Imaginez-vous arriver dans un stade où les murs semblent vibrer avant même le coup d’envoi. Où 53 000 supporters chantent à l’unisson depuis des heures et où le sol tremble littéralement sous vos pieds. C’est exactement ce qui attend le PSG ce mercredi soir à San Mamés. Et quand c’est Fabian Ruiz, l’enfant du pays (presque), qui vous le dit, on a tendance à l’écouter religieusement.
San Mamés, plus qu’un stade, un véritable monstre vivant
Il y a des enceintes qui impressionnent par leur architecture, d’autres par leur histoire. San Mamés, lui, impressionne par son âme. Reconstruit en 2013 juste à côté de l’ancien, il a gardé cette ferveur basque intacte, voire décuplée. J’ai eu la chance d’y aller plusieurs fois et, franchement, dès que vous passez les portes, vous sentez que quelque chose de spécial va se produire.
Ce n’est pas pour rien que les joueurs de l’Athletic parlent de « cathédrale ». Les tribunes sont raides, proches de la pelouse, et le bruit ne s’échappe jamais. Quand les supporters entonnent l’hymne du club ou simplement hurlent « Aupa Athletic », c’est une vague qui vous tombe dessus. Même les plus grands clubs européens ont déjà vacillé ici.
« L’atmosphère est spectaculaire dans l’un des plus beaux stades d’Espagne. L’ambiance est géniale ici. Ils seront agressifs mais nous avons la possibilité de gagner. »
Fabian Ruiz, en conférence de presse à Bilbao
Fabian Ruiz connaît la maison par cœur
Le milieu parisien n’est pas n’importe qui pour parler de San Mamés. Formé à Séville puis passé par le Betis, il a déjà joué dans ce stade sous le maillot du Real Betis. Il se souvient d’un match nul arraché à la 90e et d’une pression constante pendant 90 minutes. Aujourd’hui, il porte les couleurs du champion d’Europe en titre et côtoie tous les jours trois joueurs de l’Athletic en sélection espagnole : Nico Williams, Inaki Williams et Unai Simón.
Forcément, dans le vestiaire parisien, il a dû répéter dix fois la même chose : « Les gars, là-bas, ce n’est pas comme au Parc. Ça pousse du début à la fin. » Parce que oui, Bilbao n’a plus le choix. Une défaite les mettrait très probablement hors course pour les 8e de finale directs. Ils vont tout donner, et même un peu plus.
Un milieu parisien au sommet de sa forme
Justement, parlons de ce milieu. Fabian Ruiz arrive à Bilbao en pleine confiance. Après des adducteurs capricieux qui l’ont éloigné des terrains plusieurs semaines, il a retrouvé son meilleur niveau. Ses dernières sorties, notamment contre Nice et Lorient, ont rappelé pourquoi le PSG a tant insisté pour le recruter.
Et il n’est pas seul. À ses côtés, Vitinha continue d’impressionner tout le monde. Le Portugais est devenu l’un des leaders techniques et moraux de cette équipe. Calme, toujours bien placé, capable de casser les lignes d’une passe laser : il incarne parfaitement ce que Luis Enrique veut voir.
« Vitinha est très bon sur et en dehors du terrain. Il est pro, calme, il aide ses partenaires. Voilà pourquoi c’est l’un de nos capitaines. »
Fabian Ruiz
Et puis il y a les jeunes. Warren Zaïre-Emery retrouve peu à peu son niveau d’avant-blessure, João Neves commence à prendre ses marques, Senny Mayulu pousse derrière… Franchement, ce secteur milieu est peut-être le plus complet d’Europe en ce moment. La polyvalence des joueurs permet à Luis Enrique de changer de système sans perdre en qualité. C’est une arme énorme.
Bilbao, une équipe qui ne calcule jamais à domicile
L’Athletic version 2025-2026 reste fidèle à sa philosophie : uniquement des joueurs nés ou formés au Pays basque. Et pourtant, ils restent ultra-compétitifs. Ernesto Valverde a réussi à construire une équipe qui presse haut, qui court partout et qui ne lâche jamais rien devant son public.
Les frères Williams sur les ailes, ça court vite, très vite. Gorka Guruzeta ou Djibril Sow au milieu, ça mord. Et derrière, Vivian et Paredes forment une charnière solide. Ajoutez à ça un public qui pousse sans discontinuer et vous obtenez un cocktail explosif.
- Nico Williams : déjà 7 buts et 7 passes décisives toutes compétitions confondues cette saison
- San Mamés invaincu en Liga depuis février 2025
- 12 victoires lors des 15 derniers matchs à domicile (toutes compétitions)
- Le PSG n’a gagné qu’une seule fois à Bilbao en compétition officielle (2011)
Ce que le PSG doit absolument faire (ou éviter)
Pour ne pas se faire manger tout cru, Paris va devoir être parfait dans plusieurs domaines. D’abord, la gestion du tempo. Bilbao va vouloir imposer un rythme infernal dès les premières minutes. Si le PSG parvient à calmer le jeu, à garder le ballon, il peut éteindre petit à petit l’incendie.
Ensuite, l’attention sur les transitions. Les Basques adorent récupérer haut et partir en contre à 200 km/h. Avec les Williams, un ballon perdu au milieu peut se transformer en occasion en trois secondes. Marquinhos et Beraldo vont devoir être impériaux dans l’anticipation.
Enfin, l’efficacité. Parce que oui, Paris aura des occasions. Peut-être moins qu’au Parc, mais elles seront là. Il faudra être clinique. Ousmane Dembélé, en grande forme ces dernières semaines, peut faire très mal sur son côté droit face à Yuri Berchiche.
Et si Paris gagnait ? Les conséquences seraient énormes
Une victoire à San Mamés enverrait un message fort à toute l’Europe. Déjà deuxièmes avant cette journée, les Parisiens pourraient quasiment assurer le top 8 et donc une qualification directe en 8e de finale sans passer par les barrages. Un confort énorme en février-mars quand le calendrier devient infernal.
Et puis il y a l’aspect psychologique. Gagner dans un stade aussi chaud, face à une équipe qui joue sa saison sur ce match, ça soude un groupe. Ça donne confiance pour la suite, que ce soit en championnat ou en coupe d’Europe.
Personnellement, je sens Paris capable de ramener les trois points. Pas facilement, loin de là. Mais cette équipe a montré cette saison qu’elle savait voyager et gagner dans des ambiances hostiles. Liverpool, Munich, Milan… ils sont déjà passés par là.
Alors oui, San Mamés va rugir ce mercredi. Oui, Bilbao va tout donner. Mais le PSG version 2025-2026 n’est plus celui qui tremblait à l’extérieur il y a quelques années. Avec un milieu en feu, des individualités au top et un Fabian Ruiz qui connaît la musique, Paris a toutes les cartes en main pour faire taire la cathédrale basque.
Le match commence à 21h. Et quelque chose me dit qu’on va vivre une soirée mémorable. Allez Paris !
