Vous vous souvenez de ce moment, à la sortie d’une épreuve du bac, où vous vous demandez si vous avez bien saisi l’essence du sujet ? Cette sensation d’incertitude mêlée d’espoir, je l’ai vécue, et je parie que beaucoup d’entre vous aussi. Ce mercredi 18 juin 2025, des milliers de lycéens ont planché sur l’épreuve de spécialité SES (Sciences économiques et sociales) du Bac 2025, deuxième jour des épreuves. Avec plus de 130 000 candidats, cette discipline reste une des plus prisées, ouvrant des portes vers des filières comme le commerce, le management ou les sciences politiques. Aujourd’hui, je vous propose de plonger dans un corrigé détaillé et accessible de cette épreuve, avec des pistes concrètes pour comprendre les attentes des correcteurs et briller dans vos révisions.
Un corrigé clair pour l’épreuve SES du Bac 2025
L’épreuve de SES du Bac 2025, Jour 2, s’est articulée autour de trois formats classiques : une dissertation, une épreuve composée et des questions mobilisant des documents. Les sujets, jugés plutôt accessibles par les experts, portaient sur des thématiques centrales du programme de terminale. Mais comme souvent, le diable se cache dans les détails : il fallait structurer ses idées avec précision pour répondre aux attentes. Voici un décryptage complet des trois parties de l’épreuve, avec des analyses, des exemples et des conseils pour maximiser vos points.
Dissertation : Les classes sociales suffisent-elles à comprendre la société française ?
Le sujet de la dissertation était : Une approche en termes de classes sociales suffit-elle à rendre compte de la structure de la société française actuelle ? Un thème qui invite à réfléchir sur la pertinence d’un concept sociologique clé, tout en le confrontant aux évolutions contemporaines. Pour répondre, il fallait adopter une posture nuancée, en pesant le pour et le contre, tout en s’appuyant sur des exemples concrets.
Pour structurer une réponse solide, une problématique possible pourrait être : Dans quelle mesure l’analyse en termes de classes sociales reste-t-elle pertinente pour comprendre la société française, face à l’émergence de nouvelles dynamiques sociales ? Cette question permet de poser le débat entre la persistance des inégalités traditionnelles et les transformations modernes, comme l’individualisme ou les clivages non liés aux classes.
Pourquoi les classes sociales restent pertinentes
Les classes sociales, telles que définies par des sociologues comme Marx ou Weber, continuent d’éclairer la structure de la société française. Les inégalités multidimensionnelles – économiques, sociales, culturelles – restent bien visibles. Par exemple, les écarts de salaires entre catégories socioprofessionnelles (CSP) sont toujours marqués. Les cadres supérieurs gagnent en moyenne bien plus que les ouvriers, et cet écart tend même à se creuser depuis les années 2000.
Les inégalités de patrimoine renforcent la richesse des plus aisés, créant une fracture durable entre classes.
– Selon des experts en sociologie
Sur le plan social, les styles de vie varient fortement selon les classes. Même si la consommation de masse a démocratisé l’accès à certains biens, les distinctions mises en lumière par Bourdieu persistent : les classes aisées privilégient des produits ou services de luxe, tandis que les classes populaires se tournent vers des gammes plus accessibles. Culturellement, l’accès à l’éducation reste inégal. Les filières d’élite, comme les CPGE, sont souvent trustées par les enfants de milieux favorisés.
Mais ce n’est pas tout. La conscience de classe, bien que moins marquée qu’à l’époque de Marx, existe toujours. Les cadres et professions intellectuelles ressentent souvent un fort sentiment d’appartenance à leur groupe social, contrairement aux classes populaires, où ce sentiment s’est estompé. La bourgeoisie, par exemple, incarne encore une classe en soi et pour soi, selon la terminologie marxiste.
Les limites de l’approche par classes sociales
Pourtant, réduire la société française à une grille de lecture par classes sociales peut sembler réducteur. L’individualisme, boosté par la démocratisation scolaire et la montée des valeurs d’autonomie, fracture les appartenances collectives. Les individus cherchent aujourd’hui à s’émanciper des cadres sociaux traditionnels pour tracer leur propre chemin. À cela s’ajoute l’augmentation des distances intra-classes : au sein d’une même classe, les inégalités se creusent, rendant les groupes moins homogènes.
D’autres facteurs structurent aussi la société. Le genre, par exemple, joue un rôle clé : les hommes ont plus de chances d’accéder à des postes de cadres que les femmes. La composition des ménages influence aussi le niveau de vie – un couple sans enfants vit mieux qu’une famille monoparentale à revenu équivalent. Enfin, le lieu de résidence (urbain vs rural) ou le niveau de diplôme créent des clivages tout aussi significatifs.
- Inégalités économiques : Les écarts salariaux et patrimoniaux restent marqués entre CSP.
- Styles de vie : Les pratiques de consommation varient selon les classes sociales.
- Individualisme : Une société plus centrée sur l’individu affaiblit les logiques de classe.
- Autres clivages : Genre, diplôme, lieu de résidence redessinent la structure sociale.
Épreuve composée : Mobilisation des connaissances sur le chômage
La première partie de l’épreuve composée demandait de montrer que les asymétries d’information sont une source de chômage structurel. Ce sujet, ancré dans le chapitre « Comment lutter contre le chômage ? », exigeait une compréhension fine des mécanismes du marché du travail.
Sur le marché du travail, les employeurs savent souvent moins de choses sur les candidats ou les salariés que ces derniers eux-mêmes. Cette asymétrie d’information concerne notamment leur productivité. Pour contrer ce problème, les entreprises adoptent le salaire d’efficience : un salaire plus élevé que la moyenne, censé attirer les meilleurs profils et motiver les employés à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais ce choix a un revers : en augmentant les salaires au-delà de l’équilibre, on crée un excès d’offre de travail, donc du chômage. Ce phénomène, lié à l’imperfection du marché, est typiquement structurel.
Un salaire d’efficience incite les salariés à s’investir, mais contribue aussi à un chômage persistant.
– Selon des économistes spécialisés
Pour répondre à ce sujet, il fallait expliquer comment ce mécanisme, bien que bénéfique pour la productivité, déséquilibre le marché du travail. Une réponse efficace aurait pu inclure des exemples, comme le turnover réduit dans les entreprises offrant de meilleurs salaires.
Étude de document : Les émissions de gaz à effet de serre
La deuxième partie de l’épreuve composée portait sur un document chiffré, un peu technique, mais riche en enseignements. Il s’agissait d’analyser l’évolution des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 1990 et 2021, avec un focus sur la Chine et les tendances mondiales.
Les données montrent une explosion des émissions en Chine (+275 % sur la période), contre une hausse mondiale de 50 %. Pendant ce temps, des pays comme la France (-25 %) ou les États-Unis réduisent leurs émissions. Ce contraste illustre le phénomène du passager clandestin : certains pays profitent des efforts climatiques d’autres sans y contribuer pleinement. Les pays en développement, comme la Chine ou l’Inde, justifient leurs émissions par leur besoin de croissance économique, revendiquant un droit à polluer similaire à celui des pays développés par le passé.
| Pays | Évolution GES (1990-2021) | Impact |
| Chine | +275 % | Poids croissant dans les émissions |
| Monde | +50 % | Hausse globale modérée |
| France | -25 % | Efforts de réduction |
Ce sujet met en lumière les tensions dans les négociations climatiques internationales. Les pays craignent de perdre en compétitivité s’ils agissent seuls, comme l’illustre le retrait des États-Unis de l’accord de Paris en janvier 2025. Une réponse pertinente aurait dû insister sur ces dynamiques géopolitiques et économiques.
Raisonnement documenté : Les avantages du protectionnisme
La troisième partie de l’épreuve composée invitait à réfléchir sur les avantages du protectionnisme, un sujet brûlant dans un contexte de mondialisation contestée. Ce raisonnement s’appuyait sur un dossier documentaire et portait sur le chapitre « Quels sont les fondements du commerce international ? ».
Le protectionnisme, c’est l’ensemble des mesures (tarifaires ou non) prises par un État pour protéger ses producteurs de la concurrence étrangère. À l’heure où le libre-échange domine, pourquoi certains plaident-ils pour un retour au protectionnisme ? La réponse réside dans ses avantages, tant pour les entreprises que pour les travailleurs.
Protéger les secteurs fragilisés
Dans les pays développés, les industries à faible intensité technologique, comme le textile ou la sidérurgie, souffrent de la concurrence asiatique. Le protectionnisme permet de préserver ces secteurs en imposant des barrières douanières ou des quotas. Résultat ? Les emplois locaux, souvent peu qualifiés, sont sauvegardés. Aux États-Unis, par exemple, des mesures protectionnistes ont visé à protéger l’industrie automobile.
Dans les pays en développement, le protectionnisme éducateur aide les entreprises naissantes à se développer face à des concurrents étrangers déjà établis. C’est une stratégie que la Chine a utilisée pour bâtir son industrie technologique.
Réduire les inégalités
Le libre-échange, s’il favorise la croissance, creuse aussi les inégalités. Les travailleurs peu qualifiés, exposés à la concurrence internationale, risquent le chômage ou le sous-emploi. Le protectionnisme peut limiter ces effets en protégeant les secteurs vulnérables. De plus, dans certains pays en développement, la spécialisation dans les produits primaires (agricole, minerais) entraîne une croissance appauvrissante : les prix de ces produits chutent sur les marchés mondiaux, réduisant le pouvoir d’achat.
- Protection des emplois : Sauvegarde des secteurs exposés à la concurrence.
- Soutien aux entreprises : Aide aux industries naissantes dans les pays en développement.
- Réduction des inégalités : Limite l’impact du libre-échange sur les travailleurs peu qualifiés.
Le protectionnisme, bien dosé, peut être un bouclier pour les économies vulnérables face à la mondialisation.
– Selon des analystes économiques
Conseils pour réussir l’épreuve SES
Si l’épreuve de SES peut sembler dense, quelques astuces peuvent faire la différence. D’abord, prenez le temps de lire attentivement les sujets et les documents. Une bonne compréhension des consignes évite les hors-sujets. Ensuite, structurez vos réponses : une introduction claire, un plan logique et une conclusion qui répond à la problématique sont essentiels.
Pour la dissertation, utilisez des références théoriques (Marx, Weber, Bourdieu) pour appuyer vos arguments, mais illustrez-les avec des exemples concrets. Dans l’épreuve composée, soyez précis dans vos définitions et mobilisez les concepts du cours. Enfin, pour l’analyse de documents, entraînez-vous à interpréter les chiffres rapidement pour dégager les grandes tendances.
J’ai toujours trouvé que les SES, c’est un peu comme une enquête : il faut rassembler les indices (théories, données) et construire une histoire cohérente. Avec un peu de méthode, vous pouvez transformer ce défi en une opportunité de briller.
Ce corrigé de l’épreuve SES du Bac 2025 Jour 2 montre que les sujets, bien que classiques, demandaient une analyse fine et nuancée. Que vous ayez planché sur la dissertation, l’épreuve composée ou les deux, ces pistes devraient vous aider à mieux comprendre les attentes et à affiner vos révisions. Et vous, quel sujet vous a le plus marqué ?
