Vous avez déjà rêvé d’assister à un match historique de la CAN, billet en main, cœur battant ? Imaginez maintenant que ce précieux sésame vous soit proposé à trois, quatre, parfois cinq fois son prix initial sur les réseaux sociaux. C’est exactement ce qui se passe en ce moment au Maroc, pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Et les autorités ne laissent pas faire.
Quand la passion du foot devient un business illégal
La CAN est censée être une fête. Une célébration du football africain, un moment où les peuples se retrouvent autour d’un ballon. Mais depuis le coup d’envoi, une ombre plane : la revente illégale de billets. Des individus peu scrupuleux profitent de l’engouement pour gonfler artificiellement les prix et s’en mettre plein les poches.
Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur particulière cette année. Pourquoi ? Parce que le Maroc, pays organisateur, veut montrer qu’il sait gérer un événement de cette envergure. Et un tournoi avec des stades à moitié vides ou des supporters floués, ce n’est pas l’image que l’on veut renvoyer au monde entier.
Huit arrestations en un éclair
En l’espace de quelques jours, les services de police spécialisés dans la cybercriminalité ont repéré des dizaines de publications suspectes sur les réseaux sociaux. Des annonces claires : « Billet catégorie 1 – Maroc vs Algérie – 2000 dirhams au lieu de 400 ». Des prix hallucinants pour un pays où le salaire moyen tourne autour de 4000 à 5000 dirhams par mois.
Les enquêteurs n’ont pas traîné. À Rabat, Marrakech, Agadir et dans plusieurs autres villes, huit personnes ont été interpellées en flagrant délit ou après des recherches approfondies. Elles sont actuellement en garde à vue et les investigations se poursuivent pour remonter d’éventuelles filières plus organisées.
Les services de veille informatique ont rapidement identifié ces pratiques qui violent clairement la législation en vigueur.
– Source policière anonyme
Ce qui frappe, c’est la rapidité de réaction. Quelques jours après le début de la compétition, les autorités ont déjà frappé fort. Un message clair : la revente spéculative ne sera pas tolérée.
Des stades qui peinent à se remplir
Le contraste est saisissant. D’un côté, des annonces de billets à prix exorbitants. De l’autre, des tribunes clairsemées. Lors du match d’ouverture Maroc-Comores, on a annoncé guichets fermés… et pourtant plus de 9000 places sont restées vides.
Depuis, la tendance se confirme. Certains matchs se jouent dans des stades à peine à moitié remplis. À Agadir, les organisateurs ont même dû ouvrir gratuitement les portes à la mi-temps pour tenter de remplir les gradins. Une décision rare qui en dit long sur la situation.
- Match d’ouverture : 60 180 spectateurs sur 69 500 places
- Plusieurs rencontres de poules : affluence inférieure à 50 %
- Gestes symboliques : ouverture gratuite des portes à la mi-temps
Alors, comment expliquer ce paradoxe ? D’un côté des billets introuvables à prix normal, de l’autre des stades qui sonnent creux. La réponse est malheureusement simple : beaucoup de billets ont été achetés en masse par des revendeurs qui attendent maintenant le bon moment pour les écouler… à prix d’or.
Un phénomène qui n’est pas propre à la CAN
La revente illicite de billets existe partout dans le monde. On l’a vu lors des grandes compétitions internationales, des concerts géants, des matchs de légende. Mais au Maroc, le phénomène prend une dimension particulière pour plusieurs raisons.
D’abord, le pays organise un événement majeur pour la première fois depuis des décennies. Ensuite, la population est extrêmement passionnée par le football. Enfin, les réseaux sociaux sont très utilisés pour ce type de transactions, ce qui facilite à la fois le commerce parallèle et la traque policière.
J’ai l’impression que cette CAN 2025 est un peu un test pour le Maroc : montrer qu’il peut organiser un grand événement sportif sans laisser les dérives habituelles s’installer. Et pour l’instant, le message est plutôt clair : on ne plaisante pas avec la billetterie.
Quelles sont les conséquences pour les supporters ?
Pour le supporter lambda, c’est la double peine. Soit il paie une fortune pour un billet revendu, soit il n’en trouve pas du tout. Et dans les deux cas, il est floué. Sans compter que certains billets revendus illégalement peuvent être des faux, ce qui ajoute une dose de stress supplémentaire.
Il y a aussi un impact psychologique non négligeable : quand on voit les stades à moitié vides alors qu’on a entendu dire que tous les billets étaient partis, on se demande ce qui se passe réellement. La frustration est palpable sur les réseaux sociaux.
Certains supporters ont même lancé des pétitions en ligne pour demander plus de transparence sur la billetterie et une meilleure répartition des places. Un mouvement qui pourrait prendre de l’ampleur si la situation ne s’améliore pas rapidement.
Que risque-t-on vraiment en revendant un billet ?
Au Maroc, la loi est très claire sur ce point. La revente de billets à un prix supérieur au prix facial est interdite et punie sévèrement. Les peines peuvent aller jusqu’à plusieurs années de prison et des amendes importantes.
- Spéculation sur billets d’événements sportifs ou culturels
- Utilisation des réseaux sociaux pour proposer ces billets
- Organisation d’une filière structurée de revente
Dans le cas actuel, les personnes interpellées risquent gros. Surtout si les enquêteurs découvrent qu’il s’agit d’un réseau plus large. Les autorités semblent déterminées à faire des exemples.
Et maintenant ? Les mesures envisagées
Les organisateurs de la CAN et les autorités marocaines réfléchissent déjà à des mesures plus drastiques pour les prochains matchs. Parmi les pistes évoquées :
- Renforcement des contrôles aux entrées des stades
- Traçabilité renforcée des billets (billets nominatifs ?)
- Campagne de sensibilisation massive
- Partenariat renforcé avec les plateformes numériques pour supprimer les annonces illégales
Certains observateurs vont même plus loin et demandent une réforme complète du système de billetterie pour les grands événements au Maroc. Mais changer les habitudes dans un pays où la revente est presque une tradition informelle ne sera pas simple.
Un enjeu d’image pour le Maroc
Le Maroc ne veut pas rater son rendez-vous avec l’histoire. Après avoir brillé lors de la Coupe du monde 2022, le pays veut montrer qu’il peut aussi organiser une grande compétition continentale dans les meilleures conditions possibles.
La question des billets et de l’affluence est devenue un véritable sujet de préoccupation. Parce qu’au-delà de l’aspect financier, c’est l’image du pays qui est en jeu. Et dans un contexte où le Maroc vise déjà l’organisation de la Coupe du monde 2030 (en co-organisation), chaque détail compte.
Pour l’instant, les autorités semblent avoir pris la mesure du problème. Reste à savoir si leurs actions suffiront à enrayer le phénomène avant que la compétition ne prenne fin.
En attendant, une chose est sûre : la fête du football africain mérite mieux que des stades à moitié vides et des supporters exploités. Espérons que les prochains matchs nous offriront enfin l’ambiance que tout le monde attend.
Et vous, avez-vous déjà été confronté à la revente illégale de billets pour un événement sportif ? Partagez votre expérience en commentaire.
