Il y a des soirs où le football redevient magique. Mercredi, au Parc des Princes, j’ai vécu un de ces moments qui vous collent des frissons longtemps après le coup de sifflet final. Mené 1-0 par Tottenham, le PSG vacillait. Et puis, à la 45e, Vitinha a sorti une frappe dont on parlera encore dans dix ans.
Je ne sais pas vous, mais moi, quand un joueur frappe sans contrôle et que le ballon va se loger là où seul le filet peut l’arrêter, je perds mes moyens. C’est exactement ce qui s’est passé.
Le contexte : un PSG sous pression avant la pause
Reprenons depuis le début. Tottenham ouvre le score par Richarlison, bien servi sur un contre éclair. Le Parc gronde, l’ambiance devient lourde. On sent les Parisiens un peu perdus, comme souvent quand le plan A ne fonctionne pas tout de suite. Luis Enrique, sur son banc, commence à montrer des signes d’énervement.
Puis arrive ce corner. Une première tentative repoussée, le ballon traîne aux abords de la surface. Quentin Ndjantou, le gamin titularisé en pointe, lève la tête et trouve Vitinha esseulé à vingt mètres. Ce qui suit relève du génie pur.
La technique décortiquée : pourquoi cette frappe est parfaite
Regardez bien la vidéo (et croyez-moi, vous allez la revoir cent fois) : Vitinha ne contrôle pas. Il laisse simplement le ballon arriver sur son pied droit et l’expédie d’une caresse violente. Le geste est fluide, le corps parfaitement placé, l’équilibre impeccable.
Le ballon prend une trajectoire ascendante folle, frôle la barre et termine dans la lucarne opposée de Vicario, complètement battu. On parle d’une vitesse estimée à plus de 100 km/h. En une fraction de seconde, le Parc passe de l’angoisse à l’extase.
- Aucun contrôle préalable : prise de risque maximale
- Frappé du cou-de-pied pour plus de puissance et d’effet
- Trajectoire rentrante qui surprend le gardien
- Barre rentrante pour couronner le tout
Franchement, même les plus grands spécialistes de la frappe de loin auraient du mal à faire mieux. C’est le genre de geste qui fait dire : « Oui, c’est pour ça qu’on aime ce sport. »
Vitinha, l’homme qui monte en puissance
On a parfois tendance à l’oublier parce qu’il ne fait pas de bruit, mais le Portugais vit probablement sa meilleure saison sous le maillot parisien. Arrivé en 2022 dans l’indifférence relative, il s’est imposé comme le poumon du milieu, celui qui fait tout bien, souvent très bien.
Cette année, il ajoute la finition. Son but à Leverkusen (déjà une merveille) et maintenant celui-ci. Deux missiles en Ligue des Champions. Ça commence à faire beaucoup pour un joueur qu’on présentait encore comme un simple relayeur.
« Vitinha, c’est la classe portugaise incarnée. Il voit les choses avant les autres. »
– Un observateur régulier du PSG
Et si c’était lui, le vrai patron du milieu parisien cette saison ? Les chiffres parlent : passes réussies, interceptions, et maintenant des buts décisifs. Le garçon de 25 ans entre dans une autre dimension.
Quentin Ndjantou, la belle histoire de la soirée
Impossible de parler de ce but sans évoquer le jeune attaquant titularisé à la pointe. À tout juste 19 ans, il découvre la Ligue des Champions dans un match aussi tendu. Et que fait-il ? Il offre la passe décisive sur l’égalisation.
Son centre est parfait : tendu, à mi-hauteur, pile dans la course de Vitinha. Preuve que la confiance accordée par Luis Enrique n’est pas volée. On reparlera longtemps de cette première titularisation.
L’impact psychologique : le tournant du match ?
Marquer juste avant la pause dans ces conditions, c’est énorme. Tottenham rentrait aux vestiaires avec l’avantage psychologique et un plan qui fonctionnait. En l’espace de dix secondes, tout bascule.
Les joueurs parisiens ont regagné le vestiaire portés par la foule. On imagine sans mal le discours de Luis Enrique à la mi-temps : « Maintenant on les presse, on les étouffe, on va chercher la victoire. » Et on sait que quand le Parc pousse comme ça, peu d’équipes résistent.
Ce but dans l’histoire des grands parisiens
Difficile de ne pas faire de comparaisons. Cette frappe rappelle les plus beaux missiles vus au Parc :
- Le coup franc de Ronaldinho contre Chelsea
- La reprise de volée de Pauleta face à Porto
- Le tir en lucarne de Neymar contre Dortmund
- Et maintenant ? Celui de Vitinha
Il a tout : la difficulté technique, le contexte, l’enjeu, la beauté plastique. Candidat sérieux au prix Puskás ? On peut déjà cocher la case.
Et après ? Les clés de la seconde période
À l’heure où j’écris ces lignes, le match n’est pas terminé. Mais une chose est sûre : ce but a tout changé. Tottenham va devoir sortir, prendre des risques. Les espaces vont s’ouvrir pour les flèches parisiennes.
Marquinhos dispute son 500e match avec le brassard, l’équipe est galvanisée, le public ne redescendra plus. Si le PSG convertit cette énergie en victoire, on regardera ce soir de novembre comme un potentiel tournant de la phase de groupes.
Peu importe le résultat final, une chose est certaine : on a assisté à un moment de football pur, de ceux qui justifient qu’on passe nos soirées devant un terrain. Vitinha vient d’écrire une page magnifique de l’histoire récente du PSG.
Et quelque part, c’est aussi ça le football : un gamin portugais discret qui, l’espace d’un éclair, fait lever tout un stade. Magique.
(Note : l’article a été rédigé en direct pendant le match et complété après le coup de sifflet final. Le score définitif et les éventuels autres faits de jeu seront mis à jour dans les prochaines heures.)
