Imaginez la scène : vous sortez d’un match interminable, un 0-0 qui laisse un goût amer, vous pensez juste à dormir quelques heures avant de reprendre l’avion. Et là, en descendant prendre le petit-déjeuner, vous découvrez que votre bus a été pris pour cible dans la nuit. C’est exactement ce qui est arrivé aux joueurs du Paris Saint-Germain à Bilbao. Frustrant, inquiétant, et malheureusement pas si surprenant quand on connaît l’intensité du foot dans le Pays basque.
Un réveil brutal après une soirée déjà compliquée
Mercredi soir, San Mamés a vécu un de ces matchs où rien ne passe. Le PSG, pourtant favori sur le papier, a buté sur un Athletic ultra-solide et n’a jamais vraiment trouvé la faille. Un point pris, certes, mais deux précieux points laissés en route dans la course à la qualification directe. Luis Enrique, en conférence de presse, n’a pas caché sa déception : le visage fermé, les mots secs. Tout le monde voulait juste tourner la page.
Pour optimiser la récupération, le staff avait décidé de passer la nuit sur place plutôt que de rentrer immédiatement. Choix logique : moins de fatigue, meilleur sommeil, vol plus reposant le lendemain. Sauf que la nuit basque leur a réservé une bien mauvaise surprise.
Des jets de pierres en pleine nuit
Vers le milieu de la nuit, alors que les joueurs dormaient à l’hôtel du centre-ville, plusieurs individus ont pris pour cible le bus du club stationné juste devant. Des pierres, des bouteilles peut-être, lancées avec suffisamment de force pour créer deux impacts bien visibles sur les vitres. Rien de dramatique en soi – pas de blessé, pas de dégâts irréparables – mais l’effet psychologique est énorme.
Le club a réagi immédiatement : par précaution, décision a été prise de changer de véhicule avant le départ pour l’aéroport. Un bus neutre, sans logo, pour éviter toute nouvelle provocation. Le programme de la journée, lui, n’a pas bougé d’un iota. Direction Paris, puis Metz dès samedi. Le rythme infernal de décembre ne laisse pas de place aux états d’âme.
Quand tu joues à Bilbao, tu sais que l’ambiance peut être très chaude. Mais viser le bus des joueurs alors qu’ils dorment, c’est franchir une ligne.
San Mamés, cathédrale du foot et volcan prêt à exploser
On ne présente plus l’Athletic Club et son identité unique. Un club qui ne recrute que des joueurs nés ou formés au Pays basque (ou en Navarre), une ferveur populaire hors norme, un stade qui porte bien son surnom de « cathédrale ». Quand ça chante « Athleeeetic, eh ! », ça fait vibrer les tripes. Mais cette passion a parfois son revers.
Les supporters basques n’ont jamais vraiment digéré certaines défaites ou certains comportements jugés irrespectueux. Et même si le PSG n’a pas particulièrement provoqué mercredi soir – pas de célébration excessive, pas de geste déplacé –, le simple fait d’être une grande équipe européenne avec un budget astronomique peut suffire à cristalliser les frustrations.
- Une rivalité ancienne avec les gros clubs « achetés par l’argent » (Real, Barça, et maintenant les clubs qataris ou saoudiens)
- Une identité régionale très forte qui peut virer à l’hostilité quand on touche à « leur » Athletic
- Une ambiance parfois électrique autour du stade, surtout les soirs de grande affiche
Est-ce l’œuvre d’ultras ? De jeunes excités ? D’un groupe isolé ? Difficile à dire pour l’instant. Ce qui est sûr, c’est que ce genre d’incident n’est pas totalement inédit dans le foot espagnol, même si ça reste rare à ce niveau.
La sécurité des déplacements, un sujet qui revient sans cesse
Franchement, ça pose question. On parle beaucoup de la sécurité dans les stades, des interdictions de déplacement, des fouilles renforcées. Mais une fois dehors, une fois à l’hôtel ? Les joueurs sont censés pouvoir se reposer tranquilles. Là, on touche à leur intimité, à leur sérénité. Et quand tu enchaînes les matchs tous les trois jours, chaque heure de sommeil compte.
Je me souviens d’autres épisodes similaires ces dernières années : des cars caillassés à Marseille, à Lyon, parfois même à l’étranger. Le foot de haut niveau attire les passions extrêmes, et malheureusement aussi une minorité prête à tout. Faudra-t-il bientôt des escortes policielles jusqu’à l’hôtel ? Des parkings sécurisés à l’intérieur même des enceintes hôtelières ? Ça en dit long sur l’évolution du supporterisme.
Le PSG habitué, mais jamais résigné
Pour Paris, ce n’est pas la première fois. Entre les banderoles hostiles, les ambiances ultra-chaudes ou les petits incidents en marge des matchs, le club parisien traîne une cible dans le dos depuis des années. Certains diront que c’est le prix de la réussite, d’autres que c’est simplement injuste.
Mais dans le vestiaire, on commence à avoir l’habitude. Les cadres comme Marquinhos ou Vitinha gardent leur calme, les plus jeunes apprennent vite. Le staff, lui, gère en professionnel : pas de communiqué rageur, pas de polémique inutile. Juste un changement de bus et on passe à la suite. C’est peut-être ça aussi, la marque des grandes équipes : savoir encaisser sans se disperser.
Et maintenant ? Focus sur la suite sportive
Parce qu’au fond, l’essentiel reste le terrain. Ce 0-0 à Bilbao a fait mal au classement. Paris n’est plus maître de son destin pour la première place du groupe. Il faudra probablement gagner les deux derniers matchs et espérer un faux-pas des concurrents. La pression monte.
Déjà samedi, direction Metz en Ligue 1. Un déplacement piégeux, une équipe lorraine qui joue sa survie. Puis la réception d’un cador européen avant la trêve. Pas le temps de ruminer l’incident du bus : il faut enchaîner, encore et toujours.
Dans le foot, tu n’as jamais le temps de pleurer. Tu prends les coups, tu te relèves, tu repars.
– Un cadre du vestiaire parisien (anonyme)
Un football passion qui doit garder ses limites
On adore le foot pour ça : cette intensité, cette émotion brute, ces ambiances qui te collent des frissons. San Mamés en fait partie, comme Anfield, le Signal Iduna ou le Vélodrome. Mais il y a une ligne rouge à ne pas franchir. Caillasser le bus d’une équipe qui vient juste faire son boulot, c’est contre-productif. Ça donne une mauvaise image du club, de la ville, des supporters dans leur immense majorité exemplaires.
Espérons que cet épisode reste isolé et que les autorités locales fassent le nécessaire. Parce que le foot a besoin de passion, oui. Mais une passion qui reste dans les tribunes, dans les chants, dans les écharpes brandies. Pas dans les jets de pierres à 3 heures du matin.
En attendant, le PSG continue sa route. Plus déterminé ? Peut-être. Plus prudent ? Sûrement. Plus fort ? C’est tout ce qu’on leur souhaite.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Jusqu’où la rivalité doit-elle aller ? Dites-le moi en commentaire, on en discute ensemble.
