Imaginez un instant : une salle vibrante à Abidjan, où les regards se croisent, les discussions s’animent et l’avenir économique de tout un continent se dessine. Cette semaine, la Banque Africaine de Développement (BAD) tient ses assemblées annuelles dans la capitale ivoirienne, un rendez-vous crucial qui marque un tournant pour l’institution. Au cœur de l’événement, une question brûle toutes les lèvres : qui prendra les rênes après le départ d’Akinwumi Adesina, le président sortant qui a transformé la BAD en une force incontournable pour le développement de l’Afrique ?
Ces assemblées, qui ont débuté mardi, ne sont pas un simple rituel administratif. Elles incarnent un moment clé pour une institution fondée en 1964, qui regroupe aujourd’hui 81 pays membres, dont 54 nations africaines. Alors que le continent fait face à des défis économiques complexes, la BAD se trouve à un carrefour. L’élection de son nouveau président, prévue pour jeudi, promet d’être un événement décisif. Mais au-delà de cette transition, un nuage plane : le possible retrait financier des États-Unis, un acteur majeur dans le soutien aux projets africains.
Un Héritage Impressionnant, des Défis de Taille
Pour comprendre l’importance de ce moment, il faut d’abord regarder en arrière. Pendant une décennie, Akinwumi Adesina a dirigé la BAD avec une vision audacieuse, transformant l’institution en un moteur de développement. Sous son leadership, le capital souscrit de la banque a explosé, passant de 93 à 318 milliards de dollars. Ce n’est pas juste un chiffre : c’est la preuve d’une ambition démesurée pour faire de l’Afrique une puissance économique mondiale.
Nous avons construit une institution financière de classe mondiale qui continuera à faire progresser la position de l’Afrique dans un environnement mondial en rapide évolution.
– Ancien président de la BAD
Adesina ne se contente pas de parler de chiffres. Il évoque un impact humain concret : 565 millions de personnes ont bénéficié des initiatives de la BAD au cours des dix dernières années. Comment ? Grâce à cinq priorités stratégiques, que j’aime appeler les « piliers du progrès » : électrifier, nourrir, industrialiser, intégrer et améliorer la qualité de vie en Afrique. Ces mots ne sont pas creux. Ils se traduisent par des projets tangibles qui changent des vies.
Des Projets Qui Redessinent l’Afrique
Quand on parle de la BAD, on ne parle pas seulement de bilans financiers, mais d’histoires concrètes. Prenez l’exemple de la station d’épuration de Gabal el Asfar en Égypte, la plus grande d’Afrique. Ce projet, soutenu par la BAD, garantit un accès à l’eau propre pour des millions de personnes. Ou encore le pont reliant le Sénégal à la Gambie, une infrastructure qui facilite les échanges commerciaux et rapproche les communautés. Et que dire de l’extension du port de Lomé au Togo, ou des initiatives d’accès à l’électricité au Kenya ? Ces projets ne sont pas de simples lignes sur une carte : ils incarnent l’espoir et le progrès.
- Station d’épuration : Gabal el Asfar, Égypte, améliore l’accès à l’eau potable.
- Pont transfrontalier : Relie Sénégal et Gambie, booste le commerce régional.
- Port de Lomé : Modernisation pour dynamiser l’économie togolaise.
- Électrification : Projets au Kenya pour connecter des milliers de foyers.
- Assainissement : Initiatives au Lesotho pour des conditions de vie plus saines.
Ces réalisations, bien que spectaculaires, ne sont qu’une partie de l’équation. Ce qui m’impressionne le plus, c’est la capacité de la BAD à jongler entre des projets d’envergure et des initiatives locales, tout en gardant un œil sur les besoins futurs du continent. Mais pour le prochain président, maintenir cet élan ne sera pas une mince affaire.
Une Élection Sous Haute Tension
Jeudi, les projecteurs seront braqués sur l’élection du nouveau président. Cinq candidats, tous des figures de proue dans leurs domaines, sont en lice pour succéder à Adesina. On y trouve des profils variés : des anciens ministres, un économiste chevronné, une ancienne vice-présidente de la BAD, et un ex-gouverneur de banque centrale. Chacun apporte une vision unique, mais aussi un défi commun : comment maintenir la dynamique de la BAD dans un contexte économique mondial incertain ?
| Candidat | Origine | Expérience clé |
| Amadou Hott | Sénégal | Ancien ministre de l’Économie |
| Sidi Ould Tah | Mauritanie | Ancien ministre de l’Économie |
| Samuel Munzele Maimbo | Zambie | Économiste de renom |
| Bajabulile Swazi Tshabalala | Afrique du Sud | Ancienne vice-présidente de la BAD |
| Abbas Mahamat Tolli | Tchad | Ancien gouverneur de banque centrale |
Choisir parmi ces profils ne sera pas simple. Chaque candidat devra prouver sa capacité à naviguer dans un paysage financier complexe, tout en renforçant la position de la BAD comme leader du développement africain. Mais une ombre plane sur cette élection : le possible désengagement des États-Unis.
Le Défi du Retrait Américain
Un sujet brûlant agite les coulisses : la menace d’une réduction drastique de la contribution américaine. Les États-Unis, un des bailleurs de fonds clés, envisagent de couper environ 500 millions de dollars destinés au guichet concessionnel de la BAD, qui finance les pays africains à faible revenu. Ce retrait, s’il se concrétise, pourrait freiner des projets essentiels, de l’accès à l’électricité aux infrastructures de transport. Comment le prochain président gérera-t-il cette perte potentielle ? C’est une question qui me trotte dans la tête, et je ne suis pas le seul.
La BAD joue un rôle crucial dans le financement de nos économies. Le défi pour le prochain président sera de taille.
– Un dirigeant africain
Face à ce défi, le futur leader devra faire preuve d’ingéniosité. Diversifier les sources de financement, renforcer les partenariats avec d’autres institutions multilatérales, ou encore mobiliser les marchés internationaux : les options sont nombreuses, mais aucune n’est simple. Ce qui est sûr, c’est que la BAD ne peut pas se permettre de ralentir.
Pourquoi la BAD Compte Plus Que Jamais
Si je devais expliquer pourquoi la BAD est si importante, je dirais qu’elle est bien plus qu’une banque. C’est un levier pour l’avenir de l’Afrique. En électrifiant des villages, en construisant des ponts, en finançant des startups, elle donne au continent les outils pour se hisser au rang des grandes puissances. Mais pour cela, elle doit rester solide financièrement et politiquement.
- Financement diversifié : Trouver de nouveaux partenaires pour pallier un éventuel retrait américain.
- Projets stratégiques : Prioriser les initiatives à fort impact, comme l’électrification et l’industrialisation.
- Leadership visionnaire : Le prochain président devra inspirer confiance et fédérer les 81 pays membres.
Ce qui me fascine, c’est la capacité de la BAD à transformer des idées en réalités concrètes. Mais pour continuer, elle aura besoin d’un leader capable de relever des défis colossaux tout en gardant les pieds sur terre. L’élection de jeudi ne sera pas seulement un vote : ce sera un signal envoyé au monde entier sur l’avenir de l’Afrique.
Un Tournant pour l’Afrique
Alors que les assemblées annuelles battent leur plein à Abidjan, une chose est claire : la BAD n’est pas juste une institution financière. C’est un symbole de ce que l’Afrique peut accomplir lorsqu’elle unit ses forces. Le prochain président, quel qu’il soit, héritera d’un héritage impressionnant, mais aussi d’une responsabilité immense. Dans un monde où les équilibres économiques vacillent, la BAD doit rester un pilier solide.
En repensant à tout ce que la BAD a accompli – des ponts aux stations d’épuration, en passant par l’accès à l’électricité – je ne peux m’empêcher d’être optimiste. Oui, les défis sont nombreux, mais l’Afrique a prouvé à maintes reprises qu’elle sait se relever. Reste à savoir qui mènera cette nouvelle étape, et comment il ou elle façonnera l’avenir du continent. Une chose est sûre : le monde a les yeux rivés sur Abidjan.
Et vous, que pensez-vous de cette transition ? Qui, parmi les candidats, saura porter la BAD vers de nouveaux sommets ? L’avenir nous le dira, mais une chose est certaine : l’Afrique ne manque ni de talent ni d’ambition.
