Vous êtes déjà arrivés à la caisse d’un cinéma ou d’un parc d’attractions avec votre tout-petit dans les bras, persuadés que les bébés ne paient pas, et là… surprise ? Moi oui, et je peux vous dire que le choc est rude quand on vous annonce un tarif presque plein pot pour un enfant qui ne marche même pas encore.
Cette situation, un couple l’a vécue récemment en Suisse, à Lausanne plus précisément, et l’histoire a rapidement fait le tour des réseaux. Leur bébé de huit mois a dû avoir sa propre place pour un spectacle familial, à 45 francs suisses. Oui, vous avez bien lu : quarante-cinq balles pour un nourrisson qui a dormi du début à la fin sur les genoux de sa mère.
Quand la magie d’Aladin coûte un bras à une famille
Imaginez la scène. Vous avez promis à vos aînés une sortie exceptionnelle : le spectacle « Aladin », lumières, musique, costumes chatoyants. Toute la famille est excitée. Vous arrivez au théâtre, les enfants trépignent… et là, au contrôle, on vous stoppe net.
« Il faut payer pour le bébé aussi. » La phrase tombe comme un couperet. La maman, encore sous le choc quelques jours après, raconte qu’elle s’attendait à tout sauf à ça. Dans l’avion, les moins de deux ans voyagent souvent gratuitement sur les genoux. Dans beaucoup de cinémas, c’est pareil. Alors pourquoi un théâtre appliquerait-il une règle aussi stricte ?
« On a tenté de discuter, d’expliquer qu’il dormirait, qu’il ne prendrait même pas un siège entier… Rien n’y a fait. »
Finalement, pour ne pas priver les grands frères et sœurs, les parents ont sorti la carte bancaire. Plus de 200 francs la soirée en tout. Autant dire que la lampe merveilleuse, cette fois-là, n’a exaucé aucun vœu.
Une politique « pas de gratuité », point final
Du côté de l’organisation, on ne s’en cache pas : la règle est la règle. Peu importe l’âge, dès qu’une personne entre dans la salle, elle doit avoir un billet. Le spectacle est conseillé à partir de 6 ans, certes, mais rien n’interdit d’amener un nourrisson… tant qu’on paie.
On nous a même glissé une petite phrase qui a fait bondir plus d’un parent : « Peut-être qu’on ne devrait pas emmener des bébés à un spectacle aussi bruyant ». Sympa l’accueil.
Franchement, je comprends que des structures aient besoin de rentabilité. Les coûts de production, les cachets des artistes, la location de la salle… tout ça ne tombe pas du ciel. Mais appliquer la même grille tarifaire à un adulte et à un enfant qui pèse à peine huit kilos, ça laisse perplexe.
Ce que dit vraiment la loi (ou plutôt ce qu’elle ne dit pas)
En Suisse comme ailleurs, il n’existe aucune obligation légale d’offrir la gratuité aux tout-petits dans les spectacles privés. C’est du domaine du règlement intérieur. Certains théâtres ou compagnies choisissent la générosité, d’autres la rigueur maximale. Et quand c’est la rigueur qui l’emporte, les familles trinquent.
- Cinémas : la très grande majorité accepte les bébés gratuitement sur les genoux
- Parcs d’attractions : gratuité souvent jusqu’à 3 ou 4 ans
- Transports aériens : gratuit jusqu’à 2 ans sur les genoux
- Spectacles vivants : ça dépend… et parfois ça fait mal
J’ai moi-même déjà vu des salles de théâtre parisiennes laisser entrer gratuitement les bébés tenus en écharpe. À l’inverse, certaines grandes comédies musicales appliquent le tarif enfant dès la naissance. C’est la jungle.
Les arguments des deux côtés : match serré
Pour être honnête, chaque camp a ses raisons, et aucune n’est totalement absurde.
Ceux qui défendent la gratuité avancent :
- Un bébé ne consomme pas vraiment le spectacle (souvent il dort ou ne comprend rien)
- Il n’occupe pas de siège supplémentaire
- Encourager les sorties familiales dès le plus jeune âge, c’est former le public de demain
- Une question d’image : refuser la gratuité passe pour radin
Ceux qui justifient le tarif plein répliquent :
- Une place réservée = un coût fixe, peu importe qui s’assoit (ou qui dort)
- Éviter les abus (des parents qui feraient passer des enfants plus grands pour des bébés)
- Les assurances et responsabilités : chaque spectateur compte en cas d’évacuation
- La survie économique des petites structures
Personnellement, je penche plutôt du côté des familles. Payer 45 francs pour un enfant qui ne se souviendra de rien, c’est dur à avaler. Mais je comprends aussi que certaines salles n’aient pas les moyens de faire des gestes commerciaux à tout va.
Et ailleurs, ça se passe comment ?
En creusant un peu, on se rend compte que la Suisse n’est pas un cas isolé, mais elle est quand même dans le peloton de tête des pays stricts.
En France, la plupart des théâtres nationaux et beaucoup de salles privées offrent la gratuité jusqu’à 2 ou 3 ans. À Broadway ou à Londres, c’est souvent « un enfant gratuit pour un adulte payant ». En Allemagne, les théâtres pour enfants sont généralement très souples.
Même Disneyland Paris, pourtant champion toutes catégories du « tout est payant », ne facture pas les moins de 3 ans. Quand on sait ce que coûte une journée là-bas, c’est à souligner.
Comment éviter la mauvaise surprise à l’avenir
Parce qu’on n’a pas tous envie de se battre à la billetterie, voici quelques réflexes qui sauvent :
- Lire les conditions générales de vente avant d’acheter (oui, les toutes petites lignes en bas)
- Téléphoner ou envoyer un mail pour confirmer la politique bébé
- Regarder les avis récents sur les forums de parents
- Privilégier les structures labellisées « famille » ou « jeune public » qui sont généralement plus cool
- Garder une capture d’écran si on vous a promis la gratuité oralement
Un petit coup de fil de cinq minutes peut vous éviter une dépense de 40-50 euros. Ça vaut le coup, non ?
Vers un changement de politique ?
Cette histoire a déclenché un débat passionné sur les réseaux sociaux suisses et au-delà. Beaucoup de parents ont partagé leurs propres galères. Certains théâtres, sentant le vent tourner, commencent à revoir leurs conditions.
Après tout, dans un contexte où la natalité baisse et où on essaye de rendre la culture accessible à tous, facturer plein tarif un nourrisson, c’est contre-productif. Former le public de demain, ça commence dès le berceau, non ?
Peut-être que cette polémique fera bouger les lignes. En attendant, le message est clair : avant de réserver vos places, vérifiez deux fois plutôt qu’une.
Et vous, vous avez déjà vécu ce genre de situation ? Racontez-nous en commentaire, ça peut aider d’autres familles à ne pas tomber dans le piège.
En définitive, cette histoire nous rappelle une chose simple : sortir en famille coûte de plus en plus cher, et parfois de manière totalement inattendue. Entre les prix qui flambent et les règles surprenantes, il faut garder les yeux grands ouverts. Mais quand on voit le sourire de nos enfants devant un spectacle magique, on se dit que ça vaut quand même quelques efforts… et quelques francs en plus.
