Vous savez ce moment où vous zappez le vendredi soir, convaincu que tout le monde regarde le même programme que vos réseaux sociaux ? Eh bien vendredi 5 décembre 2025, la France a clairement voté autrement. Pendant que certains pleuraient l’élimination de Lily sur le prime de la Star Academy, plus de quatre millions de personnes suivaient tranquillement deux femmes résoudre des enquêtes criminelles. Et franchement, ça ne m’étonne qu’à moitié.
Une victoire écrasante qui en dit long sur nos soirées
Quand on parle d’audiences télé, on pense souvent que les jeunes dictent la loi. Pourtant, ce soir-là, c’est une valeur sûre du service public qui a tout balayé. La série Astrid et Raphaëlle a franchi allègrement la barre symbolique des 4 millions de téléspectateurs. Pas mal pour une fiction qui ne mise ni sur le suspense artificiel, ni sur les larmes, ni sur les performances live.
Ce qui frappe, c’est l’écart. Près d’un million et demi de différence avec son concurrent direct. On a presque l’impression que les Français ont fait un choix collectif : ce soir, on préfère l’intelligence à l’émotion préfabriquée. Et personnellement, je trouve ça plutôt rassurant.
Les chiffres qui ne mentent pas
Allons dans le détail, parce que c’est là que ça devient intéressant.
- 4,06 millions de téléspectateurs en moyenne jusqu’à 22h pour l’épisode inédit
- 21,2 % de part d’audience sur le public global
- Plus de 2,6 millions fidèles restés pour la rediffusion jusqu’à 22h45
- À titre de comparaison : le prime concurrent culminait à 2,97 millions en première partie
Ces chiffres ne sont pas juste bons. Ils sont historiques pour une série française un vendredi soir face à un mastodonte du divertissement.
Pourquoi Astrid et Raphaëlle gagne le cœur des Français
Il y a quelque chose de profondément réconfortant dans cette série. D’abord, le duo fonctionne à merveille. L’une est commandant de police, pragmatique, un peu brute de décoffrage. L’autre est autiste, archiviste de génie, et voit le monde différemment. Leur complémentarité n’est jamais forcée, jamais caricaturale. On sent une vraie écriture, une vraie réflexion sur la différence.
Et puis il y a cette manière de traiter les enquêtes. Pas de surenchère gore, pas de twists absurdes toutes les cinq minutes. Juste des affaires bien construites, des personnages secondaires crédibles, et une progression qui donne envie de rester jusqu’au bout. Dans un paysage télé où tout va trop vite, c’est presque une forme de résistance.
Ce qui est fascinant, c’est que la série ne cherche pas à plaire à tout prix. Elle assume son public, son rythme, son ton. Et ça marche.
La Star Academy résiste… mais à quel prix ?
Attention, je ne vais pas taper sur le télé-crochet. Il a fait mieux que la semaine précédente, c’est déjà une performance. Le thème comédie musicale, la présence de Florent Pagny, l’élimination toujours bouleversante… tout était réuni pour une soirée forte en émotions.
Mais voilà, on sent une forme de lassitude. La mécanique est connue, les codes sont rodés depuis vingt ans. Et puis il y a cette cible publicitaire très marquée : 33 % sur les fameuses FRDA-50, ces fameuses femmes responsables des achats de moins de cinquante ans. C’est énorme, c’est rentable, mais ça ne fait pas tout.
Le prime a tenu jusqu’à presque minuit, avec une deuxième partie à 2,57 millions. C’est honorable. Mais quand on compare aux 4 millions qui regardaient tranquillement leur série à 21h, on se dit que le combat est inégal.
Le reste du paysage télévisuel : la grande déception
Derrière les deux leaders, c’est presque le désert.
| Chaîne | Programme | Audience | PDA 4+ |
| M6 | Pékin Express | 1,19 million | 7,4 % |
| France 5 | Blow Out (De Palma) | 1,07 million | 6 % |
| France 3 | Lancement Téléthon | Moins que France 5 | – |
Le Téléthon qui se fait battre par un film de 1981, c’est presque un symbole. On a beau avoir de la compassion, la concurrence est rude un vendredi soir de décembre.
Ce que ça nous dit sur les Français en 2025
Plus j’y pense, plus je me dis que cette soirée est révélatrice d’une tendance de fond. Les gens ont envie de stories bien racontées, de personnages auxquels on s’attache sur la durée, de séries qui respectent leur intelligence.
Le télé-crochet reste un événement, bien sûr. Mais il devient presque une parenthèse dans l’année, un rendez-vous qu’on suit par habitude ou pour le spectacle. Alors que la série policière, elle, est devenue un rituel hebdomadaire. Et un rituel, ça pèse plus lourd que l’événementiel.
Il y a aussi cette question de l’âge. On nous rabâche que les plus de 50 ans ne comptent plus à la télé. Pourtant, quand ils sont 4 millions à regarder la même chose, ça fait quand même une force de frappe considérable. Peut-être qu’on sous-estime un peu trop ce public.
Et maintenant ?
La saison 6 d’Astrid et Raphaëlle touche à sa fin. Il reste un ultime épisode. Vu la dynamique, on peut s’attendre à un record pour la finale. Quant à la Star Academy, elle reviendra sans doute le samedi suivant avec Miss France dans le viseur – autre mastodonte d’audience.
Mais une chose est sûre : ce vendredi 5 décembre 2025 restera comme le soir où une série française a rappelé à tout le monde que la qualité, ça paye encore. Et ça, franchement, ça fait du bien.
Et vous, vous étiez plutôt enquête criminelle ou comédie musicale ce soir-là ? Dites-le moi en commentaire, je suis curieux de savoir où était votre télécommande à 21h10 précises.
