Imaginez-vous tranquillement chez vous, en train de prendre votre café du matin, et soudain deux détonations sourdes qui font trembler les vitres. Vous vous précipitez à la fenêtre… et là, un bus en feu juste en bas de votre immeuble. C’est exactement ce qu’ont vécu les habitants du Raincy ce mercredi 10 décembre 2025.
Un départ de feu qui tourne vite au scénario catastrophe
Il est un peu plus de 8 heures quand le bus articulé de la ligne 602, qui relie notamment Le Raincy à la gare de Chelles, s’immobilise à l’arrêt situé au 130 avenue de la Résistance. À bord, une vingtaine de passagers qui commencent leur journée comme des milliers d’autres Franciliens. Et puis, sans prévenir, le moteur arrière s’embrase.
Le chauffeur réagit immédiatement : il ordonne l’évacuation, sort son extincteur, tente de juguler les flammes. Peine perdue. En quelques minutes, le véhicule est la proie d’un incendie violent. Les témoins parlent de deux grosses explosions qui ont fait sursauter tout le quartier. La carcasse du bus se transforme rapidement en brasier impressionnant.
« J’ai cru que c’était une bombe. Le sol a tremblé, puis j’ai vu les flammes monter jusqu’au 4 ou 5 mètres de haut », raconte un riverain encore choqué quelques heures plus tard.
La chaleur intense provoque une fuite de gaz
Ce qui aurait pu rester un simple incendie de véhicule prend une tournure bien plus inquiétante. La chaleur dégagée par le feu, concentrée à l’arrière du bus, fait fondre littéralement un compteur de gaz fixé au mur de l’immeuble voisin. Résultat : une fuite de gaz importante, heureusement non enflammée, mais suffisamment sérieuse pour déclencher l’alerte maximale.
Les pompiers, arrivés en masse (une dizaine de véhicules), décident immédiatement l’évacuation préventive des deux immeubles les plus proches. Une vingtaine d’habitants se retrouvent sur le trottoir, certains encore en pyjama, d’autres avec juste leur téléphone à la main. La mairie ouvre une salle pour les accueillir en attendant que la situation soit sous contrôle.
- Coupure d’électricité par Enedis pour éviter tout risque d’étincelle
- Intervention des techniciens GRDF pour localiser et obturer la fuite
- Périmètre de sécurité élargi et circulation totalement interrompue sur l’avenue
Il faudra près de deux heures pour que les flammes soient totalement éteintes et presque quatre heures pour que les habitants puissent regagner leurs logements, vers 12h30.
Un bus thermique, pas électrique : la précision qui rassure… ou pas
Très vite, la question fuse sur les réseaux : était-ce un bus électrique ? La peur des batteries lithium est encore dans tous les esprits après plusieurs incidents médiatisés. La réponse est claire : non. Il s’agissait d’un véhicule à moteur thermique classique. Un « vieux » modèle diesel, selon certains habitués de la ligne.
L’opérateur Keolis, qui exploite la ligne pour Île-de-France Mobilités, a rapidement communiqué : « Les premiers éléments laissent penser à une origine accidentelle, probablement mécanique. Une enquête interne est en cours ». Rien ne laisse penser, pour l’instant, à un acte malveillant.
Mais soyons honnêtes : même si le bus n’était pas électrique, l’incendie a été particulièrement violent. Les façades des immeubles sont noircies sur plusieurs mètres, des vitrines de commerces ont littéralement explosé sous l’effet de la chaleur. On mesure la puissance du sinistre.
Le troisième incendie de bus en un mois en Seine-Saint-Denis
Ce qui interpelle, c’est la répétition. En à peine un mois, c’est au moins le troisième bus qui part en fumée dans le département :
- 4 novembre : ligne 127 à Montreuil, bus complètement détruit
- Début décembre : ligne 214 à Neuilly-Plaisance, même scénario
- 10 décembre : ligne 602 au Raincy
Trois incendies, trois évacuations sans blessé grave grâce à la réactivité des chauffeurs et des secours, mais trois signaux qui interrogent. Est-ce le hasard ? L’âge du parc de bus ? Un problème d’entretien ? Ou simplement la loi des séries ?
Ce que je trouve frappant, personnellement, c’est que ces incidents touchent toujours des lignes très fréquentées en heure de pointe. Des centaines de personnes potentiellement concernées à chaque fois. On a eu chaud, littéralement.
Les conséquences sur la vie du quartier
Pendant plusieurs heures, l’avenue de la Résistance a été fermée entre le rond-point Thiers et la gare RER. Les lignes de bus détournées, les automobilistes bloqués, les parents d’élèves en galère pour déposer les enfants à l’école. Le Raincy, d’habitude si calme le matin, s’est retrouvé sens dessus dessous.
Et puis il y a les dégâts matériels. Les commerçants du rez-de-chaussée regardent leurs vitrines explosées avec consternation. Les assurances vont parler, les réparations vont prendre du temps. Un sinistre qui dépasse largement la carcasse calcinée du bus.
Et maintenant ? Vers plus de prévention ?
Cet énième incident relance mécaniquement le débat sur la sécurité des transports en commun. Faut-il accélérer le remplacement des vieux bus thermiques ? Renforcer les contrôles techniques ? Installer des systèmes de détection incendie plus performants ?
Ce qui est certain, c’est que les usagers commencent à se poser des questions. Quand on prend le bus tous les matins, on veut être tranquille, pas se demander si le trajet va finir en pompiers et évacuation.
En attendant les conclusions de l’enquête, les habitants du 130 avenue de la Résistance ont passé une matinée qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Entre la peur rétrospective et le soulagement de n’avoir rien, il reste ce petit goût amer : celui d’une routine quotidienne qui, l’espace d’un instant, a basculé dans l’exceptionnel.
Et vous, avez-vous déjà été témoin d’un incendie de bus ? Racontez-nous votre expérience en commentaire. Parce que derrière les faits divers, il y a toujours des histoires humaines qui méritent d’être partagées.
(Article mis à jour le 10 décembre 2025 à 18h30 avec les dernières informations disponibles)
