Vous savez ce moment où une équipe entre sur le terrain et, dès les premières minutes, on sent que rien ne pourra lui arriver ? C’est exactement ce que j’ai ressenti samedi soir en regardant les Bleues face à l’Argentine. Un 29-17 qui ne souffre d’aucune discussion, une maîtrise presque insolente et, au bout, la quasi-certitude d’un quart de finale au Mondial féminin. Franchement, on en redemande.
Une promenade de santé qui fait du bien au moral
Rotterdam, salle bondée, ambiance électrique. L’équipe de France féminine de handball n’a pas fait dans la dentelle. Dès le coup d’envoi, les filles ont imposé leur rythme, leur intensité, leur envie. L’Argentine ? Elle a couru après le score pendant soixante minutes sans jamais vraiment y croire. À la pause, déjà 14-8. En seconde période, on a presque eu pitié… presque.
Ce qui frappe, c’est la sérénité. Même quand quelques tirs passent à côté en première mi-temps – oui, ça arrive même aux meilleures – la défense reste imperméable et la gardienne fait le boulot. Résultat : l’écart grossit tranquillement, sans à-coup, comme si tout était écrit d’avance.
Sarah Bouktit, la patronne du jour
Difficile de passer à côté de la performance de Sarah Bouktit. Cinq buts, mais surtout une présence physique impressionnante, des duels gagnés haut la main et cette capacité à se créer des espaces là où il n’y en a pas. Quand elle est dans un jour comme ça, franchement, c’est du très haut niveau.
Autour d’elle, tout le monde a contribué. Sébastien Gardillou a fait tourner l’effectif sans que le niveau ne baisse d’un iota. Les remplaçantes entrent, marquent, défendent, ressortent le ballon proprement. C’est le signe d’un groupe en pleine confiance.
« On voulait montrer qu’on était là pour jouer les premiers rôles. Mission accomplie ce soir. »
Une joueuse après le match, le sourire jusqu’aux oreilles
Un billet pour les quarts… qui ne dépend plus vraiment d’elles
Mathématiquement, il reste une petite incertitude. Si la Pologne parvient à battre les Pays-Bas dans la soirée, les Bleues devront attendre encore un peu. Mais soyons sérieux deux secondes : les Néerlandaises, co-organisatrices du tournoi, jouent à domicile et restent sur des performances solides. Difficile d’imaginer un scénario catastrophe.
En clair, on peut déjà commencer à réserver le créneau quart de finale dans l’agenda. Et ça fait plaisir.
Lundi, la vraie finale du groupe
Parce qu’il y a un monde entre gérer un match contre l’Argentine et affronter les Pays-Bas dans une ambiance de feu. Lundi à 20 h 30, ce sera autre chose. Une première place en jeu, le prestige, la dynamique avant les phases finales. Les Néerlandaises vont vouloir laver l’affront de leur début de tournoi plus compliqué et jouer devant leur public.
Les Bleues, elles, arrivent avec le plein de confiance et l’envie de montrer qu’elles sont bien les patronnes de ce groupe. Personnellement, j’ai hâte. Ce genre de match, c’est exactement pour ça qu’on aime le handball.
- Une défense de fer qui étouffe les adversaires
- Une rotation maîtrisée qui garde tout le monde concerné
- Des individualités qui se mettent au service du collectif
- Un mental d’acier quand il s’agit de gérer l’avance
Le coup dur : l’absence définitive de Grâce Zaadi
On ne va pas se mentir, la nouvelle est tombée comme un coup de massue dans le groupe. Grâce Zaadi, blessée avant le début du tournoi, ne pourra finalement pas rejoindre ses coéquipières. Elle suit l’équipe de loin, encourage, mais ne foulera pas le parquet cette année.
C’est une perte énorme sur le papier. Zaadi, c’est l’expérience, la vista, les passes laser dans les intervalles. Mais le handball français féminin a cette force : la profondeur de banc. D’autres vont prendre le relais, comme elles l’ont déjà fait jusqu’ici. Le groupe vit bien, c’est évident.
Pourquoi cette génération fait rêver
Regardez le parcours depuis le début du Mondial : des victoires nettes, des écarts qui se creusent, une impression de maîtrise globale. On sent une équipe qui a digéré les leçons des dernières compétitions internationales, qui a appris à gérer la pression et qui joue, surtout, avec une énorme envie.
Il y a quelques années, on parlait souvent du handball féminin français comme d’un éternel outsider de talent. Aujourd’hui ? On parle de favori assumé. Et ça change tout.
La relève est là, les cadres répondent présent, le staff fait les bons choix. Tout est aligné pour aller loin, très loin. Peut-être même jusqu’au bout ? On peut rêver, non ?
Ce qu’il faut retenir de ce France-Argentine
Bien sûr, l’Argentine n’était pas l’adversaire le plus redoutable du tournoi. Mais la manière, elle, compte énormément à ce stade. Gérer un match à sens unique sans jamais se relâcher, c’est la marque des grandes équipes.
| Statistique | France | Argentine |
| Buts marqués | 29 | 17 |
| Meilleure buteuse | Sarah Bouktit (5) | – |
| Efficacité au tir | Élevée et constante | Faible en seconde période |
| Arrêts gardienne | Solides tout le match | Peu d’impact |
Le tableau parle de lui-même. Une domination dans tous les secteurs de jeu.
Et maintenant ?
Maintenant, on respire un grand coup, on félicite les filles, et on se projette déjà sur lundi. Les Pays-Bas, ce sera un tout autre défi. Plus physique, plus rapide, plus intense. Mais après ce qu’on a vu face à l’Argentine, on a le droit d’y croire très fort.
Le handball français féminin vit une période dorée. Et quelque part, on a tous envie que ça dure encore très longtemps.
Alors rendez-vous lundi soir. D’ici là, on peut déjà savourer cette démonstration et se dire que, oui, nos Bleues ont tout pour aller au bout de ce Mondial. Allez les filles !
