Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passe vraiment sur nos routes la nuit, quand les fêtes battent leur plein et que certains décident quand même de prendre le volant ? Moi, oui. Et quand j’ai vu les chiffres de cette opération sur la N20, franchement, j’ai eu un petit pincement au cœur.
Entre 2 h et 6 h du matin, plus de 80 gendarmes ont bloqué la nationale, direction province. Objectif : contrôler absolument tous les véhicules qui passaient. Résultat ? 1 200 voitures arrêtées, 1 200 souffles dans l’éthylotest. Et là, la réalité nous rattrape violemment.
Une nuit qui révèle l’ampleur du problème
Imaginez la scène. Il fait nuit noire, il pleut probablement un peu – c’est décembre après tout. Les gyrophares balaient la chaussée, les gendarmes en file indienne. Et voiture après voiture, les histoires se répètent : un verre de trop, parfois beaucoup plus.
Sur ces 1 200 conducteurs, 41 se sont révélés positifs à l’alcool. Quarante-et-un. Ça fait plus de 3 % du total. Dit comme ça, ça peut sembler peu. Mais quand on sait qu’une alcoolémie positive, c’est déjà un danger mortel potentiel, on réalise l’ampleur.
Et ce n’est pas tout. Sept autres roulaient sous l’emprise de stupéfiants. Douze n’avaient tout simplement pas de permis valide. Trois circulaient sans assurance. Un a même refusé d’obtempérer – on imagine la course-poursuite qui a suivi.
Quand on voit ces chiffres, on se dit que la route reste un endroit où certains jouent leur vie et celle des autres sans même s’en rendre compte.
28 permis retirés immédiatement : la sanction qui fait mal
Le chiffre qui marque le plus les esprits, c’est celui-là : 28 retraits de permis sur place. Pas de suspension temporaire, pas de deuxième chance. Permis confisqué, voiture à la fourrière pour la plupart, et la dure réalité qui tombe : rentrer en taxi ou appeler quelqu’un à 5 h du matin.
J’ai déjà vu des amis vivre ça. Le choc, la honte, les larmes parfois. Parce que derrière le “j’ai juste bu deux verres”, il y a souvent une famille qui attend à la maison, des enfants qui dorment, une vie qui bascule pour une décision prise sur le moment.
Et pourtant, chaque année, on répète la même chose : “ça n’arrive qu’aux autres”.
Pourquoi la N20, précisément ?
Cette nationale n’a pas été choisie au hasard. C’est un axe majeur qui draine tout le sud de la région parisienne vers les destinations festives ou les retours de soirée. Après Paris, Orléans n’est qu’à une grosse heure. Beaucoup pensent que “sur la nationale, y’a personne qui contrôle”.
Erreur. Les gendarmes le savent très bien et ils adaptent leurs stratégies. D’autres points de contrôle étaient même positionnés sur les sorties pour intercepter ceux qui tentaient de fuir l’axe principal. Résultat : impossible d’y échapper cette nuit-là.
- Contrôle principal sur la N20
- Barrages secondaires sur les bretelles
- Équipes cynophiles pour les stupéfiants
- Douaniers en renfort
- Opération coordonnée sur plusieurs heures
Une vraie toile d’araignée. Et ça marche.
Les taxis et VTC dans le viseur aussi
Petit détail qui a son importance : cinq chauffeurs de taxis et VTC ont été verbalisés. Soit parce qu’ils dépassaient leur zone autorisée, soit parce qu’ils roulaient sans licence valide. Pourtant, ce sont souvent eux qu’on appelle quand on a trop bu.
Ironie du sort : ceux censés être la solution faisaient parfois partie du problème.
Ça pose une vraie question de fond : peut-on encore faire confiance à 100 % à ces services la nuit ? Clairement, les contrôles montrent qu’il y a encore du ménage à faire de ce côté-là aussi.
Des opérations qui deviennent la norme
Ce qui est intéressant, c’est que ce genre de gros coup de filet n’est plus exceptionnel. Les forces de l’ordre rappellent que les contrôles sur les axes sensibles sont quotidiens. Mais une opération de cette ampleur, avec plus de 80 militaires mobilisés, ça reste rare.
La précédente du même calibre remontait à un an presque jour pour jour. Preuve que décembre, avec les fêtes de fin d’année qui approchent, reste une période à très haut risque.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes :
| Infraction | Nombre |
| Alcoolémie positive | 41 |
| Conduite sous stupéfiants | 7 |
| Retrait de permis | 28 |
| Défaut de permis | 12 |
| Sans assurance | 3 |
| Véhicules en fourrière | 27 |
Des chiffres bruts, froids, qui cachent des drames évités de justesse.
Et nous, dans tout ça ?
Je ne vais pas vous faire la morale – on la connaît tous. Mais sincèrement, quand on voit qu’en une seule nuit, sur un seul axe, on frôle la cinquantaine de conducteurs dangereux retirés de la circulation, ça donne à réfléchir.
On a tous un cousin, un collègue, un pote qui “tient bien l’alcool”. On a tous déjà entendu “je suis mieux quand j’ai bu un peu”. Et pourtant, les statistiques sont implacables : l’alcool est responsable d’un tiers des morts sur la route en France.
Un tiers.
Alors oui, les contrôles renforcés, c’est bien. Les retraits immédiats, c’est nécessaire. Mais le vrai changement, il viendra quand on arrêtera de se trouver des excuses.
Prendre le volant après avoir bu, ce n’est pas une erreur de jugement. C’est une décision qui peut tuer.
Cette nuit sur la N20 a peut-être sauvé des vies. Des vies qui ne sauront jamais qu’elles ont frôlé le pire. Et ça, finalement, c’est la plus belle victoire de ces gendarmes qui ont passé leur nuit sous la pluie à essayer de nous protéger… de nous-mêmes.
Alors la prochaine fois qu’on vous proposera les clés après le dîner, ou que vous penserez “juste un verre”, souvenez-vous de ces 41 éthylotests positifs. Souvenez-vous que quelque part, cette nuit-là, 41 personnes ont compris trop tard.
La route n’attend pas. Elle, elle ne pardonne pas.
