Imaginez : vous organisez la plus grande fête de football du continent chez vous, tout le pays vibre déjà, et là… paf. Un à un, vos meilleurs joueurs tombent. C’est exactement ce qui arrive au Maroc à moins de deux semaines du coup d’envoi de la CAN 2025. Après la terrible blessure d’Achraf Hakimi, c’est maintenant Hamza Igamane qui fait trembler tout un peuple.
Franchement, on a presque envie de dire que le sort s’acharne. Parce que le gamin de Lille, lui, c’était la belle surprise de l’année. Du feu dans les jambes, du culot, et surtout des buts qui font du bien au moral.
Un coup dur qui tombe au pire moment
Vendredi soir dernier, lors du choc contre Marseille, tout allait bien pour Igamane. Titulaire, il pesant sur la défense, et puis soudain… ce geste anodin qui fait basculer la soirée. Il reste au sol, se tient l’arrière de la cuisse, grimace. Le diagnostic tombe rapidement : touché à l’adducteur droit. Forfait immédiat pour le match de Ligue Europa contre les Young Boys Berne, et surtout un énorme point d’interrogation pour la CAN.
Ce qui rend la situation encore plus cruelle, c’est que le tournoi débute le 21 décembre. Autrement dit, il reste très peu de temps pour récupérer. Et les adducteurs, tout le monde le sait dans le foot, c’est traître. Parfois trois semaines, parfois deux mois. Tout dépend de la gravité et surtout de la prudence des staffs médicaux.
« Ce genre de blessure est tellement aléatoire que c’est difficile de donner des délais précis. »
L’entraîneur de Lille, en conférence de presse
Cette phrase résume parfaitement l’angoisse actuelle. Personne n’ose se prononcer. Ni le club, ni la sélection. On parle d’examens complémentaires dans les tout prochains jours, d’une décision prise « en concertation totale » entre le médecin du club et celui des Lions de l’Atlas. Traduction : on croise les doigts très fort.
Igamane, la révélation qui devait porter l’attaque marocaine
Remettons un peu de contexte, parce que Hamza Igamane n’est pas n’importe qui cette saison. Arrivé à Lille l’été dernier, le jeune attaquant de 22 ans a mis très peu de temps à s’imposer. Technique, rapide, finisseur : il coche beaucoup de cases.
Avec la sélection, c’est encore plus impressionnant. Première convocation en mars dernier, et depuis il n’a plus lâché le groupe. 7 sélections, 2 buts, 2 buts et 1 passe décisive lors des éliminatoires du Mondial 2026. Des statistiques qui peuvent paraître modestes, mais quand on voit la concurrence en attaque chez les Lions (En-Nesyri, Boufal, Kaabi, Aboukhlal…), ça veut tout dire.
J’ai personnellement été bluffé par son match contre le Gabon en octobre. Il entre en jeu, marque dans la foulée, provoque un penalty. Le genre de joueur qui change un match en dix minutes. Exactement ce dont rêve Walid Regragui pour une CAN à domicile.
- Un profil polyvalent : peut jouer pointe, second attaquant ou sur un côté
- Une aisance technique rare pour son gabarit
- Une froideur devant le but qui rappelle les grands
- Et surtout une faim de victoires communicative
Un casse-tête XXL pour Walid Regragui
Le sélectionneur marocain doit avoir des nuits courtes en ce moment. Déjà privé d’Hakimi pour une durée indéterminée (cheville gauche abîmée), voilà qu’un autre titulaire potentiel passe à l’infirmerie. Et attention, on ne parle pas d’un remplaçant : Igamane faisait partie des joueurs que Regragui comptait lancer dans le grand bain dès le premier match.
Parce que oui, le Maroc est dans un groupe relevé. On parle quand même d’un groupe avec la RD Congo, la Tanzanie et la Zambie. Des équipes physiques, qui aiment courir, qui ne lâchent rien. Dans ce contexte, la vitesse et la percussion d’Igamane étaient vues comme des armes majeures.
Du coup, les scénarios se multiplient dans la tête du staff :
- Forfait sec → il faut rappeler un joueur (Rahimi ? Aboukhlal en avance de forme ?)
- Risquer une convocation avec récupération partielle → danger de rechute en plein tournoi
- Le garder dans le groupe mais le préserver pour les phases finales → option intermédiaire mais compliquée à gérer
Perso, je penche pour la prudence. La CAN à domicile, c’est tous les 40 ans. Perdre un joueur clé dès le premier tour à cause d’une rechute, ce serait criminel.
Les adducteurs : ce fléau silencieux du football moderne
On en parle peu, et pourtant. Les blessures aux adducteurs sont devenues l’une des pathologies les plus courantes chez les joueurs de haut niveau. Explique : intensité des matchs qui augmente, calendriers surchargés, pelouses parfois sèches… Tout joue.
Quelques exemples récents qui font mal :
- Karim Benzema en 2022, juste avant le Mondial (et on sait comment ça s’est fini…)
- Neymar à plusieurs reprises avec le PSG
- Même Ousmane Dembélé a traîné ce genre de pépin pendant des mois
Le problème ? La cicatrisation est longue et surtout très fragile les premières semaines. Un sprint mal négocié, un appui un peu trop franc, et c’est la rechute assurée. D’où la prudence extrême des staffs médicaux actuels.
Et maintenant, on fait quoi ?
La bonne nouvelle dans ce marasme : le Maroc a de la profondeur de banc. Youssef En-Nesyri reste un monstre physique, Sofiane Boufal peut retrouver son meilleur niveau, Ayoub Kaabi sort d’une saison tonitruante en Grèce, et Tarik Tissoudali apporte cette folie sur un côté.
Mais soyons honnêtes : remplacer la dynamique Igamane, ce n’est pas simple. Ce joueur apportait quelque chose de différent. Une forme d’insouciance, de fraîcheur. Exactement ce qu’il faut quand la pression d’une nation entière repose sur vos épaules.
Les prochains jours vont être décisifs. Nouveaux examens, IRM de contrôle, discussions entre les staffs. On saura probablement en début de semaine prochaine si Igamane prendra ou non l’avion avec le groupe.
« Le pays tout entier ne va vivre que pour ça dans les prochaines semaines. »
Un supporter marocain interrogé récemment
Cette phrase prend tout son sens aujourd’hui. Le Maroc a rendez-vous avec son histoire. Une CAN à domicile, une génération dorée, un public en feu. Tout était aligné pour vivre quelque chose d’historique.
Mais le football, parfois, vous rappelle qu’il ne fait pas de cadeaux. Reste à espérer que Hamza Igamane pourra, même diminué, apporter sa pierre à l’édifice. Ou que d’autres sauront saisir leur chance.
Parce qu’une chose est sûre : à partir du 21 décembre, plus personne n’aura le droit à l’erreur. Ni les joueurs, ni le staff, ni même la chance.
Et vous, vous y croyez encore au sacre des Lions à domicile malgré ces coups durs ? Dites-le moi en commentaire, j’ai hâte de lire vos avis. En attendant, on croise tous les doigts pour que la liste des blessés s’arrête là…
