Imaginez l’ambiance. 53 000 personnes qui hurlent dans un stade mythique, un clasico du football espagnol annoncé comme bouillant… et pendant 83 minutes, quasiment rien. Un match fermé, des occasions vendangées, des joueurs qui semblent jouer avec le frein à main. Et puis, paf. Une éclaircie basque. Alex Berenguer sort de sa boîte et plante une praline qui fait exploser San Mamés. 1-0, rideau. L’Athletic Bilbao vient de battre l’Atlético Madrid au bout du suspense et, surtout, de se remettre la tête à l’endroit quatre jours avant de recevoir le Paris Saint-Germain. Parfois, le foot, c’est aussi simple que ça : un but tardif qui change tout.
Un succès qui tombe à pic pour les Lions
Franchement, après la claque reçue face au Real Madrid il y a quinze jours (0-3 avec un Mbappé en mode recital), on pouvait légitimement se demander où en était cet Athletic version 2025-2026. La réponse est venue samedi soir : les hommes d’Ernesto Valverde sont toujours là, toujours aussi durs à manœuvrer à domicile, et capables de faire basculer un match quand plus personne n’y croit.
Ce n’était pourtant pas gagné. L’Atlético de Simeone, même sans être flamboyant, reste une machine à ne pas perdre (ils n’avaient pris qu’une seule défaite en championnat avant ce déplacement). Résultat : un bloc bas, un milieu hyper dense, et quasiment zéro espace pour les attaquants basques. On a vu Guruzeta, Nico Williams ou Sancet se casser les dents pendant 80 minutes sur ce mur rojiblanco. Quatorze tirs, seulement trois cadrés avant le but… les stats parlent d’elles-mêmes.
Berenguer, le héros qu’on n’attendait pas forcément
Et puis arrive la 84e minute. Nico Williams, enfin lancé dans le bon tempo, fixe sur le côté gauche et adresse un centre-tir un peu bizarre. Berenguer, qui traînait aux vingt mètres, contrôle orienté et enchaîne une frappe du gauche en une touche. Le ballon fuse, Oblak est battu sur sa droite. Lucarne. Le stade devient fou. Moi, devant mon écran, j’ai sauté du canapé comme si j’étais au premier rang du tribune basse.
« C’était un match très fermé, très tactique. On a su rester patients et être efficaces au bon moment. Ce genre de victoire fait un bien fou avant un gros rendez-vous européen. »
Ernesto Valverde, en conférence de presse d’après-match
Berenguer, c’est typiquement le joueur qu’on adore à Bilbao : formé au club, revenu après des passages ailleurs, toujours décisif dans les gros matchs sans faire de bruit. Cette saison, il tourne à un but toutes les 180 minutes environ en Liga. Pas énorme sur le papier, mais quand il marque, c’est souvent pour faire gagner son équipe. Un vrai talisman.
San Mamés, cette forteresse qu’on redoute
Parlons-en, de San Mamés. Ceux qui n’y sont jamais allés ne peuvent pas comprendre. L’acoustique est dingue, les tribunes tombent sur la pelouse, l’ambiance est continue. Même quand le match est moyen, le public pousse sans discontinuer. L’Atlético, pourtant habitué aux ambiances hostiles, a semblé étouffé dès les premières minutes. Et quand le but arrive… c’est une cathédrale qui explose.
Petit rappel pour les Parisiens qui feront le déplacement mardi : depuis le nouveau San Mamés (2013), l’Athletic n’a perdu que 19 matchs de championnat à domicile en plus de 12 ans. 19 ! C’est moins que deux par saison. Ajoutez à ça que le PSG reste sur des déplacements compliqués en Espagne ces dernières années (remember Barcelone, Real, même la Real Sociedad)… Autant dire que Luis Enrique a du pain sur la planche.
Un calendrier qui sourit enfin aux Basques
Regardez le timing. Après la gifle contre le Real, l’Athletic enchaîne :
- Victoire à l’arraché contre l’Atlético (1-0)
- Réception du PSG en Ligue des Champions
- Déplacement à Valencia (équipe en crise)
- Réception de Las Palmas (promu)
Si les Basques prennent 10 ou 12 points sur ces quatre matchs, ils peuvent se retrouver 4es ou 5es à Noël. Et surtout, ils arriveront en 2026 avec une dynamique complètement différente. Valverde le sait : ce succès face à l’Atlético peut être le déclic d’une deuxième partie de saison canon.
Et le PSG dans tout ça ?
Pendant que Bilbao souffrait pour arracher ses trois points, le PSG, lui, déroulait tranquillement 5-0 contre Rennes au Parc. Mbappé a encore marqué ? Non, mais il a délivré deux passes décisives et provoqué un penalty. Le genre de soirée où tout sourit. Résultat : les Parisiens arrivent en Espagne avec 7 victoires sur leurs 8 derniers matchs toutes compétitions confondues, une confiance au zénith et un effectif presque au complet.
Mais attention. On a vu tellement de fois des équipes ultra-dominateurs en championnat se faire surprendre en Ligue des Champions sur un match fermé, physique, avec un public qui pousse pendant 90 minutes. L’Athletic n’a rien à perdre : ils sont déjà qualifiés pour les 8es (via le format league phase), ils jouent à domicile, et ils sortent d’un exploit de prestige. Le cocktail parfait pour poser des problèmes au PSG.
Les clés du match de mardi soir
Si on doit sortir trois points d’attention pour le PSG :
- Les frères Williams : Iñaki et surtout Nico sont en train de monter en puissance. Nico a été impliqué sur le but et a enfin montré son vrai visage après un début de saison en dents de scie.
- Le milieu basque : Avec Prados, Galarreta et Sancet, c’est costaud, agressif et technique. Vitinha et Ruiz vont devoir être au niveau physiquement.
- Les coups de pied arrêtés : L’Athletic est l’une des meilleures équipes d’Espagne sur corners et coups francs. Paredes et Vivian sont des dangers permanents dans la surface.
À l’inverse, si l’Athletic veut rêver, il faudra que Guruzeta soit plus réaliste (il a vendangé deux énormes occasions samedi) et que la défense reste aussi solide qu’elle l’a été face à Griezmann et compagnie.
Mon pronostic ? Un match ultra fermé… mais pas forcément 0-0
J’ai un feeling. Ce sera rugueux, intense, avec peu d’espaces, mais il y aura des buts. Je vois bien un 2-1 pour l’une des deux équipes, avec un scénario complètement fou dans le money time. San Mamés sous tension, une équipe qui pousse à mort, et un but dans les arrêts de jeu… Ça sent le scénario dont on parlera pendant des années.
En attendant, bravo à l’Athletic Bilbao. Ils ont montré qu’ils savaient souffrir ensemble, rester solidaires et saisir la moindre opportunité. C’est exactement l’état d’esprit qu’il faudra mardi soir. Le PSG est prévenu : le Pays basque ne lâche rien, surtout pas à domicile.
Et vous, vous en pensez quoi ? Bilbao peut-il créer la surprise face au PSG ? Dites-le moi en commentaire, on en reparle après le match !
