Vous souvenez-vous de l’ambiance électrique qui régnait à la sortie de It Ends with Us l’été dernier ? Ce film, adapté du roman à succès de Colleen Hoover, devait être un simple drame romantique sur la violence conjugale. Et puis, boum. Quelques mois après, on apprenait que les deux têtes d’affiche, Blake Lively et Justin Baldoni, étaient en guerre totale. Ce qui se passait derrière la caméra semblait bien pire que la fiction. Un an plus tard, on attend toujours le grand dénouement judiciaire… qui vient, une nouvelle fois, de prendre du retard.
Franchement, quand j’ai vu la nouvelle tomber, j’ai presque soupiré de soulagement. Oui, vous avez bien lu : soulagement. Parce que cette histoire est tellement dense, tellement lourde de conséquences pour tout Hollywood, qu’un peu de temps supplémentaire ne fait pas de mal pour y voir plus clair.
Un report qui n’a (presque) rien de surprenant
Le procès civil devait initialement s’ouvrir le 9 mars 2026. Finalement, il débutera le 18 mai 2026. Deux petits mois de décalage, direz-vous. Sauf que dans ce genre d’affaire ultra-médiatisée, chaque semaine compte.
La raison officielle ? Le tribunal fédéral de Manhattan est débordé par deux gros dossiers criminels prévus à la même période. Un juge a simplement rappelé la règle de base : les affaires pénales passent toujours avant les affaires civiles, aussi prestigieuses soient-elles. Point final.
Mais entre nous, ce report arrange peut-être tout le monde. Les avocats vont pouvoir peaufiner leurs dossiers, les parties affiner leurs stratégies médiatiques, et nous, pauvres spectateurs, on aura le temps de digérer les milliers de pages déjà rendues publiques.
Retour sur la genèse d’un conflit hors norme
Tout a commencé fin 2024. Blake Lively dépose une plainte auprès de la commission des droits civiques de Californie. Les accusations sont graves : harcèlement sexuel, comportement inapproprié répété, création d’un environnement de travail hostile sur le tournage de It Ends with Us.
Parmi les faits reprochés, on retrouve pêle-mêle :
- Des baisers improvisés bien plus longs et intrusifs que ce qui était prévu au scénario
- Des commentaires déplacés sur son corps post-grossesse
- L’intrusion d’un producteur dans sa loge alors qu’elle était seins nus en train d’allaiter
- Des tentatives répétées de contourner sa coordinatrice d’intimité
Pour Blake Lively, ce n’était pas juste « l’ambiance un peu lourde » d’un plateau. C’était, selon ses termes, une campagne coordonnée pour la faire craquer psychologiquement.
« J’ai eu l’impression qu’on voulait me punir d’avoir osé poser des limites claires. »
– Extrait des documents de plainte
La contre-attaque fulgurante de Justin Baldoni
Mais Justin Baldoni n’est pas du genre à se laisser faire. Rapidement, son équipe retourne l’accusation : c’est lui la victime. Victime d’une campagne de dénigrement orchestrée, selon lui, par Blake Lively, son mari Ryan Reynolds et leur puissante attachée de presse.
En janvier 2025, il contre-attaque avec deux plaintes distinctes :
- 250 millions de dollars réclamés pour diffamation et atteinte à la vie privée
- Accusations d’extorsion et de tentative d’intimidation
- Mise en cause directe du couple star et de leur entourage
Son argument principal ? Blake Lively aurait menacé de saborder la promotion du film si ses exigences créatives (et financières) n’étaient pas satisfaites. Un chantage déguisé, en somme.
Depuis, c’est la guerre des communiqués, des fuites savamment orchestrées et des interviews millimétrées. Chacun campe sur ses positions et personne ne veut lâcher un pouce de terrain.
Pourquoi cette affaire dépasse largement le cas personnel
Ce qui rend cette histoire fascinante – et un peu effrayante – c’est qu’elle touche à tous les points chauds du Hollywood post #MeToo.
On y retrouve :
- Le pouvoir des coordinatrices d’intimité (encore trop souvent ignoré)
- La difficulté de faire respecter des clauses de consentement sur les scènes intimes
- Le poids écrasant des équipes de communication dans la gestion de crise
- La porosité entre vie privée et stratégie marketing des stars
- Et surtout, la question : qui croire quand deux versions aussi opposées s’affrontent ?
Car soyons honnêtes : on a tous en tête des affaires précédentes où la vérité était… nuancée. Parfois les deux parties ont raison. Parfois personne n’en sort vraiment gagnant.
Ce que ce report change (ou pas) concrètement
Sur le plan juridique, pas grand-chose. Les échanges de pièces continuent, les dépositions sous serment aussi. Le dossier fait déjà plusieurs milliers de pages. Les deux camps ont déjà dépensé des fortunes en honoraires.
Mais sur le plan symbolique ? C’est énorme.
Chaque mois supplémentaire donne du temps aux avocats pour négocier un éventuel accord à l’amiable – chose que personne n’exclut totalement, même si les déclarations publiques vont dans l’autre sens.
Chaque mois supplémentaire use aussi l’attention du public. Et c’est peut-être là l’enjeu principal : qui va craquer le premier et accepter un arrangement financier confidentiel ?
Les scénarios possibles en mai 2026
Difficile de prédire l’issue, mais voici les grandes hypothèses qui circulent dans les couloirs d’Hollywood :
- Le procès a bien lieu – Spectacle garanti, avec témoignages explosifs et diffusion en direct partielle. Risque énorme pour les deux réputations.
- Transaction confidentielle juste avant – Le scénario le plus probable selon plusieurs avocats spécialisés. Des millions échangés, un communiqué laconique, rideau.
- Retrait des plaintes croisées – Improbable mais pas impossible si la pression devient trop forte (boycott, perte de contrats, etc.)
Ce qui est sûr, c’est que quel que soit le dénouement, cette affaire laissera des traces. Sur les contrats de tournage futurs. Sur la façon dont on parle de consentement. Sur le pouvoir réel des stars face aux réalisateurs-producteurs.
Et nous, que devons-nous en retenir ?
Personnellement, ce qui me frappe le plus dans cette histoire, c’est à quel point elle ressemble à un miroir grossissant de notre époque.
On veut croire que #MeToo a tout changé. Et c’est vrai… en partie. Mais quand deux versions aussi radicalement opposées s’affrontent, on se retrouve face à la même question qu’avant : comment établir la vérité dans un monde où chacun a intérêt à contrôler le récit ?
Le report à mai 2026 nous donne un peu de temps pour y réfléchir. Pour relire les documents. Pour écouter les deux côtés sans se précipiter vers un camp ou l’autre.
Parce qu’au fond, ce n’est pas juste l’histoire de deux stars qui se déchirent. C’est l’histoire de ce qu’on accepte encore – ou plus – sur un plateau de cinéma en 2025.
Et ça, ça nous concerne tous.
Alors oui, deux mois de plus, ce n’est pas grand-chose. Mais dans cette affaire, chaque jour compte. Rendez-vous en mai 2026… ou peut-être avant, si un accord surprise tombe entre-temps. En attendant, l’industrie retient son souffle.
