Imaginez un instant : vous portez l’un des noms les plus lourds de l’histoire du football mondial. Chaque arrêt, chaque relance, chaque sortie aérienne sera décortiquée, comparée, jugée à l’aune d’une légende vivante. Eh bien, c’est exactement la réalité que vit Luca Zidane depuis qu’il a décidé de répondre à l’appel de l’Algérie pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025.
À 27 ans, le troisième fils de Zinedine Zidane n’est plus vraiment un espoir. Il est un gardien expérimenté, rodé par des années en Liga et en Segunda, mais il reste malgré tout le fils de…. Et c’est précisément ce paradoxe qui rend son aventure avec les Fennecs si fascinante.
Un nouveau chapitre vert et blanc
Le 14 octobre 2024, lors d’un match de qualification pour la Coupe du Monde face à l’Ouganda, Luca Zidane a connu sa première cape. Une simple apparition, mais symboliquement très forte. Moins de trois mois plus tard, le voilà dans la liste définitive pour la CAN 2025 au Maroc. Une ascension fulgurante pour quelqu’un qui, il y a encore peu, semblait condamné à rester dans l’ombre familiale en équipe de France espoirs.
Ce choix de porter le maillot vert des Fennecs plutôt que le bleu des Bleus a suscité beaucoup de débats. Certains y ont vu une trahison, d’autres une quête d’identité, d’autres encore une simple question de temps de jeu. La vérité, comme souvent, est probablement un peu de tout cela à la fois.
L’intégration express selon le capitaine
Ce qui frappe le plus quand on écoute les premiers retours dans le vestiaire algérien, c’est la rapidité avec laquelle le garçon a été adopté. Riyad Mahrez, capitaine et figure respectée s’il en est, a tenu à le dire clairement :
« Luca, il est comme tout le monde. On l’a bien intégré. C’est un nouveau, il ne se prend pas la tête. Il essaie de se donner à fond pour l’équipe. C’est vrai que son nom est lourd à porter mais il est très content d’être avec nous. »
Riyad Mahrez – Capitaine de l’équipe d’Algérie
Cette phrase toute simple en dit long. Dans un vestiaire de haut niveau, où les egos peuvent parfois prendre beaucoup de place, le fait que personne ne semble gêné ou complexé par le nom Zidane est plutôt rare… et plutôt bon signe.
Le gardien et son contexte : que vaut vraiment Luca Zidane en 2025 ?
À première vue, son CV peut sembler léger pour une place de titulaire potentiel en CAN. Actuellement dans un club de deuxième division espagnole, pas de grandes saisons titanesques derrière lui, une seule sélection avant la liste finale… Et pourtant.
Ceux qui le suivent depuis plusieurs années soulignent plusieurs points très concrets :
- Une excellente lecture du jeu et un très bon positionnement
- Une vraie qualité de relance au pied (point fort dans le football moderne)
- Une vraie sérénité dans les grands moments malgré son jeune âge relatif
- Une taille intéressante (1m92) et un bon jeu aérien
- Une expérience accumulée en Liga et Segunda malgré des passages en prêt
Bref, on est loin du piston de luxe ou du coup de com’. On a affaire à un vrai gardien de niveau européen, même s’il n’est pas encore au niveau des tous meilleurs.
La concurrence dans les cages algériennes
Le poste de gardien reste l’un des rares où l’Algérie n’a jamais vraiment eu de superstar mondiale ces vingt dernières années. La concurrence est donc réelle, mais relativement ouverte.
Face à Luca, on retrouve notamment :
- Le titulaire habituel, très expérimenté en sélection
- Un jeune gardien qui monte très fort en Europe
- Le revenant qui a connu ses heures de gloire
- Et donc… Luca Zidane
Dans ce contexte, la porte n’est pas fermée. Loin de là. Le sélectionneur a d’ailleurs laissé planer le doute jusqu’au dernier entraînement, sourire en coin. Une façon polie de dire : « tout le monde a sa chance ».
Porter le nom Zidane : malédiction ou moteur ?
C’est LA question que tout le monde se pose. Et la réponse n’est jamais simple.
D’un côté, le nom ouvre des portes. Il attire les caméras, les sponsors, les curieux. Il donne une visibilité immédiate. Mais de l’autre côté… il met une pression colossale. Chaque erreur est surmédiatisée. Chaque arrêt exceptionnel est ramené à « il a quand même du sang Zidane ».
J’ai l’impression, à lire les premières réactions et à écouter les mots du capitaine, que Luca a choisi la seule voie viable : travailler encore plus que les autres, parler peu, laisser parler le terrain. Une attitude que son père maîtrisait à la perfection à son époque.
« Son nom est lourd à porter mais il est très content d’être avec nous. »
Dans ces quelques mots, il y a déjà beaucoup de reconnaissance. On sent que l’équipe a compris que le garçon ne se repose pas sur son nom. Il bosse. Il est là pour apprendre. Et ça, dans un vestiaire de compétiteurs, ça compte énormément.
Quels objectifs réalistes pour la CAN 2025 ?
L’Algérie arrive dans cette compétition avec un statut un peu particulier : ancienne grande nation (championne en 1990), finaliste en 2019, mais aussi deux échecs cuisants lors des deux dernières éditions.
Dans le groupe E, le programme s’annonce corsé mais pas insurmontable :
- Soudan (match d’ouverture)
- Burkina Faso
- Guinée Équatoriale
Pour espérer aller loin, il faudra au minimum sortir premier ou deuxième. Et là, chaque détail compte. Y compris dans les cages.
Si Luca Zidane joue ne serait-ce que quelques minutes dans ce tournoi, ce sera déjà une forme de validation. S’il parvient à enchaîner plusieurs titularisations et à réaliser des performances solides, on pourrait alors parler d’un vrai tournant dans sa carrière.
Un symbole pour une nouvelle génération
Au-delà du sportif, il y a quelque chose de très fort symboliquement dans cette sélection. L’Algérie a toujours été une terre de football passionnée, parfois même excessive. Accueillir le fils de Zinedine Zidane, c’est aussi affirmer que le pays peut attirer des talents de très haut niveau, même ceux qui ont grandi ailleurs.
C’est une forme de soft-power footballistique. Et dans la région, où le football est bien plus qu’un sport, ce genre de symbole compte énormément.
Et après la CAN ?
Le chemin est encore long. Mais plusieurs scénarios sont possibles :
- Il explose pendant la compétition → un transfert dans un plus gros club européen dès l’été 2026 devient probable
- Il réalise une CAN honnête mais sans éclat → il reste une valeur sûre pour la suite des qualifications Mondial
- Il ne joue pas ou joue très peu → la pression médiatique pourrait devenir plus compliquée
Dans tous les cas, une chose est sûre : Luca Zidane a déjà franchi une étape symbolique majeure en étant sélectionné pour une phase finale de CAN. Le reste dépendra de lui… et un peu de la chance.
En attendant le coup d’envoi face au Soudan, une seule certitude : les yeux du monde arabe, de l’Afrique, mais aussi de la France et de l’Europe du football seront braqués sur ce gardien pas tout à fait comme les autres.
Un nom mythique, un maillot vert, et l’envie de prouver qu’il est là pour rester.
Et vous, vous y croyez ?
