Imaginez un instant : un joueur, un ballon, deux équipes, deux continents, et un rêve fou. Andre Roberson, ailier de l’Asvel, ne se contente pas de viser un titre en Betclic Élite. Non, il voit plus grand. Il veut un doublé : un trophée avec l’Asvel à Lyon et un autre avec Oklahoma City, son équipe de cœur en NBA. Ce n’est pas juste une ambition, c’est une quête personnelle, un défi qui mêle passion, résilience et une touche de nostalgie. Comment un joueur, passé par les hauts et les bas d’une carrière marquée par les blessures, peut-il encore rêver si grand ? Plongeons dans son histoire.
Un Parcours entre Deux Mondes
Andre Roberson n’est pas un inconnu dans le monde du basket. À 33 ans, cet ailier de 2 mètres a déjà laissé une empreinte dans deux univers : la NBA, où il a brillé avec Oklahoma City de 2013 à 2020, et maintenant l’Euroligue et la Betclic Élite avec l’Asvel. Mais ce qui rend son histoire captivante, c’est ce pont qu’il construit entre ces deux mondes. D’un côté, les arènes survoltées de la NBA, de l’autre, l’intensité tactique du basket européen. Et au milieu ? Un homme qui refuse de choisir.
Son arrivée à l’Asvel, après une pige réussie à Cholet l’automne dernier, n’est pas un hasard. Roberson apporte une énergie unique, une combativité qui a transformé l’équipe lyonnaise. Avec 11,4 points, 9,2 rebonds et un impressionnant 45,5 % à 3 points en play-offs, il est devenu un pilier. Mais au-delà des chiffres, c’est son histoire, marquée par des épreuves et une résilience hors norme, qui fascine.
Des Racines Texanes à l’Élite Française
Né à Las Cruces, au Nouveau-Mexique, et grandi à San Antonio, Roberson a baigné dans le sport dès son plus jeune âge. Avec un père basketteur et une mère volleyeuse de haut niveau, sans parler de ses sept frères et sœurs tous passés par des programmes universitaires de Division 1, il était presque prédestiné à briller. Mais ce qui frappe, c’est son humilité. « J’avais quatre ou cinq ans, et je jouais dans la ligue de l’église. On se gavait d’oranges à la mi-temps », raconte-t-il avec un sourire. Ce genre de souvenirs, simples mais vivants, donne une humanité rare à un joueur de son calibre.
« J’ai façonné mon jeu en regardant Kevin Durant à Texas University. »
– Andre Roberson, ailier de l’Asvel
San Antonio, c’est aussi là qu’il a découvert Tony Parker, une icône qu’il admire et dont il préside aujourd’hui l’Asvel. Un clin d’œil du destin ? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est que Roberson a grandi en s’inspirant des meilleurs, que ce soit Parker ou Kevin Durant, son futur coéquipier à Oklahoma. Ces modèles ont forgé un joueur polyvalent, connu pour sa défense de fer et sa capacité à s’adapter.
Oklahoma City : Une Ville, Une Famille
Quand Roberson parle d’Oklahoma City, son visage s’illumine. Pour lui, ce n’est pas juste une équipe, c’est une communauté. « C’est une petite ville, mais avec une énergie folle. Les fans, les cols-bleus, ils viennent te soutenir avec tout ce qu’ils ont. Tu veux leur rendre ça au centuple. » Cette connexion profonde avec le Thunder n’est pas anodine. La ville, marquée par l’attentat de 1995, trouve dans son équipe de basket un symbole d’unité et de résilience.
Roberson a rejoint le Thunder en 2013, drafté en 26e position, juste avant un certain Rudy Gobert. À l’époque, l’équipe était encore marquée par la finale perdue de 2012 face au Miami Heat de LeBron James. Pendant sept ans, il a été un rouage essentiel, un défenseur acharné capable de contenir les meilleurs joueurs adverses. Mais son moment le plus marquant reste les play-offs de 2016, où le Thunder a mené 3-1 face aux Golden State Warriors avant de s’effondrer. « On était si proches. Ce titre, je pense qu’il était pour nous », confie-t-il, la voix teintée de regret.
- Défense de plomb : Roberson était connu pour neutraliser les stars adverses.
- Polyvalence : Capable de défendre, shooter à 3 points et prendre des rebonds.
- Esprit d’équipe : Une mentalité de sacrifice qui incarnait le Thunder.
Une Blessure qui Change Tout
En 2018, tout bascule. Une blessure au genou gauche stoppe net sa carrière. S’ensuit une période sombre, marquée par une dépression. « J’ai pensé à arrêter », avoue-t-il. Mais Roberson n’est pas du genre à baisser les bras. Reprendre en France, d’abord à Cholet, puis à l’Asvel, n’était pas un retour en arrière, mais une renaissance. « Rejouer à haut niveau, c’était déjà une victoire. »
Ce qui impressionne, c’est sa capacité à transformer l’adversité en carburant. À l’Asvel, il ne se contente pas de jouer : il domine. Ses stats en play-offs parlent d’elles-mêmes, mais c’est surtout son impact sur le terrain qui marque. L’équipe lyonnaise, avec 13 victoires en Euroligue cette saison (un record égalé), doit beaucoup à son énergie et à sa vision du jeu.
| Statistique | Valeur | Contexte |
| Points | 11,4 | Moyenne en play-offs |
| Rebonds | 9,2 | Moyenne en play-offs |
| Tirs à 3 points | 45,5 % | Efficacité en play-offs |
Un Rêve à Deux Têtes
Alors que l’Asvel affronte Monaco en demi-finale de la Betclic Élite (1-1 avant le match 3), Roberson garde un œil sur la finale NBA. Oklahoma City, porté par la star Shai Gilgeous-Alexander et le coach visionnaire Mark Daigneault, est en lice pour un titre. « Leur jeu, c’est du partage, de la défense, du sacrifice. Ça me parle », explique Roberson. Pour lui, ce n’est pas juste une coïncidence : c’est un signe. Lyon et Oklahoma, deux villes, deux équipes, un même objectif.
« Je rêve toujours de la NBA et d’y gagner un titre. »
– Andre Roberson, ailier de l’Asvel
Ce rêve, il le porte avec une détermination qui force le respect. En fin de contrat, Roberson négocie avec plusieurs clubs européens, mais il n’exclut pas un retour en NBA. « Je suis convaincu que je peux encore contribuer là-bas », affirme-t-il. Son style de jeu, fait de défense agressive et d’altruisme, pourrait parfaitement s’intégrer dans l’écosystème du Thunder, construit autour d’une vision moderne du basket.
Lyon et Oklahoma : Une Connexion Improbable
Il y a quelque chose de presque poétique dans cette double ambition. D’un côté, Lyon, avec ses matchs sous tension à l’Astroballe, où le public rugit comme une tempête. De l’autre, Oklahoma City, où les tornades, littérales et métaphoriques, rythment la vie. Roberson y voit un lien. « Les deux équipes visent un titre. C’est le plan. » Et quand on lui parle de cette synchronicité, il rit : « Une tornade à OKC pour accueillir la finale NBA ? C’est normal là-bas. »
Pourtant, ce n’est pas qu’une question de titres. Pour Roberson, il s’agit de rendre à ces communautés ce qu’elles lui ont donné. À Lyon, il veut offrir un trophée aux supporters de l’Asvel. À Oklahoma, il rêve de célébrer avec ses anciens coéquipiers, peut-être même en ramenant le trophée de Betclic Élite pour leur montrer. Cette idée, un peu folle, d’un doublé transatlantique, est ce qui rend son histoire si unique.
Et Après ?
À 33 ans, Roberson est à un tournant. Son contrat avec l’Asvel arrive à son terme, et plusieurs clubs européens le courtisent. Mais la NBA reste dans un coin de sa tête. « Je ne ferme aucune porte », dit-il. Et comment lui en vouloir ? Après avoir surmonté une blessure qui aurait pu briser sa carrière, il a prouvé qu’il pouvait revenir au plus haut niveau. L’Asvel, avec son record en Euroligue et sa place en demi-finale, est une vitrine parfaite.
Ce qui est sûr, c’est que Roberson ne lâchera rien. Que ce soit sur le parquet de Monaco ce dimanche ou dans ses rêves de retour en NBA, il joue avec une intensité qui inspire. Et si, par un coup du destin, l’Asvel et le Thunder soulèvent tous deux un trophée cette saison ? Ce serait une histoire digne d’un film. D’ailleurs, je ne serais pas surpris que quelqu’un, quelque part, commence à écrire le scénario.
- Objectif immédiat : Mener l’Asvel à la finale de Betclic Élite.
- Rêve ultime : Voir Oklahoma City champion NBA.
- Plan à long terme : Continuer à jouer à haut niveau, en Europe ou en NBA.
En attendant, Roberson reste concentré. Le match 3 contre Monaco, c’est son prochain défi. Et quelque part, à 8 200 km de là, il sait que les fans du Thunder vibrent avec la même énergie. Deux villes, deux équipes, un seul rêve. Le doublé est-il possible ? À lui de nous le prouver.
