu faire.
Qui étaient ces quatre jeunes ?
Ils avaient 16, 18, 18 et 18 ans. Deux garçons, deux filles. Tous de nationalité portugaise mais installés en Suisse, plus précisément dans le canton de Fribourg, entre les districts de la Gruyère et de la Sarine. Deux couples qui avaient décidé de prendre la route direction Paris, probablement pour un week-end prolongé ou des vacances. On imagine l’excitation du départ, la playlist qui tourne, les blagues dans l’habitacle… Et puis plus rien.
Dans ces moments-là, on se dit que la vie tient parfois à un virage mal négocié, à une seconde d’inattention. Rien ne laisse penser, selon les premiers éléments, à une consommation d’alcool ou de stupéfiants. Juste la route, la nuit, peut-être la fatigue, peut-être une vitesse un peu trop élevée en sortie de rond-point. Des hypothèses que l’enquête devra confirmer ou infirmer.
« À la suite du choc, le véhicule a pris feu. Malgré l’intervention rapide des secours, tous les occupants ont été déclarés décédés. »
Communiqué officiel des autorités de l’Ain
Une enquête pour comprendre l’incompréhensible
Une autopsie a été ordonnée, comme c’est l’usage dans ce genre de drame. Les gendarmes de la brigade de Thoiry sont chargés des investigations. On va analyser la boîte noire s’il y en a une, les traces de pneumatiques, la vitesse, l’état de la chaussée ce soir-là. Était-il pluvieux ? Y avait-il du verglas ? Le rond-point est-il connu pour être piégeux ? Toutes ces questions que les familles se posent déjà, et qu’elles se poseront probablement toute leur vie.
Ce que je trouve particulièrement dur, c’est que ces jeunes vivaient en Suisse mais étaient d’origine portugaise. Deux pays, deux communautés touchées à vif. Des familles qui vont devoir organiser des obsèques loin de chez eux, dans la douleur la plus totale.
La sécurité routière, encore et toujours
À chaque drame de ce type, les autorités rappellent l’importance de la prudence. Et on a un peu tendance à lever les yeux au ciel : « oui, on sait ». Mais quand on voit quatre jeunes partir comme ça, on se dit que non, on ne sait pas assez. Que peut-être qu’un rappel de plus n’est jamais de trop.
- La vitesse adaptée, surtout la nuit et en sortie de rond-point
- La fatigue : ces jeunes venaient sûrement de Suisse, plusieurs heures de route déjà
- Les ceintures bouclées à l’arrière (on ne sait pas encore si cela aurait changé quelque chose ici)
- Et surtout, cette prise de conscience que ça n’arrive pas qu’aux autres
J’ai moi-même roulé des centaines de fois sur ces routes du Pays de Gex et de l’Ain. Elles paraissent anodines. Et pourtant, certains virages, certains ronds-points, de nuit, avec une route mouillée… ça peut devenir un piège en une fraction de seconde.
Une pensée pour les proches et les secours
Les pompiers et les gendarmes qui sont intervenus cette nuit-là vont aussi porter ce drame longtemps. Arriver sur place, tenter l’impossible, et repartir en sachant qu’on n’a rien pu faire… C’est le genre de sortie qui marque une carrière.
La préfète de l’Ain a immédiatement adressé ses condoléances aux familles. Des mots qui, évidemment, ne ramèneront personne, mais qui montrent que la collectivité toute entière est touchée.
Et malheureusement, ce n’était pas le seul drame de la nuit
Quelques heures plus tard, à Lagnieu, toujours dans l’Ain, un autre accident mortel. Un homme de 48 ans victime d’un choc frontal vers 4 heures du matin. Désincarcéré en arrêt cardiaque, il n’a pas survécu. La conductrice du véhicule adverse, une femme de 35 ans, a été transportée en urgence relative.
Deux accidents mortels en quelques heures dans le même département. Une coïncidence terrible qui rappelle que décembre, avec ses départs en week-end et ses routes parfois glissantes, reste une période à risque.
Que retenir de tout ça ?
Si cet article peut avoir une utilité, au-delà d’informer, c’est peut-être de rappeler à chacun – moi le premier – qu’une route n’est jamais anodine. Que partir en voyage avec des amis, c’est génial, mais que la prudence doit toujours être de la partie.
Ces quatre jeunes ne verront jamais Paris. Leurs familles, leurs amis, leurs voisins dans le canton de Fribourg, tout le monde est en deuil. On n’a pas d’autre mot.
Prenez soin de vous sur la route. Vraiment.
Nota bene : les éléments de cet article sont basés sur les informations disponibles au 6 décembre 2025. L’enquête est en cours et de nouveaux détails pourraient émerger dans les prochains jours.
