Imaginez un peu : vous avez vécu l’euphorie absolue en 2019, ces rues bondées, ces klaxons incessants, cette joie qui unissait tout un peuple autour d’un ballon rond. Et puis, patatras, les années suivantes vous assènent coup sur coup des désillusions qui font mal au cœur. C’est exactement ce que ressentent des millions de supporters algériens à l’approche de cette nouvelle Coupe d’Afrique des Nations. La CAN 2025, qui se déroule au Maroc du 21 décembre au 18 janvier, arrive comme une opportunité de redemption… ou comme un risque de plonger plus profond dans la frustration.
Personnellements, en suivant le football africain depuis des années, je trouve que l’équipe d’Algérie incarne parfaitement cette dualité. D’un côté, un potentiel énorme, des joueurs qui brillent en Europe. De l’autre, des cicatrices qui ne cicatrissent pas facilement. Aujourd’hui, je veux plonger avec vous dans l’état d’esprit d’un fan typique, un jeune passionné qui vit cette sélection dans la peau depuis l’enfance.
La Passion des Fennecs : Une Histoire de Famille et de Cœur
Pour beaucoup, soutenir les Verts n’est pas un choix. C’est une héritage. Prenez Yacine, ce Franco-Algérien de 21 ans qui gère seul un média dédié à l’actualité des joueurs algériens. Depuis tout petit, il baigne dedans. Son père d’Oran, sa mère de Kabylie, les voyages réguliers au pays… Tout ça forge un lien indéfectible.
Il me racontait comment, à 4 ans déjà, il collait devant les matchs. Pas seulement la sélection nationale, mais aussi le championnat local, les performances des Algériens à l’étranger. C’est touchant, non ? Cette transmission générationnelle qui fait que le foot devient plus qu’un sport : une identité, un moyen de se reconnecter aux racines.
Et puis il y a ce moment précis qui l’a marqué à jamais. Le 18 novembre 2009. La qualification pour la Coupe du Monde 2010, arrachée dans un barrage tendu comme un élastique face à l’Égypte. Ce jour-là, quelque chose s’est allumé définitivement chez lui. Comme pour des milliers d’autres.
2019 : L’Apogée d’une Génération Dorée
Parlons-en de ce sommet. La CAN 2019 reste gravée dans les mémoires comme un conte de fées moderne. Sous la houlette d’un sélectionneur charismatique, l’équipe a tout balayé. Unité, talent, mental d’acier. La finale contre le Sénégal, ce but libérateur de Baghdad Bounedjah dès les premières minutes…
C’était une émotion collective incroyable. Le coach avait réussi à unir toute une équipe et tout un peuple derrière elle.
Je me souviens encore des images : les célébrations monstres en France, en Algérie, partout où bat un cœur vert. Pour Yacine, c’est le plus beau souvenir de sa vie de supporter. Il en parle encore la voix tremblante. Et franchement, qui pourrait l’en blâmer ? Cette victoire a couronné des années de patience après des décennies de disette.
Ce triomphe a aussi boosté une série impressionnante : 35 matchs sans défaite entre 2018 et 2022. L’Algérie semblait invincible. La Coupe Arabe remportée en 2021 a prolongé l’euphorie. On se disait que cette génération allait dominer l’Afrique pendant longtemps.
La Chute Brutale : Quand le Rêve Tourne au Cauchemar
Mais le football a cette cruauté : il ne pardonne pas les relâchements. Tout a basculé lors de la CAN 2022. Une défaite inattendue contre la Guinée Équatoriale, et la machine s’est enrayée. Depuis, c’est la descente.
Deux éliminations consécutives dès les phases de poules en CAN. Une qualification manquée pour la Coupe du Monde 2022. Pour les fans, c’est dur à avaler. Surtout quand on regarde le réservoir de talents actuels. Jamais l’Algérie n’a eu autant de joueurs de haut niveau dispersés dans les grands championnats européens.
- Des attaquants affûtés qui plantent régulièrement
- Des milieux créatifs et solides
- Une défense expérimentée
- Et toujours ce capitaine emblématique, Riyad Mahrez, capable de génies individuels
Alors pourquoi cette dégringolade ? Les supporters pointent du doigt plusieurs choses. Un sentiment de gâchis, d’abord. Comme si on avait laissé filer une opportunité historique.
Ensuite, l’incompréhension face à certains choix. Des joueurs semblant intouchables malgré des performances en dents de scie. Cette impression de « copinage » qui a miné la confiance. Certains fans, pourtant ultra-fidèles, ont même décroché. Lassés de voir autant de potentiel inexploité.
Ce qui frustre le plus, c’est que le vivier n’a jamais été aussi riche. On avait tout pour dominer, et on s’est sabordés.
L’ère du sélectionneur d’alors s’est terminée dans le chaos. Un traumatisme collectif qui laisse des traces. Aujourd’hui encore, les supporters abordent les compétitions avec une prudence inhabituelle.
Le Tirage au Sort : Pas Si Clément Qu’il n’y Paraît
Regardons maintenant le groupe de cette CAN 2025. Sur le papier, l’Algérie tombe dans le groupe E avec le Burkina Faso, la Guinée Équatoriale et le Soudan. Ça pourrait sembler jouable. Mais creusez un peu, et les alarmes sonnent.
La Guinée Équatoriale ? C’est eux qui ont brisé l’invincibilité en 2022. Le Burkina Faso ? Une équipe physique, organisée, toujours compliquée à manœuvrer. Le Soudan ? Peut-être le moins coté, mais capable de surprises dans un tournoi continental.
Pour Yacine, ce tirage est piégeux. Pas insurmontable, mais exigeant une entrée en matière parfaite. Un faux pas dès le début, et le doute risque de s’installer rapidement. On connaît la chanson : après deux CAN ratées, la pression monte vite.
| Adversaire | Souvenirs récents | Style de jeu |
| Burkina Faso | Équipe solide, quarts réguliers | Physique et contre-attaques |
| Guinée Équatoriale | Défaite traumatisante en 2022 | Disciplinée, opportuniste |
| Soudan | Moins expérimenté récemment | Enthousiaste, imprévisible |
Le tableau résume bien le défi. Il faudra du mental, de la concentration dès le premier match.
Le Mental Algérien : Atout Majeur ou Talon d’Achille ?
L’Algérie a toujours fonctionné à l’émotion. Quand l’état d’esprit est là, quand l’équipe est soudée, elle peut déplacer des montagnes. Souvenez-vous de 2019 : c’était ça, la clé.
Aujourd’hui, avec un nouveau staff, l’espoir renaît timidement. Les supporters attendent de voir un onze stable se dégager, des choix cohérents, une envie collective palpable. Si ces ingrédients reviennent, alors oui, les phases finales sont accessibles.
Même plus : sortir des poules pourrait lancer une dynamique irrésistible. Parce que dans un tournoi à élimination directe, avec du talent et du cœur, tout devient possible. Aller au bout ? Pourquoi pas, si le vent tourne.
- Entrer dans la compétition avec sérieux et détermination
- Trouver rapidement un équilibre tactique
- Faire bloc derrière les leaders comme Mahrez
- Transformer la pression en énergie positive
Ces étapes simples pourraient tout changer. Mais l’inverse est tout aussi vrai : un départ hésitant, et les vieux démons resurgiront.
Pourquoi Cette CAN 2025 est Particulièrement Attendue
Ce qui rend cette édition spéciale, c’est le contexte. Jouée au Maroc, chez un voisin avec qui les relations sont complexes. Une occasion de briller sur une scène prestigieuse. Et puis, cette période des fêtes ajoute une saveur particulière : familles réunies devant les matchs, ambiance chaleureuse malgré l’hiver.
Pour les supporters comme Yacine, qui passent leur temps à suivre et partager les news des joueurs, c’est l’aboutissement d’un suivi quotidien. Son média indépendant, suivi par des dizaines de milliers de personnes, reflète cette passion inaltérable malgré les tempêtes.
Il continue, seul aux commandes, à tracker les performances partout en Europe. Parce que pour lui, transmettre cette ferveur, c’est presque une mission. Et je trouve ça admirable, cette résilience face aux déceptions.
Et Si l’Algérie Créait la Surprise ?
Franchement, je crois que les Fennecs ont les armes. Le vivier est exceptionnel. Des jeunes qui poussent, des cadres expérimentés. Il manque peut-être juste cette étincelle, ce déclic collectif.
Si l’équipe démarre fort, si elle retrouve cette niaque qui faisait peur à tout le continent, alors attention. Les phases finales pourraient ressembler à une promenade. Voire plus.
Mais les supporters restent prudents. Traumatisés par les échecs récents, ils n’osent plus rêver trop fort. C’est humain, après tout. Le doute s’installe vite quand le passé récent fait mal.
Si on sort des poules avec le bon état d’esprit, on peut aller loin. Très loin même.
Cette phrase résume bien l’ambivalence actuelle. Espoir mesuré, excitation contenue. Rendez-vous cet hiver pour voir si les Verts sauront transformer l’essai.
Une chose est sûre : des millions d’yeux seront rivés sur les écrans. En Algérie, en France, partout dans la diaspora. Prêts à vibrer à nouveau. Ou à retenir leur souffle. Le football africain, dans toute sa beauté imprévisible.
En conclusion – même si je n’aime pas trop les conclusions trop nettes dans le foot –, cette CAN 2025 pourrait marquer un tournant. Soit le début d’une nouvelle ère glorieuse, soit la confirmation des doutes. Personnellement, j’ai envie d’y croire. Parce que cette équipe a du cœur. Et que les grands come-backs, ça existe.
Et vous, quel est votre pronostic pour les Fennecs ? Partagez en commentaires, ça m’intéresse vraiment.
